Depuis que Boni Yayi a accordé son pardon présidentiel, l’opposition n’a toujours pas réagit pour donner son point de vue. Alors qu’elle a été très critique depuis le début des affaires de tentatives présumées de coup d’Etat et d’empoisonnement. En face, la mouvance présidentielle utilise ce pardon présidentiel pour mieux occuper le terrain politique dans la perspective des prochaines consultations électorales. L’opposition qui est restée inerte, adopte-telle une nouvelle stratégie ?
Les ténors de l’opposition ont-ils opté pour le silence face au supposé pardon du chef de l’Etat ? C’est ce qui semble se dessiner depuis le 14 mai 2014, date à laquelle le pardon présidentiel est intervenu. Qu’il s’agisse du regroupement politique l’Union fait la nation (Un), du Patri du renouveau démocratique (Prd) pour ne citer que ces ceux-là, deux creusets politiques reconnus pour leur verve dans la critique de la gestion du pouvoir d’Etat depuis 2006, aucune réaction officielle de quelque camp que ce soit n’a été enregistrée. Certes, quelques réactions personnelles éparses de certains acteurs de ces regroupements politiques ont été notées, mais la position officielle peine à être connue. L’opposition a choisi simplement de rester silencieuse alors qu’en face, toutes les occasions sont bonnes pour la mouvance pour occuper le terrain politique en vue des prochaines échéances électorales. Le pardon présidentiel devrait constituer une occasion en or pour les partis et alliances de mouvements et partis de se mettre en vedette mais hélas ! Comme on le constate, aucune pression ne vient de ce camp, alors que par le passé, le peuple béninois a connu une opposition très en verve dans ses critiques sur le mode de gestion de tel ou tel dossier. Même l’aile critique de la majorité présidentielle plurielle s’est saisit de l’occasion pour rappeler le chef de l’Etat à ses obligations constitutionnelles. C’est le cas de Candide Azanaï, Valentin Houdé, pour ne citer que ceux-là. Qu’attend donc l’opposition ? Pourtant les détracteurs du régime en place, depuis l’éclatement des dossiers de tentatives présumées de coup d’Etat et d’empoisonnement, jusqu’aux arrêts des tribunaux de Paris et de Cotonou, ont toujours exprimé leur position. Des communiqués signés de Lazard Sèhouéto, Bruno Amoussou, Adrien Hougbédji, des conférences de presse, bref, des réactions chaudes se succédaient.
Ça se passe sur le terrain politique !…
« La nature a horreur du vide », dit l’adage. Les mouvanciers semblent l’avoir compris. Le pardon présidentiel constitue une fête pour les partis et mouvements membres de la majorité présidentielle qui en profitent pour battre le rappel de leur troupe en cette veille des prochaines échéances électorales qui attendent le Bénin. Il n’y a pas ce week-end où de grands meetings ne soient organisés pour dit-on, célébrer l’homme ‘clément » qui a accordé le pardon. D
Les États-majors des différentes composantes de l’opposition ont peut-être leurs stratégies. Sauf que dans le contexte actuel, un réveil collectif parait urgent.