Le journaliste Soulé Issiaka a analysé l’environnement des médias au Bénin hier dimanche 05 mai 2013 sur l’émission « Cartes sur table » d’Océan Fm. Pour l’ancien Directeur Afrique de la radio Nederland, au Bénin, la liberté de presse est libre mais la liberté d’expression est en danger.
Soulé Issiaka soutient que la liberté de presse existe au Bénin. Selon lui, le journaliste béninois travaille dans un environnement relativement libre et peut imprimer sans difficulté. Et c’est plutôt la liberté d’expression qui est en danger. Ce danger, selon lui, bien réel n’existe pas seulement dans les médias. Pour l’invité de « Cartes sur table » de ce dimanche, cette situation émane de la propension du gouvernement à vouloir encadrer les médias. « Les dirigeants cherchent à être trop aimés et appréciés. C’est la stratégie qu’ils utilisent qui laisse à désirer », confie le journaliste Soulé Issiaka au micro de Virgile Ahouansè. Pour lui, si la responsabilité du gouvernement est établie dans la situation très préoccupante des médias, la presse participe aussi à l’aggravation de cette situation. « Le professionnalisme de la presse pose problème. Car il faut que la presse contourne les amateurs en communication politique », fait-il observer.
Evoquant, la plainte portée par le président Yayi devant la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) contre le quotidien « La Nouvelle Tribune » qui a repris un article de « La Lettre du continent » sur la mise sur écoutes téléphoniques de certains politiques au Bénin, le Doyen Soulé Issiaka souligne que dans ce dossier, « il y a de l’amateurisme de la part de tout le monde ».
Il ajoute : « Il y a mal donne. Pourquoi le gouvernement ne peut-il pas saisir directement "la Lettre du continent" ? ». L’invité montrera par ailleurs que la Haac ne doit pas se transformer en tribunal pour juger les professionnels des médias. « Le problème de la Haac, c’est qu’elle n’a pas de vision et s’attache aux fonctions administratives… », dénonce-t-il.
Régler le problème de la viabilitééconomique…
L’ancien patron du département Afrique de la radio Nederland déplore également la situation économique des médias béninois. Selon lui, la convention collective existe, mais les patrons de presse se refusent à l’appliquer. « Il y a un problème de viabilité économique qu’il faut régler… Et les difficultés risquent de nous amener vers les regroupements », soulignera-t-il pour finir.