Cette 7e Coupe du monde du Cameroun ne sera pas celle de la deuxième qualification pour les huitièmes de finale. Étrillés par la Croatie (0-4), les Lions, loin d'être indomptables, sont éliminés du Mondial brésilien.
L'espoir ou la porte. Deux chemins s'offraient aux Camerounais avant ce match décisif, le deuxième dans ce groupe A qui a vu le Brésil et le Mexique se neutraliser la veille (0-0). Sans son capitaine Samuel Eto'o, blessé, le Cameroun n'avait pas d'autre choix que de battre la Croatie qui, elle, enregistrait le retour de son attaquant vedette Mandzukic.
Le début de la rencontre est camerounais. Les hommes de Volker Finke portent le danger sur la défense croate et mettent le feu par l'intermédiaire de Moukandjo et Aboubakar. L'attaquant lorientais fait des misères sur le flanc droit (3e et 5e). Le pressing gêne la Croatie qui a du mal à prendre le contrôle la partie. Le jeu court empêché par les Camerounais, les Croates s'en remettent aux passes longues à l'image de la transversale de Modric qui trouve le capitaine Srna dont le centre mal renvoyé par Nkoulou permet au briscard Olic, 34 ans, de tromper Itandje (11e). Un but contre le cours du jeu qui place déjà les Camerounais dos au mur.
Bien rentrés dans la partie, ces derniers accusent le coup et subissent les offensives des croates, libérés par cette ouverture du score. Perisic est même tout près de doubler la mise cinq minutes plus tard mais un arrêt réflexe d'Itandje sauve les Lions indomptables. L'orage passé, le Cameroun tente de reprendre le dessus et d'imposer un défi physique. La domination est là mais l'efficacité se fait attendre. Comme en début de match, le jeu penche clairement à droite avec M'Bia qui n'hésite pas à prendre son couloir et Aboubakar dont les débordements sont difficilement stoppés par Prajnic et Lovren.
En manque de solutions dans le jeu, les Camerounais se compliquent considérablement la tâche à cinq minutes de la pause. Sur un contre croate, Alex Song assène un coup de poing dans le dos de Mandzukic. Le mauvais geste du Barcelonais n'échappe pas à l'arbitre portugais M. Proenca qui sort logiquement le carton rouge. L'expulsion est une affaire de famille chez les Song en Coupe du monde puisque Rigobert, l'oncle d'Alex, en avait reçu deux, en 1994 et 1998.
Un long calvaire
La mi-temps ne va rien arranger. Le Cameroun sombre définitivement après une mauvaise relance d'Itandje (48e). L'ancien portier lensois loupe son dégagement récupéré par Perisic qui termine une course de quarante mètres par un but. La mission camerounaise devient quasi impossible. Les minutes qui suivent ressemblent à une lente agonie tant les Croates déroulent devant des Lions indomptables aux abonnés absents. Proche d'inscrire un troisième but (51e), le Bavarois Mandzukic ouvre son compteur dans ce Mondial à l'heure de jeu, d'une tête sur corner, sa spécialité.
La descente aux enfers se poursuit pour les Camerounais. Et, surtout pour Charles Itandje. Abandonné par sa défense (73e), l'ancien gardien du Red star repousse une frappe peu dangereuse d'Eduardo dans les pieds de Mandzukic qui marque dans le but vide (0-4).
Une déroute collective symbolisée par les frictions de fin de match entre Moukandjo et Assou-Ekotto que Samuel Eto'o tente d'apaiser après avoir assisté, impuissant, à la faillite de son équipe.
L’Espagne fait ses valises
Battus 2-0 lors de sa deuxième sortie, l’équipe espagnole est la deuxième sélection à faire ses valises dans ce mondial Brésil 2014. En effet après sa lourde défaite face à son challenger du mondial sud- africain de 2010, Iker Casillas et consorts n’avaient plus droit à une défaite. Du côté des hollandais, menés au score ils ont fini par remporter la rencontre sur le score de 3-2 face à la sélection australienne. Par cette victoire, ils se font une place au huitième tout comme les Chiliens.
C’est une sélection chilienne très performante, résistante et surtout très organisée que les espagnols ont rencontré ce mercredi au stade de Maracana. A la 20ème minute, Eduardo Vargas ouvre le score au profit de la sélection sur qui moins de ferrures du sport ont misé à l’occasion de cette rencontre plongeant les espagnols déjà mal en points dans un doute. Dès lors, ces espagnols vont commencer non seulement par courir derrière le score mais aussi par chercher leur marque. Cela va aboutir à quelques deux ou trois offensifs menés par Pédro, Xavi et Inesta qui n’émoussent guère l’ardeur de la formation chilienne très entreprenante dans tous les compartiments du jeu. Comme pour se mettre à l’abri de tout danger, les chiliens vont chercher à inscrire un second but. C’est ce qu’ils réussiront à faire à la 43ème minute par les services de Charles Aranguiz. Au terme d'une superbe prestation, le Chili bat son homologue espagnol sur le score de 2-0. Ces chiliens en plus de leur qualification pour les huitième de finale réussissent ainsi à éliminer le champion du monde en titre de la compétition.
