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Le Confrère de la Matinée N° 942 du 29/1/2014

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Situation sociale au Bénin: Le spectre de la grève resurgit
Publié le vendredi 13 juin 2014   |  Le Confrère de la Matinée


Marche
© aCotonou.com par DR
Marche interdite des anti-révisionnistes
Samedi 24 Août 2013, Bourse du travail, Cotonou : Les membres du parti d`opposition Union fait la Nation et la Convention Patriotique des Forces de Gauche ont vu leur marche interdite par un communiqué du Ministre de l`Intérieur Photo : Les manifestants


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Les moratoires reconductibles des différents mouvements syndicaux arrivent à expiration. Les travailleurs restent toujours sans solution visible à leurs revendications. Et la grève reprend ses droits, de plus en plus.

Le secteur de la santé est actuellement paralysé par un mouvement de grève déclenché par certains corps. Celui de la justice n’en est pas épargné. D’autres ruminent d’abord l’échec de leur dernière action soldée par des défections qui ont eu raison de la grève. La colère gagne peu à peu le monde du travail.

Les éternelles revendications reviennent comme une hydre. Elles ne semblent satisfaites ou à peu de choses près. Les centrales et confédérations syndicales qui gèrent la question de débrayage sont actuellement disloquées. Les récentes décisions de surseoir aux actions de cessation du travail ont créé plus de malaise dans le monde syndical. Malgré cela, le feu couve sous la cendre.

Les acteurs n’ont pas démordu. Les moratoires accordés au gouvernement sont comme un temps de répit, qui devrait permettre à ce dernier d’atténuer l’ampleur des attentes dont la liste est longue. Mais hélas ! Les menaces planent toujours. Et les travailleurs insatisfaits, veulent renouer avec les mouvements si rien n’est fait. D’ailleurs, rien ne peut se faire dans la mesure où le creuset de dialogue a disparu, comme par enchantement. Les négociations n’ont plus continué pour maintenir la veille sur les possibilités de gestion heureuse des crises. L’employeur a dormi sur ses lauriers, comme la cigale pendant l’été ou la saison des moratoires. Plus d’initiative de rapprochement entre les différents acteurs impliqués dans les négociations Gouvernement-Syndicats.

Comme une bombe à retardement, des grincements refont surface. D’abord par les secteurs précités. Progressivement mais sûrement, le malaise atteindra les autres qui font semblant de dormir mais gardent les yeux ouverts pour tromper.

Et les enseignants, toutes catégories confondues, n’ont pas fini de dire leur mot. Ils savent se saisir des moments précieux pour lever le ton.

En principe, on ne devrait pas attendre l’ouverture des hostilités avant de chercher des solutions. Le bruit des tintamarres ne permet pas de discuter à tête reposée. L’accalmie observée par divers ordres syndicaux devrait servir d’occurrence pour régler un certain nombre de difficultés. Mais on a mal géré le temps. On a laissé passer des occasions où de sérieuses discussions pourraient être menées et aboutir. Mais on a laissé le temps passer. Et on se réveillera un jour, encore avec le bruit des bottes, les marches interminables, le tintamarre des vuvuzélas, les banderoles aux couleurs écarlates. Et le pays, tout le pays s’embrasera du feu ardent des grèves perlées dont les effets annonciateurs se font sentir déjà. Que l’on y prend garde !

Félix MAHOUGNON

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