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Après le pardon et la décision de la Ccja : Yayi veut-il rester ami avec Talon ?
Publié le mercredi 4 juin 2014   |  jolome


Aéroport
© Abidjan.net par Atapointe
Aéroport FHB d`Abidjan: arrivée du Président de la République du Bénin, Yayi Boni pour une visite d`amitié et de travail en Côte d`Ivoire.
Mardi 11 mars 2014. Abidjan. Ph : Yayi Boni, Président de la République du Bénin


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Entaché de mauvaise foi, le pardon accordé par Yayi Boni à l’homme d’affaires Patrice Talon et susceptible de réconcilier les deux hommes, a viré dans un débat chaotique entretenu par le régime en place. A l’origine de ce revirement, la décision de la Cour commune de justice et d’arbitrage (Ccja) de l’Ohada, condamnant l’Etat béninois à réparer l’entier préjudice causé à l’homme d’affaires. Du coup, les espoirs de voir le chef de l’Etat redevenir ami avec ce dernier volent en éclats.

Après avoir détérioré ses relations avec son ami d’hier Patrice Talon, le président béninois Yayi Boni fait semblant de tourner la page. En s’engouffrant dans le processus de réconciliation proposé par les autorités françaises accusées par Cotonou d’héberger l’homme d’affaires soupçonné de complots contre sa personne, il en donne des signes. Et, le pardon qui est intervenu pour dit-il, abandonner toutes les poursuites contre Patrice Talon et consorts, en est la manifestation. Mais en l’espace de quelques jours, ce pardon conçu des entrailles de la médiation conduite par le Secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif), Abdou Diouf à l’initiative du président français, François Hollande a viré dans un débat chaotique et pompeusement honteux pour notre pays. Le locataire de la Marina qui voulait se servir de cette réconciliation pour tenter de marquer enfin des points, se découvre fort tôt. Naturellement, il s’y est mal pris. Sa méthode, on la connaît. Courtiser une certaine jeunesse Fcbe avec le thème de l’emploi et des promesses sans lendemain, faire diversion avec la lutte contre le chômage et détourner l’attention de l’opinion publique de l’intérêt des rencontres au Palais avec la jeunesse. Or, l’objectif, c’est d’exploiter cette tribune pour régler ses comptes, voire distribuer des diatribes à ceux qu’il ne porte pas dans son cœur. Tous, nous sommes d’accord lorsque le chef de l’Etat est en position délicate, il devient coutumier des déclarations fracassantes au moment où il doit tenir un discours qui adoucit les nerfs et rétablit la confiance. Sa dernière idée, connue de la population, mais aussi de la Communauté internationale, c’est de se liguer contre les décisions de justice et de se donner à cœur joie contre les Institutions sous-régionales d’où émanent les sentences contestées par son gouvernement. A l’image du format qu’il a utilisé le 27 janvier 2014 pour menacer les syndicalistes, les diaboliser, c’est-à-dire mettre devant les problèmes de la jeunesse, Yayi Boni a emprunté le même canal, le mercredi 28 mai dernier pour se moquer des décisions prononcées par la Cour commune de justice et d’arbitrage (Ccja) dans les affaires opposant l’Etat béninois à la société Benin Control S.a., d’une part et l’Etat béninois à la Sodéco d’autre part.
Quelle est la teneur de ses déclarations ? Après avoir envoyé ses ministres en précurseurs, Valentin Djènontin de la Justice et Marcel de Souza du Développement, qui ont déjà porté toutes sortes de jugements sévères sur la sentence prononcée par la Ccja, Yayi Boni affirme qu’il est hors de question de payer à Patrice Talon, propriétaire de Benin Control S.a. et de la Sodéco, l’entier préjudice que lui a causé la suspension abusive des contrats le liant à l’Etat du Bénin. Dans la même veine, le chef de l’Etat, soulignant l’importance du montant (129 milliards F.Cfa) auquel l’Etat du Bénin est condamné à verser à Patrice Talon s’il ne restitue pas le Pvi à la société Bénin Control Sa, indique comme un novice du milieu bancaire, l’impossibilité de transporter une telle somme. De tels propos provenant d’un Docteur en Economie que d’aucuns qualifient de plaisanteries du chef sont accueillis dans de nombreux cercles comme une moquerie et une honte pour le pays. Et, puis se tournant vers la jeunesse, il se moque d’elle. Il faire croire à l’assistance qu’au lieu de payer cet argent à Patrice Talon, il préfère l’utiliser pour créer des emplois.

Yayi a-t-il bêtifié la jeunesse ?
Ce que cette jeune assistance n’a pas eu le courage de lui dire est ceci : monsieur le président, c’est parce que vous avez mis des centaines de jeunes au chômage à travers la fermeture des sociétés de Talon que l’Etat du Bénin est condamné à réparer le préjudice. Si cette jeunesse réunie au Palais était représentative, elle devrait lui demander si depuis qu’il est arrivé au pouvoir en 2006, il savait qu’il doit injecter d’énormes sommes (l’équivalent des dommages et intérêts à payer à Talon) dans l’emploi des jeunes pour lutter contre le chômage et relancer l’Economie>

