En visite au siège du COS/LEPI mercredi dernier, les membres du bureau de l’Assemblée Nationale ont pu faire l’amère expérience de la déclaration du chef de l’institution relative au report de la date de la réalisation de la liste au mois de novembre. Ce qui soulève nombre de questionnements déjà abordés par l’Honorable Atao HINNOUHO lors des assises du parti RESOATAO.
Plusieurs fois reportée, la Liste électorale permanente informatisée (LEPI) vient de se trouver à nouveau dans un collimateur. Les acteurs chargés de sa réalisation ne peuvent plus tenir dans le délai qu’ils se sont eux-mêmes imposé. Ils pensent que les choses ayant démarré sur des chapeaux de roue, il n’est plus possible de libérer la liste avant novembre. Ce qui, du coup, reporte les élections communales, municipales et locales initialement attendues pour septembre à une date ultérieure et entretient la prolongation du présent mandat des maires et des élus locaux. La non-tenue de ces élections a des conséquences néfastes sur notre système démocratique. Elle est la preuve que la démocratie au Bénin est en panne. Le Bénin, identifié comme étant le laboratoire du système en Afrique, ne l’est plus. Dix ans d’expérimentation de la démocratie à la base sont en train d’être effacés, inéluctablement. Les efforts des uns et des autres pour nous maintenir dans ce système s’évanouissent, certainement.
Et c’est en prévision de cette situation que lors de la rencontre de Porto-Novo en février dernier, l’Honorable Atao HINNOUHO a émis un certain nombre de questionnements sur la base desquels il a fait des recommandations. L’une de ces recommandations figurant en point 7 demande : « la mise à disposition dans l’immédiat du COS/LEPI, de toutes les ressources indispensables pour la correction de la LEPI ».
Cette recommandation avait valeur prémonitoire et pouvait aider, si elle était respectée, à prévenir ce que nous déplorons tous aujourd’hui. Si tous les moyens avaient été mis et de façon systématique à la disposition de l’organe, cela pouvait permettre de réaliser en un temps record, cette liste dont dépendent les prochaines élections.
Et comme pour se mettre la pression, histoire de se donner une certaine discipline dans la gestion des affaires publiques, l’Honorable a prévu d’autres mesures conservatoires contenues dans les recommandations 8 et 9 qui s’énoncent ainsi qu’il suit :
8 - La prise d'une loi par l'Assemblée Nationale pour limiter le mandat des élus locaux et fixer la date des élections municipales ;
9 - La convocation du corps électoral par le chef de l'Etat.
La gravité de la question interpelle la conscience générale sur l’impossibilité qu’il y a aujourd’hui de faire ceci sans passer par cela. La LEPI étant la condition sine qua non pour aller à toutes les élections au Bénin. Un piège ? Bien malin qui pourrait y répondre.
Mais il y a lieu de reconnaitre en les recommandations de l’Honorable Atao Mohamed HINNOUHO, la valeur prémonitoire. Car celles-ci nous édifiaient sur la voie à suivre pour asseoir un système véritablement démocratique, qui redonne à notre pays sa place de laboratoire africain. Mais voilà, ses inquiétudes se précisent et la certitude du couplage des élections aussi.
