Sans le concours des jurés vendredi 13 juin dernier, l’accusé étant absent au procès, la cour de céans composée de Michel Romaric Azalou (président), Marie Afiavi Soudé Godonou et Gervais Déguénon (assesseurs), devait connaître d’un cas de détournement de deniers publics dont les débats devaient être consignés par le greffier de l’audience Angeline Tossa Soarès.
L’accusé, Ahoukpo Louis Zinsou, alors assistant du Trésor et comptable du ministère de la Défense nationale, ne s’est pas présenté pour répondre des charges pesant contre lui. Suivant les pièces du dossier, Ahoukpo Louis Zinsou est mort depuis le 24 juillet 2011 d’une crise diabétique. L’acte de décès N° 05 du 29 juillet 2011, signé du chef d’arrondissement d’Avrankou, Vincent Koudogbo, l’attesteFace à cette situation, le ministère public représenté par Djimila Adjima Kalifa, conformément à la loi, a requis de la cour qu’elle tienne compte de l’acte de décès et déclare l’action publique éteinte à l’égard de l’accusé. Il sera suivi en ce sens par la cour.
Mais quels sont les faits qui devaient être jugés ?C’est le 6 juin 2002 que le sieur Zinsou, alors assistant du Trésor et comptable du ministère de la Défense, informé de l’imminence de son relèvement de son poste et d’une mission de vérification de sa gestion, a abandonné son poste, emportant dans sa fuite les clés de son bureau et celles du coffre-fort qui s’y trouvait. La vérification eut quand même lieu et les conclusions de la mission d’investigation révèlent qu’il y aurait eu détournement de deniers publics de plus de trente millions FCFA. Recherché pendant près d’un an, Ahoukpo Louis Zinsou a fini par être arrêté le 2 mai 2003 à Pobè. Poursuivi pour détournement de deniers publics, il a beaucoup varié dans ses déclarations tout en reconnaissant partiellement les faits. Placé sous mandat de dépôt le 7 mai 2003, l’accusé a bénéficié d’une mesure de mise en liberté provisoire sous caution le 1er févier 2006.Sa mort éteignant l’action publique à son égard, les débats n’ont pu avoir lieu pour établir sa responsabilité ou non à propos des sommes détournées.