Les réactions des Béninois ne cessent de tomber depuis la publication de notre article intitulé «Acquisition de biens à Cotonou : Bolloré achète et détruit la maison du feu Hubert Maga». Ils expriment colère et indignation à ceux qui ont laissé «profaner» l’un des vestiges laissés par le père de l’indépendance du Bénin.
Les Béninois sont en colère contre le pouvoir en place. Boni Yayi au premier rang. Ils ne comprennent pas comment on peut laisser racheter la maison du Feu Hubert Koutoukou Maga, premier président de la République du Dahomey, le père de l’indépendance de notre pays. Les mots qu’utilisent ces Béninois dont nous taisons les identités sont à la hauteur de la colère et de l’indignation qu’ils ressentent au sujet de cette vente. Et ces réactions viennent de tous les étages de la population béninoise : hommes politiques comme Béninois lambda. «Nous verrons tout sous Yayi. Est ce que ce Monsieur aime vraiment le Bénin? Je ne crois pas. Bolloré est mon patron certes mais j’avoue qu’il exagère en complicité avec Yayi», a commenté un important homme politique béninois, proche collaborateur de Bolloré, acquéreur de ladite maison. Pour un autre compatriote, c’est tout simplement un crime. «C’est un crime contre l’histoire de mon pays. Les faux patriotes se démasquent. L’Assemblée nationale doit demander des explications au gouvernement. Si non, à ce rythme, c’est la présidence de la République, voire tout le Bénin qui sera vendu aux amis du régime». Des diverses réactions, il ressort que le gouvernement béninois devait tout faire pour empêcher la vente de la maison du premier président du Dahomey. Ou alors, si nécessité il y avait, l’Etat béninois pouvait racheter cette maison qualifiée par les Béninois de patrimoine national pour en faire un musée ou un lieu touristique. A l’image de ce qui a été fait de la maison du Président Senghor au Sénégal… Hélas ! Ce n’est pas le cas pour la maison du père de l’indépendance du Bénin, Dahomey d’alors. Yayi et son gouvernement se sont sans doute montrés impuissants devant l’appétit vorace de l’acquéreur. Le pire dans cette affaire est que la bâtisse a été aussitôt démolie. C’est le comble, et ça, les Béninois ne se l’expliquent pas. «C’est incroyable. C’est une honte», s’est indigné un autre compatriote. Demain, il ne faut peut-être pas s’étonner que la maison de Mathieu Kérékou dans les filaos soit aussi cédée…à un expatrié.