La liste électorale établie dans le cadre du renouvellement des membres de la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin (Ccib) est invalidée. Dans un arrêt rendu le 10 avril 2013, la Cour suprême a annulé ladite liste et exigé que l’inscription des potentiels électeurs soit reprise.
La Chambre administrative de la Cour suprême a annulé la liste électorale consulaire au titre des élections de l’année 2013 élaborée par la Commission électorale consulaire de la Ccib et rendue publique le 25 janvier 2013. Elle vient par cette décision de donner raison à l’Association nationale des entreprises de construction des travaux publics et des activités connexes (Aneca) et au Groupement des entreprises commerciales et industrielles du Bénin (Gecib) qui l’ont saisie par deux requêtes enregistrées au greffe de la Cour suprême respectivement le 30 janvier 2013 et le 1er février 2013. Ces deux associations avaient pendant plusieurs semaines, dénoncé, sans être écoutées, certaines irrégularités qui entachaient le processus électoral lancé à la Ccib. Au début de leurs contestations, la Cec-Ccib s’était défendue et soutenu plutôt le contraire. Mais le 10 avril dernier, la Cour suprême a été suffisamment claire dans son arrêt. La liste électorale consulaire est annulée. La Cour a ainsi confirmé dans la liste, l’existence de nombreuses irrégularités susceptibles d’entacher la crédibilité des élections qui s’annoncent d’ailleurs tumultueuses. Par ailleurs, elle a ordonné la reprise des inscriptions sur les listes électorales. C’est dire que le processus électoral qui était en cours à la Ccib n’offrait pas visiblement les mêmes chances aux candidats en course. On peut donc sans crainte affirmer que le droit a été dit pour réparer les injustices faites méchamment à plusieurs opérateurs économiques.
Abdourhamane Touré
300 millions en fumée…
La décision de la Chambre administrative de la Cour suprême portant annulation da la Liste électorale consulaire remet en cause plusieurs opérations liées au processus lancé depuis 2011 à la Ccib. L’établissement d’une liste électorale est en effet une opération délicate qui nécessite beaucoup de moyens. De sources informées, le processus électoral consulaire a déjà coûté plus de 300 millions F Cfa aux contribuables béninois. Ces dépenses selon les mêmes sources ont été engagées pour rien puisque la majeure partie des activités auxquelles elles ont servi doivent être reprise. Du gâchis pour le Bénin en cette période de vaches maigres, ont commenté certains observateurs qui trouvent la gestion des acteurs chargés de l’organisation des élections consulaires, catastrophique. Ils accusent ces mêmes acteurs d’avoir conduit le processus à marche forcée alors que des voix s’étaient élevées pour dénoncer de grands dysfonctionnements. Face à cet échec cuisant, ils conseillent à la Cec-Ccib d’œuvrer à la conciliation de toutes les positions à la Ccib afin de trouver un consensus pouvant permettre de conduire à des élections acceptées.