A l’occasion d’une rencontre de remerciement qu’il a organisée le samedi 14 juin à Agonlin-Houébé, l’honorable Valentin Somassè a dit sa part de vérité dans l’affaire Pafilav (Projet d’Appui à la Filière Lait et Viande) pour laquelle il était inculpé et emprisonné. Exhibant les preuves de son innocence, l’homme avoue n’avoir jamais détourné les 193.614.816 F CFA qui sont au centre de cette rocambolesque affaire. En réalité, affirme-t-il, ces fonds représentent des dépenses normales pour lancer le projet ; des dépenses jugées inéligibles sur fonds FAD qui ont été approuvées par la BAD et le Bénin. La régularisation, la certification et le mandatement de ces dépenses ont été faits par le Ministère des finances le 31 mai 2012 (cf N° règlement 1200011838 du trésor public en date du 31/05/12).
Lire ci-après l’intégralité de ses propos
- Honorables Députés
- Messieurs les ministres
- Messieurs les autorités politiques et administratives
- Messieurs les maires des communes de COVE, OUINHI et Zagnanado.
- Dignitaires et respectées têtes couronnées d’Agonlin……………………………
- Distingués représentants des confessions religieuses
- Distingués représentants des cultes traditionnels
- Chers parents et amis
- Chers invités
- Mesdames, Messieurs, chère population d’Agonlin
Votre présence massive en ce lieu ce samedi 14 Juin 2014, m’honore et me comble de joie.
Soyez en remerciés.
Ce matin pour introduire ces manifestions de gratitude auxquelles vous êtes conviés, j’ai d’abord rendu grâce à Dieu et imploré sa protection sur nous tous, lui le seul Grand Architecte de la Vie et de l’Espérance !
Permettez-moi, avant de délivrer mon message de rendre hommage au premier magistrat de notre pays, le Président YAYI BONI, pour le comportement exemplaire dont il a fait montre à mon égard pendant et après les événements douloureux, objet de notre rassemblement de ce jour.
Dans notre ère culturelle MAHI, l’on dit souvent que même un frère qui rend service, qui soulage d’une peine, a droit à une reconnaissance, à un Merci.
Mon objectif essentiel, en organisant la présente manifestation est de deux ordres :
-1er Vous faire un résumé très sommaire de ma part de vérité au sujet de ma détention à la prison civile de Cotonou.
-2ème Vous exprimer publiquement ma gratitude profonde pour la grande assistance dont, j’ai bénéficié lors du décès de mon épouse.
I- ABORDONS D’ABORD LE DOSSIER DE MON EMPRISONNEMENT
Le repère essentiel de ma petite histoire se situe en Octobre 2012, une déclaration fracassante à la télévision nationale, relayée par les autres médias a fait état d’une affaire de détournement de fonds publics d’un montant de 193.614.816 F CFA courant 2010 par Valentin SOMASSE, Coordonnateur national du Projet d’Appui au Filière Lait et Viande (PAFILAV).
Choc, émotion, étonnement et questionnements divers ont envahi le fort intérieur de chacun de vous, et le branle – bas de solidarité a commencé à s’organiser à se tisser !
Comment ça se peut? Lui seul sans la complicité de ses financiers ? Où a – t – il planqué une telle somme ? Est – ce un règlement de compte ?
En réalité ces 193.614.816 F CFA dont il s’agit n’ont été ni volé, ni détourné. Ils représentent des dépenses normales pour lancer le projet, dépenses jugées inéligibles sur fonds FAD, qui ont été approuvées par la BAD et le Bénin. La régularisation, la certification et le mandatement de ces dépenses ont été faits par le ministère des finances le 31 mai 2012 (cf N° règlement 1200011838 du trésor public en date du 31/05/12).
La revue à mi – parcourus du projet réalisé en Juin 2012 par la BAD et le Bénin a donné satisfecit à la gouvernance du projet, et les rapports d’audits externes des comptes du PAFILAV exercice 2010 et 2011 ont été acceptés par la BAD et le Bénin. Par conséquent, la réquisition d’ouverture d’une information judiciaire, par le procureur de la république d’alors, et ce sur le fondement de documents apocryphes pour n’être ni datés, ni signés par leurs auteurs anonymes contre SOMASSE Valentin, sans aucune plainte initiale de l’Etat Béninois ni de la BAD est pour le moins curieux, toute chose qui achève de convaincre de la délation et de l’acharnement dont j’ai été victime.
