Dans quelques semaines, les membres de l’actuelle Cour Constitutionnelle vont boucler leur mandat. Vu l’imminence de cette fin de mandat, les Béninois se posent la question de savoir pourquoi le président de la République n’annonce pas déjà le nom du prochain président, laissant libre cours à toutes les interprétations à cet effet.
Le silence de Boni Yayi au sujet du remplacement ou non des actuels membres de la Cour Constitutionnelle, notamment son président, incite à toutes les interprétations au niveau des populations. Certaines langues disent déjà que le président de la République veut balayer toute l’équipe. Seulement, Boni Yayi n’a pas des raisons de le faire. Car, cette Cour Constitutionnelle n’a pas démérité. Elle s’est montrée à la hauteur de sa mission. On a remarqué la justesse de plusieurs de ses décisions. La Cour Constitutionnelle a géré la présidentielle de 2011 sans problème, malgré la tension qui l’entourait. Même sur le débat de l’opportunité ou non de la révision de la Constitution du 11 décembre 1990, elle a su amener les uns et les autres à la raison de par sa décision. Sous la présidence de Me Robert Dossou, la Cour constitutionnelle a toujours rendu ses décisions à l’unanimité de ses membres, éloignant d’eux toute dissension interne. Mais il ne pouvait en être autrement lorsqu’on connaît la personnalité du président Dossou et le rôle qu’il a joué dans l’organisation de la Conférence nationale des forces vives de la Nation. Un rendez-vous politique et historique dont il a été l’un des principaux artisans et qui a permis au Bénin de changer de cap politique et de donner espoir aux populations par l’avènement de la démocratie. Vu les contextes de l’époque, on ne pouvait confier l’organisation de cette conférence nationale qu’à quelqu’un de réconciliateur et de fédérateur comme Me Robert Dossou. Et une fois à la tête de la Cour Constitutionnelle, Me Robert Dossou est resté dans l’esprit de la conférence nationale. Les actes qu’a posés cette Cour Constitutionnelle sont restés dans l’esprit de ce rassemblement politique national, c’est-à-dire préserver la démocratie chèrement acquise, fondement du développement. Alors si on veut renforcer la démocratie au Bénin, Boni Yayi n’a pas le choix que de laisser Robert Dossou continuer le travail qu’il a entamé. Ce ne sera que mérité.