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Le Matinal N° 4364 du 5/6/2014

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Climat politique délétère : l’opposition ne s’est pas réveillée de son sommeil
Publié le jeudi 5 juin 2014   |  Le Matinal


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© Autre presse par DR
Nouvel Porto-Novo : Me Adrien Houngbédji leader du parti du renouveau démocratique Prd conforte les détracteurs de Océni Moukaram


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Dans une tribune publiée la semaine écoulée dans la presse, le journaliste Maurice Chabi est revenu sur le "pardon" présidentiel qui défraie la chronique. Comme à l’accoutumée ces derniers temps, il y analyse froidement et sans illusions, comment le masque de la démocratie béninoise est tombé. Ce qui laisse augurer des lendemains sombres pour le peuple béninois, faute du long sommeil dans lequel s’est refugiée l’opposition politique.

L’âge d’or n’est pas pour demain, est-on tenté de dire face à l’évolution de la situation socio-politique délétère. Il reste une difficile et très éprouvante route à la démocratie béninoise pour sortir de l’ornière. Deux remarques s’imposent à l’analyse de la chronique de Maurice Chabi.

La première, c’est que la politique emprunte souvent des voies éloignées de la raison et du cadre légitime tracé. Si l’on s’en tient à la définition du politique à travers le texte célèbre de Machiavel, cela n’étonne guère. Deuxième remarque, l’exercice et surtout le monopole autoritaire du pouvoir déroge en effet, la plupart du temps, aux principes et règles établis. Ce n’est pas ce qui est à souhaiter. Mais réalisme politique oblige. Pour autant, l’on ne devrait pas se voiler la face, ni se réjouir autrement du drame politico-humain qui se joue sous nos cieux. Le peuple béninois, toute forme de misérabilisme mise à part, ploie depuis 2006, sous ce qu’il convient d’appeler "aventure politique". Cet aventurisme, est un avatar, une pâle copie d’une dictature indigeste, à fort relent de scandales, de renoncement à la parole donnée, là où l’argent frais et le faux discours religieux ont triomphé. Et corollaire ou cause indirecte de cette situation, si elle n’est pas compromise, l’élite et l’intelligentsia de ce pays se sont tues. Ou plutôt, à force de s’égosiller sans un écho multiplicateur, elle est devenue atone. On se rappelle les passages pathétiques de personnalités comme Roger Gbégnonvi ou Victor Topanou sur les ondes de la radio Océan Fm du Groupe de presse Le Matinal. Leurs analyses fouillées et empreintes d’une lucidité remarquable, sont restées lettre morte. Loin des fourvoiements de la classe politique, surtout de l’opposition, leurs cris de cœurs auraient pu constituer un ressort et une bouée de sauvetage. Hélas !

Eviter le réveil tardif

Au regard, écrit Maurice Chabi dans sa chronique, " de l’évolution des mœurs de nos dirigeants, le Bénin a cessé d’être une démocratie depuis bien longtemps. Plus exactement depuis ce fameux mois d’avril 2006 où, par un malencontreux accident de l’Histoire, les Béninois ont donné carte blanche à celui qui deviendra le véritable pourfendeur des acquis de l’historique Conférence des forces vives de la nation". Au demeurant, si cette tragédie se poursuit, et délite inlassablement le tissu socio-économique du pays, il reste un mince espoir, et surtout quelques hommes qui constitueront à coup sûr, une digue infranchissable aux eaux polluées et pestilentielles de l’histoire récente du Bénin. Non, l’Afrique est prête pour la démocratie. Le peuple a montré à maintes reprises sa maturité. Ce sont les apprentis-sorciers de politiciens qui lui dénient et lui confisquent ce droit. Il va falloir trouver aux tréfonds de l’âme les ressources nécessaires pour conjurer le mauvais sort. Aucun peuple ne mérite de supporter plus longtemps l’incurie et la pagaille grandeur nature qui s’étalent quotidiennement sous nos yeux. Osons croire que le réveil ne sera pas trop tardif.

Wilfrid Noubadan

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