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Le Confrère de la Matinée N° 942 du 29/1/2014

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Développement du Bénin: Que fait-on de la proximité du Nigéria ?
Publié le mercredi 18 juin 2014   |  Le Confrère de la Matinée


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© APA par Saliou Amah
Visite d`amitié et de travail du président Yayi Boni à Abidjan
Mardi 11 Mars 2014. Abidjan. Dans le cadre de la visite d`amitié et de travail, qu`il effectue en Côte d`Ivoire, le président béninois Yayi Boni a été reçu en audience par son homologue ivoirien Alassane Ouattara. Ph : Yayi Boni


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Le Bénin est à la recherche des opportunités de son développement. La Table ronde qui se tient à Paris actuellement et qui vise le financement du développement ignore visiblement l’atout que peut procurer la proximité du Bénin avec la première puissance d’Afrique.

L’évidence de la Table ronde de Paris n’est plus à démontrer. Le Bénin veut environ cinq mille (5.000) milliards FCFA pour financer son développement dans une période de quatre ans, soit de 2014 à2018. Les fonds à mobiliser proviendront à la fois du secteur public que celui privé. Les autorités béninoises en tournée de sensibilisation à l’Hexagone en ont jugé par la pertinence de la démarche et les fruits attendus par le peuple devront pouvoir le soulager sous peu, des milliards destinés à l’organisation des assises.

Mais en attendant cela et dans l’incertitude de l’engagement franc et sincère des partenaires surtout privés, il y a lieu de s’interroger sur ce que nous faisons de notre proximité avec le géant voisin, qui plus est la première puissance du continent noir. Apparemment, rien. Cette position est même considérée parfois comme nuisible à la tranquillité et à la paix. On aurait souhaité être plus loin géographiquement parlant, pour ne plus avoir à déplorer ce que nous déplorons aujourd’hui. Mais la nature a voulu qu’il en soit ainsi et nous pouvons rein, absolument.

Il appartient à nous de savoir exploiter cette position qui est beaucoup plus stratégique que toutes autres considérations. A vouloir trop regarder que le côté négatif, nous ne ferons jamais rien qui profite à la nation.



De manière objective, qu’avons-nous à tirer de cette position ?

Beaucoup de choses en effet. Si cela était rien que la nuisance, pourquoi associons-nous la nombreuse population du Nigéria à la nôtre pour convaincre les partenaires de la puissance démographique à couvrir par leur influence et leurs unités de production ? Nous pensons souvent que qui vient entreprendre au Bénin peut avoir une ouverture sur le Nigéria. Cela est un atout sérieux et il eu fallu commencer par là avant d’aller conquérir les autres partenaires qui sont attirés par la dynamique économique et la prospérité du Nigéria devenu une puissance à prendre en compte désormais. Nous serions plus édifiés en nous attelant au train nigérian qui seul, peut nous tirer et nous élever. Nous ignorons cette réalité pourtant proche de nous. Une table Ronde sur les affaires entre le Bénin et le Nigéria mettrait davantage en confiance les opérateurs voisins convaincus des facilités que pourra leur accorder le voisin Bénin. Bien de domaines seront passés en revue, pour initier des mécanismes dynamiques de facilitations et de réciprocité entre les deux pays frères.

Et pourtant, plusieurs instruments juridiques organisent le partenariat entre le grand voisin de l’Est, le Nigéria et notre pays, le Bénin : Accords bilatéraux à caractère économique, social, sécuritaire… Des conventions existent qui réglementent la coopération bilatérale, la coprospérité, la gestion des frontières, etc. Beaucoup de balises ont été posées, qui devraient favoriser la cohabitation pacifique, voire le partage des peines mais aussi la prospérité. La coopération Sud-Sud devrait y prendre corps. Les voyages réguliers d’échanges et de dialogue entre Chefs d’Etat et citoyens privilégiés des deux pays traduisent en principe la bonne santé des relations entre les deux entités territoriales.

Mais ce qu’on constate le plus souvent, c’est parfois le refroidissement inquiétant des rapports, conduisant à des négociations houleuses, mettant les pendules à zéro, tout comme si ces relations se mettaient à neuf. Les visites réciproques ponctuées d’accolades publiques annoncent la reprise de la politique du bon voisinage. Ce que les diplomates qualifient de « réchauffement des relations ». Mais qu’est-ce qui conduit à des tensions cycliques entre ces deux nations aux traits semblables, aux caractéristiques similaires au point de mettre à mal la cohabitation pacifique entre les habitants de deux pays frères et dont il est difficile de déterminer par endroits, l’étanchéité de la frontière ? Des paysans nigérians qui ont leurs champs au Bénin et vice-versa. Des commerçants qui animent de façon régulière et très active les transactions commerciales. Les malentendus seraient-ils nés de la mauvaise interprétation ou de l’application erronée des dispositions existantes ?

Cette position géographique des deux pays est un sérieux atout que les politiques ignorent en provoquant par moments, des chocs entre Etats. Les profits réciproques à tirer de cette disposition situationnelle sont énormes mais mal exploités. En a-t-on vraiment conscience ?

Et pourtant, beaucoup d’Actes juridiques ont été pris, pour organiser la vie entre les deux peuples. Les difficultés qui s’observent semblent reposer sur des intérêts d’individus, pas ceux collectifs réciproques. Sinon, comment explique-t-on cette mauvaise organisation des rapports qui viennent à être mis à rude épreuve ? Est-ce de la volonté politique des hommes chargés de l’application et du respect rigoureux des règles du jeu ?

La nécessité d’aborder avec minutie la question de cohabitation entre le Bénin et le Nigéria s’impose, à plus d’un titre. Une introversion responsable menée au plus haut niveau est nécessaire. La révision des comportements hérétiques et laxistes est d’actualité. Les provocations de nature à briser le climat paisible devront être évitées. La dépendance entre les deux pays est asymétrique. Le plus gros avantage à tirer d’une bonne coopération est pour le Bénin. Que faisons-nous alors pour l’entretenir ?

Il va falloir revisiter tous les textes régissant les relations entre le Bénin et le Nigéria, pour améliorer les affaires, le dialogue, le voisinage, la coopération bilatérale, etc. Pensons-y et agissons le plus rapidement possible.

Félix MAHOUGNON

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