Les membres de la Commission électorale nationale autonome-CENA-2014-2021 sont connus. En attendant leur installation, ils manquent de la matière, du moins pour le moment.
Tous les cinq (05) membres de la CENA sont déjà désignés dont deux par la majorité présidentielle, deux pour le compte de l’opposition et un magistrat. Bientôt investis de leur nouvelle mission qui durera sept (07) ans, ces hommes et femme auront de la matière pour les trois prochaines années.
Pendant ces trois ans, ils feront face à trois différentes élections : communales, municipales et locales, législatives et présidentielle. Mais pour y parvenir, ils leur faudra l’outil essentiel que constitue la liste dont l’institution avait l’élaboration, la réalisation et la gestion. Cette liste était manuelle et sa réalisation était l’affaire des communautés et des partis politiques qui pouvaient la manipuler à loisir. C’est là on dénonçait des tripatouillages, des fraudes et des fumisteries.
Mais aujourd’hui et au regard du nouveau code électoral, seule la liste informatisée dite LEPI est admise pour présider à toutes les élections en République du Bénin. Partant, l’outil indispensable en est cette LEPI.
Mais depuis les dernières élections où cet important outil a été expérimenté, il demeure inachevé à cause de son imperfection et des nombreuses erreurs qu’il comportait. Il a été donc convenu de procéder à sa correction. Mais depuis le lancement du processus, et malgré l’érection de l’organe politique (COS/LEPI) chargé de le conduire, les choses n’évoluent guère. Cette fameuse liste qui a pourtant consacré un K.O. retentissant lors de la présidentielle de 2011 a été qualifiée de fictive parce que n’existant nulle part. Ceux qui avaient osé dénoncer le fait ont raison du moment où en matière de correction, il n’en est pas une. On a comme l’impression que c’est purement une reprise entière de l’opération. Les effets d’annonce tonitruante n’ont pas évolué outre mesure. La première étape ouverte n’a pu avoir de suite malgré la nécessaire consultation populaire (élections) dont on a décidé la prolongation. La liste elle-même semble prise en otage par les politiques qui en ont l’entier contrôle. La CENA qui en assurait l’élaboration est littéralement déchargée de cette noble mission. Le processus qui connait un ajournement inconséquent suscite plus de doute quant à la fiabilité de ce qui se fait par le COS/LEPI. La liste considérée comme préalable de tout scrutin est en ce moment dans l’impasse. Les délais pour son élaboration deviennent par enchantement élastiques. On y soupçonne même un complot contre le peuple qui n’aura droit à ses instances régulières et démocratiques qu’à date incertaine. Les plus malins et peut-être catastrophistes prédisent un probable couplage des trois élections précitées en 2016. Horreur ! Pan et c’en sera fait de notre démocratie chèrement acquise. Et les politique n’en ont que cure.
Au demeurant et en vertu de ce qui se passe voire l’allure que prennent les choses, il est clair que la CENA restera sans outil de travail pendant tout le temps qu’il plaira aux politiques de garder dans leur giron la liste, d’en assurer l’entier contrôle ou de jouer au dilatoire négocié ou calculé.
Gardons donc la veille pour éviter ce complot des temps modernes qui se profile à l’horizon.