Mais aucun jeune n’a pu lui dire que c’est sous sa gouvernance qu’il y a plus de chômeurs et d’emplois détruits. Les jeunes qui en sont victimes ne se retrouvent pas au Palais de la République et surtout un jour de travail pour écouter des non-sens. En réunissant sa jeunesse et en utilisant les termes qu’on a pu entendre, Yayi Boni veut tenter de retourner la colère des milliers de jeunes déçus de sa gestion contre Patrice Talon. Mais son discours chaotique et décevant a sonné creux. Le problème du chef de l’Etat, s’il n’a pas le courage de l’assumer, c’est la peur d’avoir Talon contre soi. Le même dont il s’est servi pour devenir président de la République. Aujourd’hui et plus qu’hier, Yayi Boni s’est rendu compte de la puissance de l’homme d’affaires et de l’étendue de ses réseaux à travers le monde. A partir de ce moment, faut-il toujours persécuter ce manitou, ou rester ami avec lui ? On connaît déjà la réponse du président de la République. Fondamentalement, dans ce duel à mort qui l’oppose à son ami d’hier, il n’avait plus aucune chance de l’emporter. Et habilement, il se réfugie derrière « son pardon » accordé à Patrice Talon. Un pardon dont personne n’était convaincu de la sincérité. Les faits qui ont suivi cet acte constituent aujourd’hui aux yeux de l’opinion publique, une aubaine formidable pour lire la pensée du chef de l’Etat à travers son discours du 14 mai 2014. Il rêvait de voir son pardon décharger l’Etat béninois des charges à lui infligées par la Ccja. Dans ce cas, c’est Patrice Talon, principal bénéficiaire des bénéfices de cette condamnation et lavé de tout soupçon dans les présumées affaires d’empoisonnement et de coup d’Etat contre Yayi Boni, qui devra absoudre ce dernier de ses péchés.
A chacun sa mi-temps
Dans une décision digne d’un arbitrage logique, la Cour commune de justice et d’arbitrage (Ccja) vient de redonner du souffle aux affaires de Patrice Talon, lesquelles le régime en place avait enterrées abusivement. Actuellement, les jugements sur deux dossiers à savoir le Pvi-Nouvelle génération et la Sodéco impliquant que dans le premier cas, l’Etat retourne entre les mains de Patrice Talon, via sa société Bénin Control S.a., le projet. Il a 60 jours à compter de la date du prononcé (le 13 mai 2014) pour s’exécuter. C’est en cas de refus à appliquer la décision de la Ccja, qu’il se verra dans l’obligation de payer 129 milliards de FCfa à Patrice Talon. Dans le deuxième dossier relatif à l’affaire Sodéco, la sentence consiste à dédommager l’homme d’affaires. La question qu’on se pose est de savoir jusqu’à quand les autorités béninoises s’opposeront à ces sentences. Elles ne pourront pas tenir pendant longtemps. Tout le monde sait que ce régime a souvent tendance à créer un bras de fer, mais il finit toujours par jeter l’éponge. C’est un gouvernement belliqueux, qui cherche la paix en faisant la guerre. Sa méthode et son mode de fonctionnement créent d’énormes préjudices au pays. En vertu de la décision de la Ccja, on doit s’attendre à ce que tout le tort et l’injustice causés à l’homme d’affaires et ses employés soient corrigés. L’ex-magnat du coton devra ainsi remettre sur les rails ses sociétés que Yayi Boni a fermées ou condamnées au chômage technique sans aucune autre forme de procès, laissant ainsi de nombreux salariés sans emploi. Un véritable drame social qui a affecté de nombreuses familles. Les choses devraient changer dorénavant et tous ceux qui ont perdu leur job retrouveront le sourire. En tout cas, les bénéfices de la sentence de la Ccja ne profiteront pas qu’à Patrice Talon, mais également à des centaines d’agents condamnés au chômage par le régime Yayi Boni. Tout cela ressemble fort à une revanche de l’opérateur économique sur le régime en place. En fait le bras de fer opposant les deux hommes est comparable à un match de football. Après avoir subi le jeu du chef de l’Etat lors de la première mi-temps, l’homme d’affaires a repris depuis quelque temps le match à son compte
Yayi n’a pas le choix
Selon un haut fonctionnaire exerçant au Palais de la présidence de la République, Yayi Boni est désormais le dos au mur et apparaît comme un colosse au pied d’argile. Plus que quiconque, il a intérêt à négocier une autre paix, après celle qui a conduit à son discours du 14 mai 2014 à travers lequel il dit avoir accordé "pardon" à Patrice Talon, Olivier Boko et aux autres coaccusés dans les dossiers de tentatives d’empoisonnement visant sa personne et d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Que ce soient dans les contentieux relatifs au Pvi ou à la Sodéco ou encore les présumées affaires d’empoisonnement et de coup d’Etat, la voie de la Justice est en train d’être épuisée et c’est Patrice Talon, persécuté hier, diabolisé, traité de meurtrier qui se retrouve aujourd’hui en position de force face à tout le système. Alors que le Pouvoir en place chantait déjà le requiem de ses affaires, il doit reconsidérer sa position et découvrir la réalité. Les déclarations du président de la République et du Garde des Sceaux, Valentin Djènontin, indiquant que l’Etat ne convient pas de respecter les décisions de la Ccja, ne valent que ce qu’elles valent sous ce régime. On entend tout cela parce qu’ils ont honte et ne savent pas comment aller négocier. Ils savent ce qu’en dira le peuple. Ce peuple leur dira que, dans une démocratie, reconnaître ses erreurs, fait aussi partie du jeu démocratique. Qu’ils s’en tiennent à cela pour ramener Patrice Talon à de meilleurs sentiments.

J. Y. M.

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