Angle fermé: Rien n’est encore perdu !
Quelle entame de compétition pour les Nations Africaines engagées dans cette 20ème édition de la Coupe du Monde de Football Brésil 2014 ? Telle est la question qui pilule les lèvres des mordus du cuir rond du continent noir. Avec cinq représentants, le continent noir au vue de la prestation des Blacks Stars du Ghana qui ont frôlé de peu le carré d’As lors de la précédente édition en Afrique du Sud a misé sur cette édition qui, pour lui sera celle de l’Afrique. Mais hélas ! Rien à se mettre sous la dent après les différentes sorties des formations africaines. Si, les Lions Indomptables du Cameroun ont courbé l’échine face à une formation mexicaine largement à leur portée, il en est de même pour le Ghana devant les Etats-Unis, de l’Algérie face aux Diables Rouges et d’un nul des Supers Eagles du Nigéria devant une modeste formation iranienne. Dans ce ghotta des représentants africains, seuls les Eléphants ivoiriens peuvent encore espérer se retrouver au 2ème tour mais à condition d’avoir une bonne conduite devant le onze national colombien . Ce qui est sûr et certain, c’est que malgré le fiasco constaté au niveau des nations africaines qui ont répondu présentes à cette phase finale, nous pouvons toujours espérer que tout peut encore rentrer dans l’ordre et que rien n’est encore perdu pour ces dernières et que l’espoir est encore permis mais à condition que les uns et les autres revoient leur copie pour le bonheur des mordus du cuir rond qui eux y croient encore.
Alexis Degila
Les analyses de Coréa
Dans quelques jours encore, toutes les équipes auraient fini de jouer leur 2ème match. Mais en entendant ceci, l’Italie et Costa Rica, puis Japon et Grèce vont s’affronter.
Dans le groupe, Japonais et Grecs qui ont perdu leur première rencontre se croisent. Là ça va être un match très difficile et compliqué pour les deux formations. C’est l’équipe la plus opportuniste, la plus réaliste et surtout la plus endurante qui va remporter les trois points de la partie. Les japonais mettront tout en œuvre pour prendre l’avantage et le conserver jusqu’à la fin. Très méfiants, et très sûr de leur combativité et leur rapidité feront le jeu. Ils ne voudront pas encaisser de buts cons et se replier derrière dans leur moitié de terrain. Donc ils doivent procéder par des contre-attaques pour surprendre les Grecs. Ceux-ci ne se laisseront pas du tout faire. Ils se défendront bec et ongles jusqu’à la victoire finale ou pour tout au moins le nul. Ayant les jeunes très expérimentés, ils pourront à tout moment faire la différence et eux aussi surprendrons les japonais. Le match va être bien équilibré avec une victoire soit japonaise soit grec. Je vois quand même une victoire grecque ou quand même un match nul.
A 17 heures, les Italiens et Costa Riciens devront se départager, tous deux ayant chacun une victoire. Les 1ers pour avoir défait les Anglais veulent d’une 2ème victoire pour s’assurer leur passage au 2nd tour. Ils ont à leur actif l’expérience des anciens et une jeunesse «fougueuse » qui a beaucoup de choses à faire valoir. Ils ont une très bonne formation qui fera mal à tout moment dans un match. Attention à la Costa-Rica qui sera mis au respect. Si la Costa-Rica s’évertue à laisser trop de brèches en milieu du terrain et dans leur défense, qu’elle ne soit pas surprise des découvertes. Ce qui est plus que sûr et pour avoir gagné contre l’Uruguay, la Costa n’est pas du tout un petit client à minimiser ou à sous-estimer.
Les rencontres du jour
Colombie-Côte d’Ivoire
Cette confrontation pour se hisser à la première place dans le groupe C entre ivoiriens et colombiens sera l’attraction du jour. Véritable machine de guerre, les poulains de Sabri Lamouchi ont montré de quoi ils étaient capables face aux japonais lors de la première journée ? Menés au score, ils ont fini par avoir le gain de la rencontre en s’imposant par 2buts contre 1. Mais face aux colombiens, la tâche ne sera pas du tout facile pour nos représentants. Pour s’assurer du second tour dont rêve tout un peuple et tout un continent, Yaya Touré, Gervinho, Wilfried Bony et autres n’auront pas droit à l’erreur ce jour face aux colombiens qui auront également leur mot à dire.
Japon-Grèce
Les mal-lotis du groupe C vont s’affronter pour une éventuelle victoire de l’un ou de l’autre pour espérer encore une quelconque place dans ce groupe où ivoiriens et colombiens dominent pour l’heure.
