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Affaire mépris du gouvernement : La déclaration des députés hier au Parlement
Publié le vendredi 3 mai 2013   |  24 heures au Bénin


Assemblée
© aCotonou.com par DR
Assemblée nationale de côte d’ivoire : séance solennelle d`ouverture de la 1ere session ordinaire 2013
Mercredi 24 avril 2013. Abidjan. Plateau, palais de l`assemblée nationale. Le président de l’assemblée nationale de côte d’ivoire, Guillaume Soro a présidé la première session ordinaire de l’année 2013.


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Les députés réunis en séance plénière hier pour l’examen de certains
dossiers portés à l’ordre du jour de la session ordinaire , ont désavoué le comportement du gouvernement qui brille ces derniers jours par leur absence sans raison valable. Le dernier acte en date a fâché plus d’un. Il a donné lieu à des débats houleux qui ont poussé la représentation nationale à renvoyer les ministres en attendant la reprise des travaux pour ce jour.

Antoine Idji Kolawolé : « C’est depuis le mois de janvier 2013 que le gouvernement a promis envoyer sa communication. Cette façon de faire gêne les députés. Monsieur le président, si vous avez besoin de notre soutien pour faire entendre notre voix, faites-le. »


Sacca Lafia : « Ce qui se passe n’est pas une affaire de relation
entre deux individus ou entre deux cabinets. Ce n’est pas la première
fois que le problème se pose. Il faut lever cette séance et écrire au
gouvernement pour dire que tant que le gouvernement n’est pas présent, on arrête tout. »


Candide Azannai : « Je pense que dans une démocratie, il y a des
règles. Ce n’est pas bon de lever la séance et de ne pas travailler.
Je pense que si nous sommes sincères, nous attendons jusqu’à la fin.
Et là, c’est l’interpellation pour outrage qui s’offre à nous et nous
pouvons traduire ces ministres devant la Haute cour de justice. Aucun
gouvernement n’osera plus jamais se comporter de cette façon-là.
Hélène Kèkè : « A mon humble avis, ce comportement du gouvernement qui dure depuis plusieurs, n’est que dédain. Parce qu’il y a une majorité, on ne veut plus respecter le parlement. Tout ce que nous faisons est prévu par la loi. Si le gouvernement se comporte comme ca, que fera la population ? J’adhère à la proposition de Rosine Soglo qui veut que nous avertissons en refusant de travailler avant d’aller aux mesures fortes. »


Zéphérin Kindjanhoundé : « J’avais fustigé le comportement de certains membres du gouvernement. D’aucuns ont trouvé que j’étais excessif. Trois ministres viennent de confirmer ce mépris. Ils ont choisi de boycotter. Nous ne sommes pas dans une monarchie. Nous devons respecter la constitution. Je nous invite à une lecture de certains passages de cette loi fondamentale pour appliquer. Vous pouvez compter sur nous. »


Mathurin Nago : « Je voudrais dire que le bureau n’a pas besoin d’un appui pour faire son travail. Toutes les dispositions sont prises pour que le gouvernement soit là ce matin. Je suis désolé de constater
l’absence du gouvernement. Malheureusement, à l’impossible nul n’est tenu. On a une proposition de suspendre les séances jusqu’à nouvel ordre. En fait, jusqu’à ce que le gouvernement se manifeste.
Nous-mêmes, nous avons le quatrième point à faire à savoir la
désignation des membres des CCA. Que faire ? »


Aké Natondé : « Je suis d’accord avec les collègues qui condamnent le comportement du gouvernement. Mais de là, à faire black out sur les activités parlementaires, les populations ne nous comprendront pas. Je suggère de ne pas aller en grève. En tout cas, pour ce qui me
concerne, je suis contre cette proposition. »

Antoine Kolawolé Idji : « Je m’interroge sur l’utilité du débat que
nous devons engager. Nous constatons tous qu’il y a un blocage
institutionnel. Même si les ministres arrivent maintenant, nous
refusons de les recevoir. Ce que nous voyons est un danger pour la
démocratie. Nous ne grevons pas, mais nous voulons envoyer un
avertissement. L’une des formes, nous arrêtions la plénière de ce jour
et le bureau avise des suites à venir. Nous ne pouvons nous
auto-dissoudre. Nous ne pouvons pas cesser toutes les séances et
conditionner la reprise des travaux par le gouvernement. Nous avons
besoin de recevoir les ministres quand nous voudrions. »


Karimou Chabi Sika : « Il y a quelques jours, nous avons dit que le
report des élections était du fait du parlement. Le gouvernement est
absent et empêche la démocratie. Nous sommes une institution comme le gouvernement. Je suggère que nous saisissons la Cour constitution.
Elle peut nous aider à constater que ce qui se passe est contraire à
notre constitution. Deuxièmement, nous pouvons continuer de faire tout ce qui nous concerne sans le gouvernement. Pour la désignation des membres des CCA, on n’est pas prêt. Que nous fassions ce qui est de notre ressort et que la Cour constitutionnelle nous donne son point de vue. »


Bio Kansè : « Il y a eu de bonnes propositions. Nous ne devons pas
faire comme le gouvernement. Il faut que nous fassions ce que nous
devons faire. »


Firmin Biokou. « Le président Chabi Sika a marché sur ma langue.
Mettons de l’eau dans notre vin. Soyons sage et montrons la voie au
gouvernement. »


Sofiath Schanou : « Si aujourd’hui, nous avons décidé de suspendre,
ce n’est pas la grève mais un signal au gouvernement. Nous avons envie de travailler.


