Récupérer les enfants de rue de Cotonou, les stabiliser psychologiquement, les initier à l’art et à d’autres métiers d’avenir afin de les rendre sociables puis autonomes. C’est la mission que s’est assignée l’Ong « Citoyen des rues » en partenariat avec la « Fédération Citoyen des rues International » basée à Paris en France. Un tour dans le centre sis au quartier Vodjè à Cotonou, à quelques encablures de la SONAR, et les enfants de rue récupérés s’affairent pour donner un sens à leur vie. De 14 ans et plus, ils viennent de plusieurs quartiers de Cotonou pour s’offrir au Foyer Sonagnon, une chance de réussite sociale. A la manœuvre, une équipe de professionnels en santé, des artistes et consorts dont Noëlyne DHETZ, la guide pour la découverte des lieux. A l’entrée, le grand Hall. Dans les quatre coins, sont affichés des tableaux d’art. Un artiste-peintre de grande taille donne quelques coups de pinceau à des tableaux déjà conçus avec l’aide d’une dizaine d’enfants qui le suivent d’ailleurs attentivement. Juste à côté, se trouve un couloir. Là, se trouvent plusieurs compartiments. D’abord, le dortoir des enfants, ensuite, le bureau de la directrice du Foyer Sonagnon de Vodjè. Elle a pour nom, Nicole Sakponou qui, en bon manager, répond aux caprices de quelques enfants qui venaient la solliciter. Juste en face d’elle, la cantine dont s’occupe Jonas Foubert qui à la cinquantaine d’enfants qui visitent le centre par jour, selon les explications de Noëlyne, le repas de midi. Et c’est justement à ce niveau que le problème se pose. Ce projet prend fin à la fin du mois de juin. Ce qui inquiète Nicole Sakponou et Noëlyne qui imaginent déjà que le centre risque de fermer ses portes. Car, sans un minimum de repas, elles parient que les enfants ne pourront plus tenir. Mais toujours optimistes, elles sollicitent d’ores et déjà l’intervention des bonnes volontés afin que ce qui a commencé ne s’arrête point. « Même si chaque enfant que nous accueillons peut être supporté à hauteur de 250 FCFA par jour et par une personne de bonne volonté, nous pensons que nous pouvons continuer », a expliqué Nicole Sakponou. Pour ce qui concerne le projet « Chaine de Solidarité » conduit par Karin REGNAULT, les choses semblent aller mieux. Grâce aux divers appels de l’équipe, cinq cabinets médicaux, cinq pharmacies interviennent déjà à leurs côtés pour régler les problèmes de santé des enfants. Qui dit enfant de rue pense forcément à des enfants exposés à divers risques de maladies. Et pour amoindrir ces risques, l’Ong met en œuvre un projet de sensibilisation sur les questions liées au VIH/Sida, à l’hygiène et autres. Pour le divertissement des enfants, des activités sportives, ludiques et artistiques sont organisées. Ce sont deux projets que dirigent Noëlyne DHETZ et Estelle DALOZ. Il faut dire qu’en dépit des menaces qui pèsent sur ce centre, la bonne ambition au sein de l’équipe demeure encore grande. La construction d’un centre professionnel à Glo dans la commune d’Abomey-Calavi au profit des enfants est déjà envisagée. Et le coordonnateur de ces deux futurs centres est connu. Il a nom Coovi Eric Ahossi Tokpassi. L’équipe n’attend alors que les soutiens.