La mobilisation est générale et constante autour de l’organisation de la Table ronde de Paris prévue les 17, 18 et 19 juin 2014 à la représentation de la Banque Mondiale. Le gouvernement béninois met les petits plats dans les grands, les bouchées doubles, pour parfaire l’organisation afin d’atteindre les objectifs poursuivis. C’est dans ce cadre que le ministre de la communication, Komi Koutché, a organisé ce mardi 11 juin 2014, à Paris, un déjeuner de presse à l’intention de la presse française. Objectif : expliquer aux hommes des médias, les tenants et aboutissants de cette Table ronde. Komi Koutché a su apporter des clarifications convaincantes et rassurantes à ses invités.
Selon les explications du ministre de la communication, l’accélération de l’atteinte des objectifs de la SCRP 2011-2015 requiert une croissance économique forte, soutenable, solidaire, créatrice d’emplois, respectueuse de l’environnement et qui devra placer le Bénin sur un sentier favorable, dans la perspective de l’atteinte des objectifs de développement durable après 2015. La réalisation de cette croissance, poursuit-il, suppose la mise en œuvre d’un programme d’investissement autour de puissants moteurs de la croissance. Pour cela, a-t-il expliqué, le Gouvernement a identifié, en parfaite cohérence avec la SCRP, la vision «Bénin Alafia 2025» et l’Agenda vers une économie émergente, un ensemble de projets susceptibles de créer une nouvelle dynamique de croissance durable. La réalisation de ces investissements permettrait, selon lui, de porter le taux d’investissement par rapport au PIB à près de 27,0% contre 19% aujourd’hui, conduisant à un taux de croissance de 8% en moyenne à l’horizon 2018. «Pour mobiliser les ressources nécessaires, le Gouvernement organise, avec l’appui de la Banque Mondiale, une table ronde pour le financement du Développement du Bénin», a-t-il indiqué.
A en croire le ministre de la communication, l’objectif principal de la table ronde est de partager avec les partenaires institutionnels et privés la vision de développement du Gouvernement et de mobiliser les financements publics et privés nécessaires à la réalisation du programme d’investissements structurants du Bénin. De façon spécifique, Komi Koutché a expliqué aux professionnels des médias français qu’il s’agira d’offrir au Gouvernement une plateforme internationale pour présenter sa vision et sa stratégie pour atteindre les objectifs de croissance et de développement du pays; de sécuriser les financements pour combler le gap financier annuel nécessaire à la mise en œuvre efficace du programme d’investissement du Gouvernement; de renforcer la coordination, l’harmonisation et les partenariats entre le Gouvernement, les bailleurs bilatéraux et multilatéraux, les fonds souverains et les pays émergents, et les investisseurs privés et de mettre en place un système de suivi des engagements et des flux financiers, intégré au dispositif de suivi et d’évaluation de la SCRP. «Le programme d’investissements structurants, retenu par le Gouvernement s’articule autour des axes d’intervention de la SCRP et de l’Agenda vers une économie émergente. Il est structuré autour des projets à vocation de Partenariats-Publics Privés (PPP), des projets d’investissement publics et des projets privés à fort potentiel de chaîne de valeur», a-t-il souligné.
Projets structurants prioritaires PPP
Décryptant les projets structurants prioritaires PPP, le ministre de la communication a déclaré que le Gouvernement du Dr Thomas Boni Yayi a décidé de faire du Partenariat Public-Privé (PPP) une des options essentielles de financement des grands projets de développement. A cet égard, a-t-il fait observer, un projet de loi définissant le cadre légal des PPP au Bénin est en cours d’adoption et un cadre institutionnel en voie d’être mis en place. Les projets PPP retenus sont structurés autour de cinq projets phares : le projet épine dorsale; le programme de construction d’infrastructures énergétiques, de restructuration et d’extension du réseau de distribution de l’énergie; le projet de développement touristique de la route des pêches (PDT-RP); le programme de développement des aménagements hydroagricoles au Bénin et le projet de construction d’un hôpital d’excellence.
