Comme chaque année depuis quatre ans, les filles et fils de Kétou ont célébré les Festivités culturelles annuelles de leur localité pour magnifier, pour le compte de la 4ème édition cette année, la richesse de leur patrimoine culturel, culinaire, touristique et historique. Les manifestations ayant démarré depuis jeudi 29 mai et pris fin dimanche 1er juin, ont été officiellement lancées, samedi 31 mai dernier, par Jean-Michel Abimbola, ministre de la Culture, et fils du terroir. C’était à la place du Centenaire et sous le signe de l’unité..
Par Alain ALLABI
Kétou vibre sous le rythme deses Festivités culturelles annuelles. Les filles et fils Nago, Mahi et Holli de cette commune, vêtus du pagne choisi pour l’édition 2014 ont pris d’assaut la place du Centenaire afin de célébrer leurs valeurs culturelles communes, expression de leur appartenance à une même communauté.
Avant de rallier la place du Centenaire, la population a déjà effectué, tôt le matin, la marche « Iranti » à destination de Okpomèta, un lieu réputé pour être cet endroit où le tout premier roi de Kétou étancha sa soif. Après cette randonnée pour revisiter l’histoire, la population a rejoint quelques heures plus tard, la place retenue pour les réjouissances populaires des festivités qui ont commencé par la mise en terre d’un plant d’iroko par Sa Majesté le roi Aladé Ifè de Kétou, suivie de ses bénédictions.
Caractère rassembleur de la fête
Dès lors, plusieurs personnalités se sont succédé au pupitre pour mettre l’accent sur le caractère rassembleur et unificateur de la culture. Tour à tour, Ramanou Yessoufou, président de l’Union des associations de développement de Kétou (UADK), Maurice Dieudonné Adjahi, président du Comité d’organisation, ont vanté la richesse du patrimoine culturel de leur cité. Selon M. Adjahi, les festivités visent à permettre aux populations de valoriser leur culture et de développer le tourisme avec ses retombées socio-économiques. Quant aux ambitions des festivités, il précisera qu’elles sont relatives, entre autres, au recensement et à la valorisation des sites touristiques de la commune, à l’aménagement des voies d’accès auxdits sites, à la promotion des rythmes et danses, à la valorisation de l’art culinaire kétois, à la réalisation d’infrastructures.
Au nom du maire, c’est son 2ème adjoint, Dominique Oyékan, qui interviendra. A son avis, l’ethnie qui néglige sa culture est morte. Abondant dans le sens des ambitions, il a dévoilé quelques projets du Conseil communal en faveur de la culture. Entre autres, il a indiqué que le conseil a prévu dans son budget 2014, la construction d’un centre d’exposition des objets d’art sur la place du centenaire, la construction d’un plateau d’animation toujours sur la place du Centenaire.
Sans la culture, pas de développement, fera observer Badarou Osséni, préfet de l’Ouémé-Plateau qui comparera le peuple de Kétou à un arbre dont la culture constitue les racines.
Eviter à tout prix la politisation
Les festivités le convainquent de l’importance de la culture comme vecteur de développement et surtout d’unité. Et cette harmonie qui sonne la grande mobilisation n’est pas restée sans le séduire. C’est pourquoi il a souhaité que ce festival dure dans le temps. A cet effet, il a mis les populations de Kétou en garde contre la politisation de cette noble initiative. «La culture rassemble tout le monde parce qu’elle n’a pas de couleur politique», a souligné le préfet.
La même observation sera faite par le ministre Jean-Michel Abimbola qui a estimé que la présente édition revêt un cachet particulier. Cette particularité réside dans la forte mobilisation qu’il a beaucoup saluée. Mais cela ne doit pas étonner quand on sait que Kétou est une cité où cohabitent en parfaite harmonie depuis des lustres plusieurs groupes socio-culturels dont les Nago, les Mahi et les Holli. « Kétou est une entité pluriethnique avec des spécificités ethniques qui coexistent et s’enrichissent mutuellement», a relevé Jean-Michel Abimbola. Pour lui, ce festival lui donne la preuve que la culture a la faculté de rapprocher mais que hélas parfois la politique divise. Profitant de l’occasion, il a évoqué d’anciens et nouveaux chantiers du ministère tels que la clôture du palais royal de Kétou, la prochaine construction de la maison des arts et de la culture de Kétou, la clôture de la future maison du guèlèdè dont la commune est le berceau, la construction des kiosques pour les artisans de Kétou, la réhabilitation du Akaba Idéna pour que le processus de son inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO soit amorcé, etc.
Manifestations populaires
Après la série des allocutions, le roi et le ministre accompagnés des personnalités politiques de la localité ont visité les divers stands installés pour exposer les produits du patrimoine culturel et autres de Kétou. Ce qui a laissé place aux réjouissances populaires faites d’animation et de dégustation des mets locaux. Dans la soirée, plusieurs activités récréatives ont tenu en haleine les populations telles que les contes et la prestation de l’artiste Willi Mignon et des artistes locaux.
Le dimanche 1er juin dernier les manifestations se sont poursuivies avec la mise en terre de plants pour coller à l’actualité de la Journée nationale de l’arbre sous la supervision du maire Salami Osséni. Cela a été suivi de la pose de la première pierre de la construction de 10 aires de séchage du lafou(cossette de manioc) au profit des femmes de Bolorunfè. Enfin, la finale du tournoi de football dénommé coupe FCAK 2014 opposant l’équipe de l’arrondissement de Kétou à celle d’Adakplamè a mis un terme aux FCAK 2014. Au coup de sifflet final, c’est l’arrondissement de Kétou qui a pris le meilleur sur Adakplamè sur un score de 4 buts à 1, remportant ainsi la coupe.