Le quartier Zongo est reconnu comme l’un des nids de l’insalubrité à Cotonou. Derrière la mosquée centrale du quartier se trouve un gros tas d’ordures situé à proximité des vendeurs. Constituées pour l’essentiel de sachets, de peaux d’ananas, de bananes, ces ordures sont tout au long de la journée côtoyées par les populations pour leurs besoins. Les adultes urinent sur les lieux.
Les enfants quant à eux, y défèquent, ceci sous le regard impuissant des vendeurs qui ont pourtant installé dans les alentours leurs marchandises. Ce sont souvent des étalages de boucherie, de viandes braisées dénommées « Tchantchanga », des marmites de « Atassi », des cafétérias et autres. Dans une indifférence totale, ces vendeurs mènent leurs activités, même s’ils sont embêtés par les mouches. Ces dernières se posent tout le temps sur les viandes laissées à l’air libre. Et pourtant, les clients viennent se restaurer à cet endroit.
Pour Ahmed, un vendeur, personne ne peut à jeter des ordures sur les lieux dans la journée. « Nous ne permettons pas que les gens viennent verser les ordures sur les lieux. Mais, ils sont malins. Ils viennent parfois à 5 heures du matin y jeter les ordures », dit-il. Selon lui, les agents de collecte d’ordures ménagères y sont pour quelque chose dans la situation. Malgré les reproches des vendeurs, eux aussi déversent les ordures sur les lieux.
Pour le Docteur Francis N. Dégbèlo, le contact des mouches avec les étalages de viandes fraîches et braisées est à la base de nombreux troubles digestifs. Selon lui, quand ces mouches se posent sur les nourritures, elles y laissent non seulement des microbes, mais également des larves. « Ces larves, consommées avec la nourriture, se développent dans l’organisme et attaquent le système digestif. Nous recevons ainsi des cas de maux de ventre chroniques, de diarrhée et autres troubles digestifs », a-t-il dit.
La mairie de Cotonou doit réagir
A la venue du Pape Benoît XVI au Bénin en 2011, la mairie de Cotonou a mené des opérations de déguerpissement et d’assainissement de la ville, en l’occurrence du quartier Zongo. Trois ans plus tard, le quartier est revenu à la case de départ. Les vieilles habitudes ont repris, et ont même doublé d’intensité. Les populations qui devraient être les bâtisseurs de leur quartier en sont plutôt les destructeurs.
Pour le Directeur des services techniques de la mairie de Cotonou, Didier Doubogan, les poubelles posées sur ces lieux ont été toutes volées. Face à cette situation, les autorités municipales semblent passives. Elles n’ont pas assuré le suivi constant de cette opération, qui était le début d’une initiative qui consiste à faire de Cotonou, une cité verte. Pour remédier à ce phénomène, elles pourraient mettre en œuvre un plan d’action qui consistera à installer de mettre dans chaque quartier stratégique, où l’insalubrité est de taille, une police environnementale afin de traquer les citoyens indélicats.
