Le gouvernement béninois envisage d'organiser, en collaboration avec la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples, début juillet, une conférence régionale sur l'abolition de la peine de mort en Afrique, a-t-on appris mardi de sources diplomatiques à Cotonou.
Selon cette source, proche du ministère béninois des Affaires étrangères et de l'Intégration africaine, cette conférence régionale est destinée à sensibiliser les gouvernements africains afin d'accroître le nombre de ceux qui votent en faveur de la Résolution de l'Assemblée Générale des Nations Unies relative au moratoire sur les exécutions de la peine capitale.
Elle vise également à accroître la conscience de l'inutilité de la peine de mort à travers la mise en oeuvre de programmes d' éducation et de sensibilisation des populations et amplifier la dynamique de l'abolition.
Plus spécifique, précise la même source, il s'agira, non seulement de mener un plaidoyer sur la nécessité de l'élaboration d'un Protocole sur l'abolition de la peine de mort en Afrique, mais aussi d'outiller les organisations de la société civile et les institutions nationales afin de leur permettre de mieux jouer leur rôle de plaidoyer en faveur de l'abolition de la peine de mort.
En Afrique, 17 Etats, dont le Bénin, ont aboli la peine de mort. 19 Etats observent actuellement un moratoire de facto sur son application, alors que 23 ont voté la Résolution des Nations Unies relative à un moratoire sur l'application de la peine de mort.
Toutefois, a-t-on indiqué, sur les 54 Etats membres de l'Union Africaine, 36 continuent de maintenir la peine capitale dans leur arsenal juridique respectif.
Par ailleurs, seuls 10 pays africains ont ratifié le deuxième Protocole facultatif se rapportant Pacte international relatif aux droits civils et politiques, visant à abolir la peine de mort, et trois l'ont signé en 1989.