Faut-il encore le préciser ? D’autant puisque c’est depuis plusieurs années une triste réalité. Quelques pluies sporadiques depuis le début de cette saison pluvieuse et déjà Cotonou a déjà redoré son blason lacustre. C’est déjà un calvaire pour une bonne partie des Cotonois qui éprouvent d’énormes difficultés pour désormais accéder à plusieurs quartiers de la ville. La dégradation très avancée de plusieurs ruelles à Agla, Fidjossè, Vodjè, Gbégamey, Vossa, Godomey, Akpakpa et la liste n’est pas exhaustive, est assez visible. Par exemple sur le tronçon Fidjrossè-Agla-Godomey, les pavés ont été enlevés par endroits en pleine saison pluvieuse, ce qui rend la voie très impraticable.
Des habitations qui chaque année, à la même saison, deviennent des ruines, sont déjà abandonnées par leurs occupants qui ont une fois encore subit des dommages provoqués par l’inondation. Sans oublier ceux-là qui prennent le risque d’y vivre en côtoyant des maladies et d’autres dangers que peuvent constituer les eaux pour les enfants.
Mais pendant ce temps que fait la mairie de Cotonou ? La question ne devait plus être celle-là. On se demande plutôt ce qu’a fait la mairie de Cotonou pour anticiper sur la situation. D’autant que ses dirigeants savent qu’aux premières gouttes de pluie on assisterait forcément au même scénario. Malgré cela on constate, à chaque fois, avec désolation, que ce n’est en pleine saison pluvieuse, alors que la population a déjà les pieds dans l’eau, que la mairie tente de faire le curage des caniveaux. Ceci répond au programme dénommé Cotonou en campagne contre les inondations (3CI) qui a depuis plusieurs années montré ses limites. Essentiellement réduit au curage des caniveaux, souvent mal exécuté, ce programme si cher aux responsables de la ville de Cotonou, et qui pourtant ne constitue qu’une solution alternative, a du mal à porter des fruits pour soulager la population. Le constat qui est fait sur le terrain est que les déchets enlevés des caniveaux y retournent encore avec les eaux de ruissellement, puisque la mairie n’attend que souvent la période des pluies pour dégainer.
Dire aujourd’hui que le programme 3 Ci a montré ses limites ne serait que pure euphémisme d’autant puisque les eaux reviennent, à chaque saison et aux mêmes endroits, pendant que la mairie reste impuissante. Devant un tel tableau, elle doit revoir leur copie.