Une opération de traque des grossistes de l’essence frelatée a tourné au vinaigre samedi 04 mai 2013 aux environs de 22 heures à Dèhounta Gangbè dans l’arrondissement de Kpokissa, Commune de Zogbodomey. Les militaires armés jusqu’aux dents, ont tué deux innocentes victimes dont une apprentie couturière.
Justine Adjakossa, 17 ans, apprentie couturière et Akim Kpadonou, 35 ans, cultivateur et père de cinq enfants sont les principales victimes de la bavure militaire.
Ils sont tombés sous les tirs à balles réelles des forces de sécurité alors qu’ils étaient devant leur maison. Sur le terrain, les avis sont divergents. Retraçant le film de l’évènement, le chef de l’opération a expliqué qu’ils étaient venus pour vérifier les informations selon lesquelles Dèhounta sert de base aux contrebandiers pour faire couler leurs produits sur les marchés de Bohicon, d’Abomey et du Couffo. Arrivés dans le village en tenue civile, les membres de la mission, au nombre de quatre ont été accueillis comme des voleurs par la population. « Malgré notre disponibilité à discuter avec eux, ils nous ont agressé. On en était là quand des armes ont commencé par crépiter. Certains parmi eux m’ont même roué de coups », a raconté le chef de mission. Pour alors se défendre, ils ont riposté avant de solliciter du renfort. Cette version n’est partagée par les témoins de la scène. A les entendre, les forces de sécurité aussitôt venues dans le milieu ont tiré en l’air pour dissuader la population qui s’est aussitôt rangée. C’est au cours de cette manœuvre, soulignent-ils, que les deux victimes ont été atteintes de balles perdues. Sur les 400 fûts d’essence attendus, 75 environs ont été saisis avec 6 motos des contrebandiers. Le maire de Zogbodomey David Zinsou Towèdjè, au chevet des familles éplorées, a déploré les incidents et invité les autorités étatiques à revoir la stratégie de lutte en privilégiant le dialogue dans la mesure où la résistance des populations est due à leur situation de précarité. Le commandant de la compagnie d’Abomey, le délégué militaire et le préfet du Zou et des Collines sont descendus sur le terrain pour s’enquérir de la situation.
