La congrégation de l’Ordre sacré éternel des chérubins et séraphins Mont Sion du Bénin se sent lésée. Elle estime ne pas bénéficier des mêmes considérations que les autres confessions religieuses.
C’est le message que ses dirigeants sont allés porter hier mardi 10 juin au ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique et des Cultes (MISPC). Mais il n’en est rien, a rassuré le ministre François Houessou qui a profité de cette occasion, pour rassurer ses hôtes du soutien du gouvernement.
C’est avec des «ressentiments» que la délégation de l’Ordre sacré éternel des chérubins et séraphins Mont Sion du Bénin conduite par son premier responsable, baba Aladura Noël Emmanuel Kouton, par ailleurs, vice-président mondial de l’Eglise, s’est rendue hier au ministère de l’Intérieur, de la Sécurité publique et des Cultes (MISPC). Même si le porte-parole du groupe, le surintendant apôtre Noël Gankpé n’a pas caché la joie des siens d’être enfin reçus par le ministre, il n’a non plus eu «la langue de bois».
Dans son intervention, il a expliqué la situation de cette congrégation chrétienne qui, selon lui, n’est pas logée à la même enseigne que les autres.
«C’est avec amertume que nous vivons une sorte de marginalisation de notre Eglise. Les autres confessions sont souvent reçues en audience par le chef de l’Etat, tout le temps. Dans l’histoire de l’Eglise, c’est seulement en 2008 que le chef de l’Etat nous a reçus. Nous croyons humblement au nom de la gouvernance concertée, que nous devons avoir aussi notre place».
C’est ainsi que le surintendant apôtre Noël Gankpé a exposé la situation des siens. Pourtant, selon lui, cette église chrétienne est la troisième à s’être introduite au Bénin après les méthodistes et les catholiques et ce depuis 1932. L’Ordre sacré des chérubins et séraphins du Bénin, poursuit-il, «est une Eglise de paix qui se respecte et qui respecte l’autorité de l’Etat établie par Dieu. Et nous nous soumettons à cette autorité pour laquelle, nous prions en permanence parce que s’il n’y a pas de paix, nous ne pouvons pas avoir la liberté de culte».
A ce jour, cette congrégation compterait, selon ses dirigeants, 330 paroisses à travers le Bénin pour un total estimatif de 150 000 fidèles.
Cela, ont-ils dit, n’est pas rien. Et c’est pour cette raison qu’ils disent ne pas «quémander», mais réclamer la place qui leur revient. Cette discrimination, l’Eglise des chérubins et séraphins du Bénin la ressent également au niveau du sort qui est fait à son site de pèlerinage à Sèmè. Le domaine, ont expliqué ses dirigeants, se trouverait sur un domaine déclaré d'utilité publique pour l’implantation du port en eau profonde de Sèmè.
Or, dénoncent-ils, ils ont introduit une demande de viabilisation du site depuis 2005 avec le concours du gouvernement. Chose curieuse, révèlent-ils, une autre église qui pratiquerait le même pèlerinage, aurait vu son site épargné.
Il y a donc «deux poids, deux mesures», ont-ils regretté, souhaitant rencontrer le chef de l’Etat afin que la situation soit tranchée pour que leur pèlerinage bénéficie de la même attention que les autres, surtout que c’est eux qui, depuis 1933, auraient été les tout premiers à instituer un tel évènement.
Face à cette liste de doléances complétées par quelques projets pour lesquels ils sollicitent le soutien du gouvernement, le ministre François Houessou les a apaisés et rassurés. Pour lui, il ne saurait y avoir discrimination et les chérubins et séraphins, qui comme les autres prient pour la paix au Bénin, ne sont pas moins considérés. Pour ce qui est de leurs préoccupations dont copie lui a été laissée, il a promis en rendre compte au chef de l’Etat lui-même.