Le président de la République a organisé hier mardi 3 juin au palais de la présidence de la République, un déjeuner au profit des diplomates et des PTF accrédités au Bénin. Il était question pour lui de partager avec ses hôtes les grandes lignes de la Table ronde prévue du 17 au 19 juin prochain à Paris.
Par Gnona AFANGBEDJI
C’est l’option d’un déjeuner convivial que le président dela République a choisie pour entretenir les diplomates et les PTF accrédités à Cotonou des tenants et aboutissants de l’organisation de la Table ronde sur le développement du Bénin à Paris. «Même si certains parmi vous nous appuient fortement dans la préparation de ce rendez-vous, c’était nécessaire d’échanger avec l’ensemble du corps diplomatique avant que vous soyez officiellement informés de ce que nous voulons faire à Paris», introduit-il.
Marche vers la prospérité
La tenue de cette réunion, poursuit Boni Yayi, s’inscrit dans la marche du Bénin vers la prospérité. «Nous sommes convaincus que nous travaillons pour la stabilité politique, financière et macro-économique et tout ceci doit concourir à l’élimination de la pauvreté», soutient-il. Les projets qui seront débattus à la Table ronde, poursuit le chef de l’Etat, constituent l’opérationnalisation de la vision stratégique du gouvernement qui aspire à faire du Bénin une plate-forme de services logistiques et d’exportation, un hub de négoces et de services à forte valeur ajoutée.
La Table ronde, indique Marcel de Souza, ministre du Développement, de l’Analyse économique et de la Prospective, porte une vision, celle d’accélérer la transformation économique du pays. Le Bénin, défend-il, dispose d’un certain nombre d’atouts propices à l’investissement. Il évoque notamment la stabilité politique, le respect de l’alternance au sommet de l’Etat ainsi que les résultats macroéconomiques satisfaisants. Mais pour impulser la croissance, Marcel de Souza soutient qu’il faut des investissements structurants. La Table ronde proposera cinq projets majeurs. Le premier concerne le Projet d’épine dorsale qui comprend la construction d’un port pétrolier et minéralier, la mise en place des ports secs, la construction d’un aéroport international à Glo-Djigbé, ainsi que la réhabilitation du chemin de fer dont les travaux ont été lancés en avril dernier. La deuxième composante concerne des projets énergétiques. Il est prévu la construction de quatre barrages à Adjarrala, à Dogo bis, à Bétérou et à Vossa. Il est aussi projeté la construction de Centrales thermiques et des investissements dans les énergies renouvelables. «Il s’agit de donner une chance à notre économie d’avoir de l’énergie disponible et à moindre coût», affirme-t-il.
Le Projet touristique de la Route des pêches vient en troisième position des investissements structurants à soumettre aux bailleurs. L’ambition du gouvernement, c’est de valoriser les potentialités touristiques, naturelles, historiques et écologiques du littoral afin d’y bâtir une cité balnéaire de haut standing répondant aux normes internationales. La réalisation de ce programme devra permettre la mise en place de 6000 chambres d’hôtels, 774 villas résidentielles, 6800 autres unités résidentielles dont les espaces de vie et des hébergements de familles.
Des réformes sur le climat des affaires !
Le quatrième projet touche la mise en valeur des vallées. «Nous avons environ 205 000 hectares de vallées qui ne servent pas à grand-chose. Si toutes ces vallées sont aménagées, elles peuvent permettre de régler la sécurité alimentaire et de faire du Bénin un exportateur net des produits agricoles vers la sous-région», défend Marcel de Souza.
Le Bénin prévoit enfin la construction d’un hôpital de référence avec des plateaux techniques de haut niveau. «Si nous arrivons à réaliser tous ces investissements, nous pourrons porter la croissance économique à deux chiffres», parie le ministre. Le programme d’investissement s’élève à 6529 milliards de francs CFA pour une période comprise entre 2014 et 2018. Le besoin de financement recherché est de 2900 milliards de francs CFA. Pour atteindre cette croissance inclusive, le Bénin a entrepris des réformes économiques qui se justifient, entre autres, par la mise en place du Programme de certification des valeurs, le Guichet unique du commerce extérieur ainsi qu’une série de mesures incitatives visant à améliorer son rang dans le classement Doing Business de la Banque mondiale. La réforme de l’administration préoccupe aussi le gouvernement qui entend travailler pour renforcer le capital humain.
«Nous voulons prendre des engagements nouveaux tout en vous assurant que ceux déjà pris seront respectés », rassure le président de la République qui compte sur l’adhésion des partenaires techniques et financiers pour la réussite de la Table ronde de Paris.
