Le paysage politique s’est agrandi il y a quelques jours d’une nouvelle alliance composée d’une vingtaine de partis et associations politiques. Il s’agit de l’Alliance nationale pour la démocratie et le développement (And) qui se veut un rappel au chef de l’Etat qui a pour obligations constitutionnelles de céder le pouvoir en 2016. Avec la naissance de cette alliance qui se réclame membre de la mouvance présidentielle plurielle, il y a fort à penser que le paysage politique national subit déjà de profondes mutations d’avant-veille des prochaines consultations électorales qui nourrissent déjà de multiples ambitions.
Les ténors de l’Alliance nationale pour la démocratie et le développement (And) avec à leur tête l’honorable Valentin Houdé, sont issus de plusieurs partis politiques et entendent garder leur autonomie fonctionnelle. Durant les quatorze dernières années, ils ont eu à mettre leurs compétences au service de la nation dans les gouvernements successifs, dans divers domaines de la vie sociopolitique nationale. Ce qui constitue pour ce regroupement de partis et associations politiques, une force de réussite là où d’autres ont échoué : ces responsables de partis politiques, diminués hier par des déchirements internes, mais qui ont réussi à surmonter leurs différends pour se remettre ensemble afin de pouvoir certainement regarder dans la même direction même si le chemin sera parsemé d’embûches.
Premiers tests
Plusieurs échéances électorales attendent le Bénin durant les mois et les deux années à venir. A commencer par les élections communales. Question : les ténors de l’And, réussiront-ils à donner satisfaction à tous ceux qui ont des ambitions politiques pour affronter leurs adversaires lors des prochaines joutes électorales ? Difficile de s’aventurer sur ce terrain, dans la mesure où leurs majeures déceptions au sein de la grande famille présidentielle qu’ils ont décidé de soutenir, est le mauvais traitement à eux infligé au sein de la majorité présidentielle. Il est loisible de constater qu’à l’approche des élections communales et législatives, des difficultés de cohésion subsistent au sein des partis, mouvements et alliances de partis soutenant les actions du gouvernement en place. Les cas de 2007 et 2008 sont édifiants. Le peuple béninois attend un triple événement électoral : les communales, les législatives et la présidentielle, tout ceci avant 2016. Si à ce jour, Valentin Houdé et les siens ont décidé d’enterrer leurs rancœurs et de se serrer la main, cela revient à dire que les difficultés surmontées courant 2007-2008 ont été considérées pour des victoires encore plus grandes, comme l’a estimé le président de l’Assemblée nationale, Mathurin Koffi Nago invité au congrès constitutif de l’And. Les deux premières échéances électorales, locales et législatives permettront non seulement de roder l’alliance qui marquera le territoire national, mais aussi montrera les potentialités et aptitudes réelles de l’alliance à engranger de belles et nombreuses victoires. Ce qui parait d’ores et déjà difficile pour les responsables de partis de cette alliance nationale. La tâche sera encore plus laborieuse lorsqu’il s’agira de rassembler les masses autour de leur projet de société pour les élections, car la majorité des leaders de partis et associations politiques membres de ce regroupement politiques sont issus de la sixième circonscription électorale. Au-delà de la bataille des victoires éclatantes entre les différentes formations politiques qui prendront part aux différentes élections, le duel sera encore plus âpre quand on se retrouvera dans la sixième circonscription électorale. Il y a donc de grands enjeux pour les prochaines échéances locales et législatives. Le mythe de fief traditionnel d’un parti politique est désormais prisé aujourd’hui. Raison de plus.
On assistera à coup sûr durant les deux années à venir, à la recomposition du système politique national qui a du mal à s’organiser à la veille de chaque échéance électorale. ‘’Qui va loin, ménage sa monture’’ dit l’adage. La bataille sera commune au fur et à mesure qu'on s’approchera de 2016 où le mandat constitutionnel de Boni Yayi sera à terme. Et là-dessus, Valentin Houdé a été clair : que le chef de l’Etat respecte les engagements constitutionnels, ceux pris devant plusieurs papes de son temps et les Béninois et certains hommes influents d’autres pays. La voie est esquissée, mais les batailles ne seront pas des moindres.