La situation sciemment imposée aux acteurs du coton par le gouvernement continue de préoccuper. Reçus en audience au Palais des gouverneurs à Porto-Novo hier, mercredi 11 juin 2014, les employés des sociétés cotonnières du Groupement Ica-Gie ont vivement exprimé au Président Mathurin Nago leur volonté de retrouver entièrement leurs activités dès la campagne à venir, en vue de faire retrouver à l’or blanc ses lettres de noblesse. (Lire le contenu de leur adresse au Président de l’Assemblée Nationale)
«Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale du Bénin, nous tenons avant tout, à vous remercier pour avoir accepté de nous recevoir et pour l’opportunité que vous nous donnez de nous exprimer par rapport à la situation des sociétés cotonnières du Groupement Ica (Ica-Gie).
En effet, Ica-Gie est un Groupement d’Intérêt Economique composé de cinq sociétés membres que sont : la Compagnie Cotonnière du Bénin (Ccb-Sa), l’Industrie Cotonnière Béninoise (Icb-Sa), la Société Cotonnière du Bénin (Socobe-Sa), la Société Cotonnière de N’Dali (Scn-Sa) et l’Industrie Béninoise d’Egrenage et de Dérivés de Coton (Ibeco-Sa), ayant pour objet, l’égrenage du coton graine et la commercialisation de la fibre et de ses dérivés.
Depuis deux campagnes maintenant, l’Etat s’est auto proclamé égreneur et ces sociétés se sont vues priver de fait, de leur droit d’exercer leur activité. Ainsi, au cours de la campagne 2012-2013, elles ont été contraintes d’égrener pour le compte de l’Etat. Le coût de cette prestation a été unilatéralement fixé par l’Etat à un taux forfaitaire en deçà du coût réel de l’égrenage. Les pertes financières qui en découlent s’élèvent à 2,5 milliards de francs CFA pour le Groupement Ica. Le bilan de cette campagne n’est pas disponible à ce jour. Pour la campagne 2013-2014, nos usines ont été écartées de l’égrenage. Conséquences : non paiement des impôts (patentes, Bic, impôt foncier, Cnss etc…) par nos sociétés, mise en chômage de plus de 1500 agents, arrêt des nombreuses activités connexes à l’égrenage des populations des communes où sont installées les usines.
Pourtant, nos sociétés sont une référence en matière d’égrenage de coton depuis bientôt 20 ans. Pour preuve, le Groupement Ica-Gie et ses cinq sociétés membres (Ccb-Sa, Icb-Sa, Socobe-Sa, Scn-Sa et Ibeco-Sa) sont certifiés Iso 9001-2008 depuis octobre 2013. C’est dire tout simplement que ces sociétés fonctionnent avec professionnalisme et sont dotées d’un Système de Management de la Qualité (Smq) reconnu par cet organisme comme performant, moderne et en amélioration continue.
Malheureusement, cette décision du Gouvernement d’exclure nos sociétés, a des conséquences pour notre pays et surtout pour nous les employés qui sommes contraints au chômage. Et nous sommes meurtris par cette situation.
La situation que nous vivons n’a jamais été connue de mémoire d’égreneur. Si le Groupement Ica n’avait pas été écarté, rien de tout ce qui arrive ne serait arrivé. Il s’agit notamment :
- du stockage massif (plus de 105.000 tonnes de coton graine alors que nos usines ont une capacité de 140.000 tonnes),
- de l’égrenage en cette période de pluie, (48.000 Tonnes de coton graine sont encore en stock à l’heure actuelle),
- des dépenses supplémentaires (l’estimation de ces dépenses pour cette campagne dépasse largement 12.000.000.000 FCFA).
Nous souhaitons fortement qu’après ces deux années d’expériences du gouvernement dans l’égrenage du coton, les sociétés d’égrenage du coton retrouvent entièrement leurs activités la campagne à venir pour redonner au coton béninois, ses lettres de noblesse.
Que le Groupement Ica retrouve son objet social, car nous demeurons motivé à exercer notre métier dans les règles de l’art.
Il s’agit d’une situation préoccupante et l’économie de notre pays doit prendre le pas sur la politique.
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale du Bénin, tout en comptant sur votre implication, le personnel du groupement Ica reste confiant de l’aboutissement heureux de sa démarche. Recevez à nouveau nos sincères remerciements pour votre disponibilité.»