Malgré le report de l'élection communale et municipale, la majorité présidentielle ne semble pas baisser la garde. Les lieutenants du Chef de l'Etat occupent constamment le terrain pour échanger avec les populations sur divers sujets. Pendant ce temps, l'opposition est dans un attentisme inquiétant. Lorsqu'on sait que l'animation de la vie politique nationale est l'affaire des politiciens, il convient de se demander si cette attitude de l'opposition ne lui sera pas préjudiciable lors des prochaines élections.
Le week-end écoulé a été, une fois encore, très riche en événements politiques. Pendant que l'honorable Claudine Prudencio de la majorité présidentielle était aux côtés de son électorat de la 6ème circonscription électorale notamment à Abomey-Calavi et Sô-Ava pour faire avec les populations le point du travail abattu par les représentants du peuple et prendre par la même occasion de nouveaux engagements, son collègue Rachidi Gbadamassi a momentanément délaissé sa chère ville Parakou pour être sur le plateau de la chaîne de télévision privée Canal3 afin de décrypter l'actualité nationale. Que ce soit Claudine Prudencio ou Rachidi Gbadamassi, tous ont saisi ces occasions pour dire leur satisfaction face à la gestion du pays par le Président Boni Yayi. Il ne pouvait en être autrement car ils appartiennent à la majorité présidentielle donc soutiennent les différentes actions du Chef de l'Etat. C'est d'ailleurs pourquoi, ces deux personnalités ont invité les filles et fils du Bénin à une union de prières en faveur du Président de la République afin qu'il puisse conduire le navire Bénin à bon port. Comme Gbadamassi et Prudencio, plusieurs sont les partisans du Chef de l'Etat à parcourir tous les week-ends monts et vallées et les coins les plus reculés à la gloire du Chef de l'Etat. Pendant que certains sont sur le terrain, d'autres occupent les médias. Et, toutes les occasions sont bonnes pour les thuriféraires du régime pour ancrer dans la mentalité du peuple béninois que leur leader est le messie qui sauvera le Bénin.
Prières, anniversaires…
Le 06 avril dernier, le Chef de l'Etat, Boni Yayi a fêté le deuxième anniversaire de son second quinquennat. C'était donc l'occasion rêvée pour ses partisans de montrer une fois encore que le peuple ne s'était pas trompé en le choisissant. D'ailleurs, la célébration des deux(02) ans se poursuit. Avant cela, la supposée tentative d'empoisonnement du Chef de l'Etat et le coup d'Etat déjoué sont autant d'occasions pour faire davantage allégeance au Prince du Changement. Il n'y a donc pas de jour où une localité du pays n'organise pas des séances de prières. Lorsqu'on sait que ces séances de prières sont généralement suscitées contre rémunération, il y a lieu de s'interroger sur leurs effets. Néanmoins, elles sont organisées partout car toutes les occasions sont bonnes pour enraciner davantage la famille politique du Chef de l'Etat, les Fcbe dans ces localités en dépit de la présence d'autres forces politiques. On a beau décrié cette pratique mais, il faut reconnaître qu'en politique tous les moyens sont bons surtout lorsqu'il n'y a pas un contrepoids en face.
L'opposition aux abonnés absents
Depuis la réélection de Boni Yayi en mars 2011 et le revirement spectaculaire de la Rb à la mouvance présidentielle et du Prd qui dit être désormais centriste, l'opposition incarnée par l'Alliance Union fait la Nation(Un) est réduite à sa portion congrue. Mais, ce n'est pas une raison pour refuser de jouer son rôle essentiel à la survie de la démocratie. En effet, l'opposition comme la majorité animent la vie politique nationale. Malheureusement, ce n'est plus le cas au Bénin où, depuis peu, l'opposition n'existe presque que de nom. A force de chercher à savoir les raisons de cette situation, certains membres de l'opposition évoquent le non-accès aux médias du service public. Mais, à y voir de près, il n'y a pas que le service public pour se faire entendre. Au Parlement par exemple, en dehors du député Eric Houndété qui titille le gouvernement, ses autres collègues sont l'ombre d'eux-mêmes. C'est à croire qu'ils ont renoncé à leurs devoirs. Même l'électorat les cherche désespérément afin qu'il soit éclairé sur la mission de leur représentant à l'Assemblée nationale. En principe, après le vote de la loi sur la prorogation du mandat des maires et la récente désignation des membres du Cos-Lépi, les députés de l'opposition devraient, sans délais, aller à la rencontre de leurs militants pour éviter l'intoxication. Ils ont plutôt choisi de rester dans leurs bureaux à Cotonou pour laisser le champ libre à leurs amis d'en face qui font feu de tout bois pour leur damer le pion sur le terrain. Attendons les prochaines joutes pour tirer les conclusions.