Grégoire Akoffodji : « Je rejoins mes collègues pour dire qu’il
n’est pas bien raisonnable de suspendre tous les travaux de
l’Assemblée. Nous devons continuer les travaux en commission pour
donner la possibilité au gouvernement de réagir plus tard. Nous
pouvons saisir la Cour constitutionnelle. »


Valère Tchobo : « Je veux bien emboiter les pas de mes prédécesseurs. Qu’on travaille effectivement et je constate que le gouvernement est entré dans la salle. »


Gilbert Bagana : « Je comprends que trop c’est trop. Les députés sont à bout de patience. A l’ouverture de la session, c’est pareil.
Egalement pour la présentation du rapport. Cependant nous ne devons
pas perdre la tête. On a toutes les armes et on dit qu’on nous brime.
On doit prendre d’autres dispositions pour empêcher des brimades »
Zéphérin Kindjanhoundé : « Il ne sert à rien de répéter les autres.
Je souhaite que nous fassions le travail pour lequel la présence du
gouvernement n’est pas importante. Nous devons aller à la désignation des membres des CCA. Cependant, restons coller à notre décision. »


Lucien Hounyibo : « Quel est le problème du gouvernement qui brille par son absence persistante ? On a remarqué que malgré tout, c’est la même chose qui continue. Malgré la majorité, on nous brime. C’est un peu flou. En principe, les ministres qui sont absents, Yayi doit les sortir du gouvernement si leur absence est délibérée ».


Boniface Yèhouétomè : « Le gouvernement affiche un mépris vis-à-vis du parlement. Même si on suspend, il faut finaliser les membres des CCA. On adresse à l’exécutif une lettre pour protester. Il faut un
signal, pas de renvoi sine die. On continue les concertations pour la
désignation des membres des CCA ».


Rosine Soglo : « De prime abord, le parlement ne peut pas être en
grève. Nous ne sommes pas des fonctionnaires, mais des élus du peuple.
Quelle grève ? On a un mépris souverain. C’est anormal ce qui se
passe. Le gouvernement Yayi doit nous respecter encore qu’il a la
majorité. La Cour constitutionnelle n’a rien à avoir dedans. Nous
passons avant la Cour constitutionnelle. Je refuse qu’on me marche
dessus. Personne ne me cogne ».


Parfait Houangni : « Nous ne sommes pas des grévistes. Je souhaite
que le gouvernement nous prenne au sérieux


Monhossou Monsou : « Tout se passe comme si les ministres sont au
dessus des députés. Trop, c’est trop. Je souhaite que la plénière soit
suspendue jusqu’à l’arrivée du gouvernement


Orou Sé Guéné : « Dans notre règlement intérieur, il n’y a pas de
grève. Je propose que les dossiers qui nous concernent soient
traités.


Françoise Assogba : « Tout a été dit et je suis pour qu’on continue
les concertations notamment la désignation des membres des CCA, les unités administratives. En ce qui concerne notre protestation, je prie pour que nous appliquions les textes.


Isidore Gnonlonfoun : « l’Assemblée nationale demeure le cœur de la démocratie et donc nous devons rester coller aux textes. Le député ne grève pas et je suis d’accord qu’on envoie un signal fort au
gouvernement. Je suggère que nous continuons le travail qui nous
concerne


Sabi Soulé : « Ce que nous devons faire est connu. Le règlement
intérieur est là. L’article 113.2 qui recommande l’interpellation. Ce
qui peut conduire jusqu’à l’article 73 de la constitution. A défaut de
tout, il faut une protestation forte. Nous allons aussi humilier le
gouvernement. La prochaine fois, pour la plénière, s’ils sont là ; il
faut les faire sortir.


Sacca Lafia : « je voudrais m’assurer que l’administration
parlementaire a fait son travail. Qu’est ce que les députés béninois
choisissent d’être ou que notre parlement soit ? A eux de répondre.
Est-ce que nous devons rester sans rien faire. Il faut lire les
articles 71,73 et 113 de la constitution. Aucun pays ne marche si on
n’y met de la complaisance. Pour quelle raison on peut appeler un
ministre et il refuse. L’interpellation est comme une question. Il
peut venir comme, il peut ne pas venir. Quand on proteste, ce n’est
pas une grève. Ils nous empêchent de travailler. Et le peule avisera.
Vous êtes là pour servir la nation et votre personne ne compte pas.


Mathurin Nago : « Pour la séance de ce jour, l’administration
parlementaire a fait son travail et c’est pour cela que je suis
désolé. Contrairement à ce que certains pensent, ce n’est pas une
question entre deux individus mais plutôt entre deux institutions.
Nous avons fait ce que nous pouvons. La plénière est souveraine et je
constate que les décisions sont prises. Tout le monde est d’accord.
Deux positions : nous suspendons la séance, nous allons poursuivre les travaux pour ce qui concerne le parlement sans le gouvernement
jusqu’à ce que .0 par conséquent, la désignation des membres des CCA,
Nous allons poursuivre le travail et je vous suggère de nous retrouver
demain pour désigner des CCA. L’essentiel est fait et il ne reste que
quelques réglages. La séance est suspendue. »

Propos recueillis par Nicaise AZOMAHOU

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