A en croire les dispositions de l’article 113.2 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, toute interpellation du gouvernement sans réponse pendant un mois peut faire l’objet d’une interpellation dans les conditions prévues par la Constitution. C’est à cette solution que le député Raphael Akotègnon pense face au blocage des interpellations sur les rapports de l’IGE.
« Toute question écrite ou orale à laquelle il n’a pas été répondu dans le délai d’un mois peut faire l’objet d’une interpellation dans les conditions prévues par la Constitution » au terme de l’article 113.2 de l’Assemblée nationale. Le député Akotègnon menace de faire recours à cette disposition pour obtenir une réponse à ces interpellations qui visent la publication ou tout au moins la mise à la disposition des parlementaires des rapports d’enquête de l’IGE. C’est une mine d’informations.
Mais apparemment, le pouvoir a du mal à donner suite à cette préoccupation du député Prd Akotègnon, poulain du président Houngbédji, premier opposant déclaré à Boni Yayi. Il a annoncé les couleurs le jeudi 12 juin dernier à la fin des travaux de la séance plénière consacrée à l’examen de deux autres questions orales avec débats adressées au gouvernement par les députés Nazaire Sado et Basile Comlan Ahossi. « Je voudrais rappeler qu’il y a deux mois environ, nous avons déposé une question au gouvernement afférente à la publication des rapports d’audits concernant la gestion des sociétés d’Etat. Comme vous le savez, si on n’y prend garde, les réponses du gouvernement prendront 1 ou 2 ans avant de nous être présentées, comme nous en avons l’habitude… je souhaiterais que le bureau de l’Assemblée nationale me rassure de ce que cette question a été effectivement transmise au gouvernement afin que je puisse utiliser la procédure contenue dans la constitution ou dans notre règlement intérieur pour passer à la phase d’interpellation, au cas où ce serait le gouvernement qui est resté silencieux. Si c’est le bureau de l’Assemblée nationale qui n’a pas encore transmis la question au gouvernement, j’aimerais en être informé pour savoir par quel bout prendre le problème », a déclaré le député PRD. Le président de séance, Boniface Yèhouétomè a rappelé que la question a été effectivement transmise au gouvernement. Il a promis saisir le bureau de l’Assemblée nationale pour que les diligences nécessaires soient faites afin que les questions posées soient programmées.