Le ministre a profité de cette occasion pour aborder aussi les projets d’investissement publics prioritaires structurants. Ils portent essentiellement, selon lui, sur le renforcement des actions engagées pour l’atteinte des OMD à l’horizon 2015. Aussi, les actions visant le renforcement de la qualité de la gouvernance, la modernisation de l’administration, l’amélioration du climat des affaires ont-ils été intégrés à ces projets. Ces projets d’investissement publics se rapportent, entre autres, à la Promotion de la Mécanisation Agricole au Bénin (PPMA); à la promotion de la diversification des filières agricoles; à la construction, la réhabilitation et l’équipement des infrastructures scolaires et universitaires; à la construction, l’équipement et la fonctionnalité des centres de santé et hospitaliers; l’approvisionnement en eau potable par les eaux souterraines en milieux urbain et périurbain et l’aménagement du réseau routier.
Projets privés à fort potentiel de chaîne de valeur
Dans son exposé liminaire, le ministre de la communication a aussi et surtout mis un accent particulier sur les projets à fort potentiel de chaîne de valeur qui sont des projets qui seront exclusivement portés par les privés, qui sont en lien avec les objectifs stratégiques et les secteurs prioritaires pour un Bénin Alafia 2025. Le Gouvernement a ainsi décidé d’appuyer la recherche de financement des projets à fort potentiel de valeur portés par le secteur privé qui répondent à la stratégie de diversification de l’agriculture et d’accroissement de la valeur ajoutée produite dans le pays, notamment le projet intégré de production, de transformation et d'exportation de l'ananas; le projet de Production et de transformation d'ananas biologiques pour les marchés européens et le sahel; le projet d’installation d'une unité industrielle de production d'huile végétale à partir du sésame au Bénin; le projet d’installation d'une unité industrielle polyvalente de transformation des fruits et légumes au Bénin et le Projet de mise en valeur du réseau maro-cano-fluvio-lagunaire transfrontalier du Sud Bénin.
Il faut dire que sur la base de la Stratégie de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté (SCRP 2011-2015), de la vision à long terme «Bénin Alafia 2025», et de «l’Agenda vers une Economie Emergente», le Gouvernement a retenu un programme d’investissement sur la période 2014-2018 en vue d’accélérer la croissance et de réduire significativement la pauvreté. Le montant total des investissements prévus sur cette période est de 6 529 milliards de FCFA (environ 13,78 milliards de dollars) dont 3 762,0 milliards de FCFA (environ 7, 94 milliards de dollars) du secteur privé et 2 766,3 milliards de FCFA (environ 5, 84 milliards de dollars) du secteur public.
Organisation de la table ronde
Selon le ministre de la communication, le public cible de cette table ronde est constitué de l’ensemble des sources potentielles de financements extérieurs publics, privés et de la diaspora béninoise. Il s’agit notamment des partenaires multilatéraux; des partenaires bilatéraux; des investisseurs privés; des fonds souverains et des nouveaux acteurs de financement du développement. Compte tenu des objectifs visés, la table ronde sera organisée en trois séquences essentielles sur trois jours. La première séquence regroupera autour du Gouvernement l’ensemble des partenaires multilatéraux et bilatéraux traditionnels, les fonds souverains, la coopération sud-sud, et les pays émergents. Elle visera à présenter à ces derniers la stratégie de développement du Gouvernement notamment les principaux défis, les contraintes, les projets de développement du pays ainsi que les besoins de financement nécessaires pour sa mise en œuvre réussie. La seconde séquence sera orientée vers les investisseurs privés et visera à leur présenter les opportunités d’investissement et de partenariat-public-privé qu’offre le Bénin. Elle permettra de présenter un certain nombre de projets arrivés à maturité ou en cours de maturation et pouvant être portés soit par des privés, soit dans le cadre de Partenariat Public Privé (PPP). La troisième phase a pour objectif de mobiliser la diaspora autour des objectifs de développement du Gouvernement afin de susciter leur contribution avec la présentation d’un Pacte de développement avec la diaspora.
Le Bénin est fortement appuyé par ses partenaires traditionnels à l’organisation de la table ronde, notamment la Banque mondiale qui est notre partenaire stratégique, la Banque africaine de développement, le Programme des Nations Unies pour le Développement, la Banque Islamique de Développement, la Banque Ouest Africaine de Développement et le Fond Monétaire International. Au niveau du Groupe de la Banque Mondiale, la Société Financière Internationale (SFI) et l’Agence Multilatérale de Garantie des Investissements (MIGA), ainsi que les spécialistes de développement du secteur privé et financier, sont fortement impliqués dans cet exercice pour la mobilisation du secteur privé.