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La Nation N° 6003 du 6/6/2014

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Accusé de coups mortels (20e dossier) : Kokou Amouzoun décède en prison à 9 jours de son procès
Publié le mardi 10 juin 2014   |  La Nation


Cour
© Autre presse par DR
Cour d`assises d`Abomey 2013


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Des frères et sœurs qui s’entretuent pour l’héritage laissé par leurs parents défunts, ce n’est pas ce qui manque au Bénin. C'est même fréquent.

Le 20è dossier enrôlé vendredi 6 juin dernier par la session 2014 de la cour d’assises de la Cour d'appel d’Abomey a concerné une dispute entre frères qui a tourné au drame. Il n’est pas allé jusqu’au bout, puisque l’accusé est décédé en prison le 29 mai dernier. Par conséquent, l’action est éteinte.

C’est insolite ! Il décède à neuf jours de son procès et l’action s’est éteinte. En prison depuis le début de l’année 2008, il n’en ressortira jamais vivant. Il avait même eu l’occasion de subir l’interrogatoire devant le conduire devant la cour d’assises, vendredi 6 juin dernier, afin de répondre des faits pour lesquels il était inculpé. Mais le destin en a décidé autrement.

En effet, Kokou Amouzoun et Yaovi Amouzoun sont des frères consanguins qui se disputaient les terres et fétiches appartenant à leur feu père. Le 10 janvier 2008, Yaovi Amouzoun a rejoint son frère Kokou Amouzoun et ses adeptes dans la chambre du fétiche Hêviosso où il a demandé de lui servir de la boisson locale «Sodabi» à boire.

Une bagarre éclate entre eux. Au cours de l'affrontement, Kokou Amouzoun pousse violemment Yaovi qui se cogne la tête contre une brique. Transporté au Centre de santé d’Ayomi pour être soigné, Yaovi Amouzoun a été très tôt libéré faute de moyens financiers. Il rendra l'âme quelques jours plus tard, le 25 janvier 2008.Interpellé et inculpé du chef d'accusation de coups mortels, Kokou Amouzoun a reconnu les faits à toutes les étapes de la procédure.

Le bulletin N°1 de son casier versé au dossier ne porte mention d’aucune condamnation antérieure. Le rapport de l’enquête de moralité réalisée dans son milieu lui est favorable.

Le rapport d’expertise médico-psychologique et psychiatrique versé au dossier montre qu'il n’était pas en état de démence au moment des faits. Tels sont les faits qui fondent le renvoi de l’accusé devant la cour d’assises, mais auxquels il ne répondra jamais puisqu’il n’a pas survécu aux six années qu'il a déjà passées en prison.

La cour a reçu l’acte de son décès et a déclaré l’action éteinte. Elle était présidée par Antoine Dahoué Kendé avec comme assistants Freddy Yèhouénou et Jules Clotaire Zounho.

Le fauteuil de l’avocat général était occupé par Gratias Houessou Gnacadja et la mémoire de l’audience tenue par Me Jonas Houédanou.

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