Le président de la République a tenu à rassurer les investisseurs de la détermination de son gouvernement à créer les conditions d’un environnement des affaires propices. Le Forum du secteur privé, qui a sanctionné la deuxième journée de la Table ronde de Paris, hier mercredi 18 juin a fait de la question l’un de ses centres d’intérêt.
La sécurisation des investissements est un élément de décision cher aux hommes d’affaires. Boni Yayi se devait donc de les convaincre de ce que le Bénin crée les conditions pour améliorer l’environnement des affaires.
«Je tiens à vous rassurer de l’engagement du gouvernement à œuvrer pour l’amélioration du climat des affaires, à la poursuite et l’intensification du dialogue public-privé, à la mise en place du cadre institutionnel devant protéger vos investissements», a souligné hier le président de la République à l’ouverture du forum du secteur privé. Il affirme une fois de plus que son gouvernement place le partenariat public-privé au cœur de sa stratégie de croissance. Au nombre des mesures entrevues par le pays pour sécuriser les capitaux privés, Boni Yayi évoque le projet de loi sur le partenariat public-privé en cours de finalisation.
Cette loi en gestation définit les nouveaux contours des concessions, des contrats de partenariat Build Operate Transfer (BOT) suivant des principes qui tiennent compte des directives de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) en la matière.
Conditions favorables
Le président de la République annonce aussi la création de l’Agence de promotion des investissements et des exportations pour garantir la célérité et l’efficience des formalités liées à la création d’entreprise. Pour Boni Yayi, le Bénin dispose d’avantages comparatifs devant inciter les investisseurs potentiels : un ensemble de codes minier, pétrolier et d’électricité, un environnement des affaires en pleine amélioration, un cadre macroéconomique assaini, une position géographique privilégiée qui lui sert de porte d’entrée à un marché ouest-africain riche de 300 millions de consommateurs.
Et ‘’last but not least’’, une stabilité politique qui lui confère le privilège d’être un havre de paix dans une sous-région parfois agitée par les bruits de bottes. « Notre ambition est de réaliser un taux de 8% compatible avec l’accroissement démographique actuellement de l’ordre de 3,5%. Il nous faut mettre en œuvre une stratégie volontariste de croissance forte et notre stabilité politique offre une garantie de confiance au monde des affaires», poursuit-il.
Relancer l’économie
Boni Yayi défend l’investissement massif dans les secteurs des infrastructures et de l’agriculture. Il rappelle que selon l’étude «Africa Infrastructure Country Diagnostic (AICD)», menée en juin 2011 par la Banque mondiale, le pays doit investir environ 712 millions de dollars, soit environ 360 milliards de francs CFA, par an sur les dix prochaines années pour soutenir une croissance économique moyenne de 7%.
«Il est donc évident que la relance économique ne peut s’opérer sans la réalisation des projets d’infrastructures prioritaires qui exigent la mobilisation d’importants investissements auxquels les faibles ressources publiques et l’aide de nos partenaires techniques et financiers ne peuvent à elles seules faire face», insiste le chef de l’Etat. Et de conclure : «Nous avons commencé et nous poursuivrons pour faire du Bénin une destination privilégiée aux investissements privés».
Jean-Philippe Prosper, vice-président pour l’Afrique de la Société financière internationale, filiale de la Banque mondiale dédiée au financement du secteur privé, salue l’initiative béninoise de réunir les bailleurs potentiels pour planifier et adopter les mesures concrètes permettant de jeter les bases d’un décollage économique. «L’heure est venue de mobiliser les ressources qui doivent contribuer à la transformation économique de ce pays. Il s’agit pour les partenaires de soutenir le Bénin afin de dégager les mécanismes innovants et des conseils adaptés afin d’aider le gouvernement à atteindre ses objectifs», précise-t-il. La SFI, indique le vice-président, s’est dite prête à mettre à contribution ses ressources et son expertise pour accompagner le financement de certains projets.
L’approche PPP !
Pour Jean-Philippe Prosper, l’amélioration du climat des affaires est primordiale pour le développement des petites et moyennes entreprises. Mais il assure déjà que le Bénin possède un avantage comparatif lié à sa position géographique. «L’approche partenariat public-privé est susceptible de promouvoir la matérialisation des projets, s’ils sont surtout promus suivant les standards internationaux. Pour faciliter la croissance, le Bénin devra accorder une attention à l’agro-industrie qui offre des possibilités d’investissement et aura un effet transformateur».