Uruguay-Angleterre
Si les anglais ont trébuché devant une formation italienne pleine d’ambition et qui a produit un beau football, la surprise est venue des Costariciens qui ont dominé l’Uruguay 1/2finalistes de la dernière édition. C’est dire donc que cette confrontation ne manquera pas de piquant et l’équipe perdante pourra dire adieu à cette 20ème édition.
Alexis Degila
Primes et déprimes des sélections africaines
Les joueurs qui participent au Mondial touchent des bonus plus ou moins élevés selon leurs résultats. Ce qui génère parfois de véritables crises de nerf.
Depuis quelques mois, les dotations de la Fédération internationale de football association (Fifa) étant connues, les fédérations nationales ont instauré leurs propres barèmes de primes. Les Allemands savent qu’ils auront droit à 300 000 euros par tête s’ils sont sacrés champions du monde, 100 000 s’ils sont éliminés en demi-finales, 50 000 en quart et à une poignée de mains si leur parcours s’arrête plus tôt. Leurs voisins français se partageront 30 % de la dotation Fifa et seront intéressés sur les recettes commerciales de leur fédération. Un pactole qui sera gonflé de 200 000 euros en cas de victoire finale.
Les Africains ne font pas figure de nécessiteux. On sait déjà que les Algériens ont touché entre 150 000 et 200 000 euros de prime de qualification, et que des sponsors seraient prêts à leur offrir quelques cadeaux : voitures de luxe, appartements sur les hauteurs d’Alger… Au Nigeria, le budget de la sélection pour la Coupe du monde a même été soumis au Parlement début avril et les Super Eagles savent ce qu’il leur reste à faire s’ils veulent s’offrir de belles vacances : ils recevront 7 200 euros pour chaque victoire au premier tour, et des bonus de 8 700 euros pour les huitièmes de finale, 10 900 pour les quarts, 14 500 euros pour les demies et 21 700 pour la finale.
Je me suis souvent battu pour que les primes promises soient réglées. Question de principe !
Patrick MBOMA, ancien buteur de l’équipe nationale du Cameroun
Quant aux Éléphants de Côte d'Ivoire, déjà enrichis par une prime de qualification allant de 3 000 à 24 000 euros, ils percevront 76 000 euros s’ils figurent dans la liste des 23. Un bonus auquel s’ajouteront des primes d’objectifs (100 000 euros en cas de victoire en finale, 50 000 pour une place en demi-finale, 30 000 en quarts, 25 000 en huitièmes).
Conséquences sur les résultats
Tout n’est pas toujours aussi simple. Plusieurs sélections africaines ont régulièrement été secouées par des crises qui ont fait hurler de rire des générations de journalistes, mais pas les joueurs. Le Cameroun est un pourvoyeur régulier d’affaires croustillantes et Patrick Mboma, l’ancien buteur des Lions indomptables, n’a rien oublié de ces journées de négociations nerveusement épuisantes.
"Ce problème existait avant la Coupe du monde 1994, la première fois où j’ai été appelé, et cela a été le cas tout au long de ma carrière internationale, explique-t-il. Je me suis souvent battu pour que les primes promises soient réglées. C’était une question de principe ! Avant le Mondial 2002 au Japon et en Corée du Sud, notre départ pour l’Asie avait été retardé parce que la somme qu’on voulait nous verser, 15 000 euros, était inférieure à celle qui avait été négociée, soit 22 500 euros. Pendant deux jours, toute l’équipe tournait en rond dans un hôtel près de l’aéroport de Roissy en attendant que cela se débloque. Pour se préparer, il y a mieux… Et il ne faut pas s’étonner que ces conflits aient des conséquences sur les résultats de l’équipe." Les Camerounais ont payé pour voir, puisqu’ils sont rentrés d’Asie la queue basse.
En Afrique, où les fédérations sportives sont presque toujours dépendantes financièrement des États, le versement des primes se fait souvent en cash.
En Afrique, où les fédérations sportives sont presque toujours dépendantes financièrement des États, le versement des primes se fait souvent en cash et il n’est exceptionnel que des ministres débarquent avec des valises bourrées de billets de banque, même en francs CFA. "C’était le cas lors des Jeux olympiques de Sydney en 2000, se souvient Mboma. Évidemment, il y a des gens qui se servent au passage. On fait signer aux joueurs des reçus sans en-tête… J’ai aussi le souvenir de primes de match versées à des personnes qui n’avaient strictement rien à voir avec les sportifs, par exemple des agents de sécurité."
Chiffre du jour: 17
C'est le nombre de buts marqué dans le groupe B composé de l'Espagne, du Chili, des Pays-Bas et de l'Australie. Au terme de leur deuxième sortie, l'Australie et l'Espagne sont éliminées dès le premier tour.