Puis rapidement, la lutte pour la mise en liberté provisoire a commencé.
Vous avez sacrifié de votre temps pour manifester votre colère, votre désapprobation et votre désolation.
Vous avez organisé des marches de soutien à ma cause, des conférences de presse et publié des communiqués et témoignages !
Vous avez publié de nombreux articles dans les organes de presse après enquêtes !
Vous m’avez rendu des visites réconfortantes en prison avec beaucoup de présents !
Vous vous êtes rapprochés de ma famille pour la consoler et prier avec elle !
Vous m’avez beaucoup aidé moralement, spirituellement à supporter le coup !
Vous m’avez fourni l’arme qu’on appelle «Le COURAGE» pour affronter les épreuves de la vie en prison et des épreuves d’attente de la manifestation de la vérité, en commençant d’abord par le recouvrement de la liberté !
Alors comment voulez – vous que je me dérobe à ce devoir de reconnaissance qui nous est si cher en Afrique ? Comment vous exprimer toute ma gratitude pour toutes ces marques de solidarité, d’amour et de soutien dans l’épreuve ?
Les mots me manquent et l’émotion m’étreint la gorge.
En tout cas, simplement et profondément MERCI.
Grâce à vous, à vos conseils, à vos visites à vos actions diverses et multiformes, à vos appels réconfortants, j’ai continué de tenir le coup, j’ai appris à vivre dans l’espérance et à faire mienne cette citation de Voltaire : citation « Aime la vérité, mais pardonne à l’erreur » fin de citation.
Une fois encore, les mots pour exprimer ma profonde gratitude à vous tous qui avez œuvré pour qu’en Mars 2013, après cinq (05) mois de détention, je puisse délecter les délices de la liberté.
Toujours et Infiniment grand Merci !
II- LE DECES DE MON EPOUSE
Quand le sort s’acharne contre vous il faut avoir le cœur solide ! J’étais à mille lieux d’imaginer qu’au sortir de la prison civile de Cotonou ce 22 Mars 2013, j’allais passer ma première nuit d’homme libre au chevet de mon épouse agonisante.
Je remercie le Seigneur de m’avoir offert cette sortie de prison pour assister pendant trois (03) semaines ma femme dont la santé s’est détériorée sous l’effet du choc de cet emprisonnement, de cette douloureuse privation de liberté
Je remercie les amis, les parents et médecins qui m’ont aidé à porter cette croix à manifester à mes enfants et à mon épouse mon attachement aux valeurs cardinales de la famille !
Puis Dieu qui donne, à repris !
Cette mort mystérieuse de celle que j’appelais affectueusement
«Maman Sidou» vous a tous ébranlé.
Je vous ai tous reconnus en véritables frères lors de ce deuil que j’ai commencé à vivre voilà déjà un an ! Mobilisés comme un seul homme debout, vous m’avez essuyé les larmes, vous nous avez assistés, mes enfants et moi- même.
Vous avez organisé avec nous les obsèques.
Vous nous avez accompagnés dans l’organisation d’une nouvelle vie de famille.
Comment ne pas reconnaître tous ces apports vivifiants et ne pas vous faire retour d’expression de gratitude ? Non, Merci est trop léger pour vous faire savoir jusqu’à quel point tout cela m’a marqué et m’a forgé à un autre comportement, à une autre vision de la vie !
La manière que j’ai choisie pour vous exprimer mes profonds sentiments de gratitude par les manifestations de ce jour, samedi 14 juin 2014, peut ne pas plaire, ou peut être travestie ou dévoyée. Je ne veux pas m’engouffrer dans une polémique du genre.
Le devoir de reconnaissance, le respect de la tradition de remercier même son frère qui a rendu service, qui a soulagé d’une peine sont ma seule boussole du moment.
Chaque chose en son temps et comme le dit un proverbe ashanti du Ghana « Nul ne connait l’histoire de la prochaine aurore ». J’ai dit !