Donatien Dossou-Gbété, secrétaire général du Syndicat des travailleurs du Ministère du travail: « Sans les clés des nouveaux locaux, la grève se poursuit »
Publié le mercredi 8 mai 2013 | L`événement Précis
Les travailleurs du ministère du travail restent toujours sur pied de guerre et prudents. A travers une interview accordée au journal ‘’L’Evénement précis’’, le secrétaire général du Syndicat des travailleurs de ce ministère (Syntra-Mtfp), avertit que tant que satisfaction ne sera totalement donnée à leur doléance, le mouvement de débrayage entamé ce mardi 07 mai pour durer 72 heures va se poursuivre.
L’Evénement Précis : Votre marche sur la primature a été interdite par le préfet. Comment expliquez-vous cela ?
Donatien Dosou-Gbété : Nous venons de constater avec amertume que cette marche que nous avons voulu organiser a été interdite par le préfet des départements de l’Atlantique-Littoral. C’est le vendredi 03 mai, dans la soirée, que nous avons reçu un message nous invitant à nous présenter à la préfecture. Ce que nous n’avons pas hésité à faire. Nous nous sommes portés sur les lieux. A notre arrivée, déjà à la guérite, on nous a laissé un courrier qui était un arrêté préfectoral signé du préfet portant interdiction de la marche que nous avons projetée pour le lundi 06 mai. Nous avons analysé ce courrier et avons déduit que le motif qui justifie cette interdiction était relatif au délai. Ils ont estimé que nous n’avons pas respecté les trois jours devant séparer la date de dépôt et celle d’organisation de la marche. Il est vrai, nous avons déposé la lettre le jeudi 02 mai, estimant que la période qui la sépare du lundi suffirait pour que cette marche soit autorisée. Mais, nous avons constaté avec regret que cette interdiction a pour raison le non respect des 72 heures franc. Mais, nous avons pris acte de cette décision de l’autorité. En lieu et place de cette marche, nous avons organisé une assemblée générale pour les aguerrit et les informer que la marche sera faite le lundi 13 mai prochain. Nous allons maintenant déposer une nouvelle lettre comme ils l’ont souhaité, selon les délais.
Mais, vous étiez, jeudi dernier, en réunion avec la ministre qui vous a rassurés de ce que vous faites bien partie de cette liste là. Cela ne suffit-il pas pour cesser le mouvement ?
Dans notre pays, quand vous ne mettez pas la pression sur l’autorité, elle fait du dilatoire et vous tourne en rond. C’est pourquoi, malgré cette rencontre avec la ministre et tout ce qu’elle a dit le jour-là, on n’a pas cru. Simplement, parce que ce n’est pas pour la première fois. Plusieurs fois, nous avons été dupés. C’est pourquoi lors de cette rencontre avec Mme le ministre, nous lui avions signifié que nous avons fait nos investigations et avons constaté qu’il y a déjà une liste de quatre (04) ministères déjà déposée à la Présidence de la République. Et sur cette liste, le nom de notre ministère ne figure pas. Cette information nous a été donnée de sources sûres et c’est ça d’ailleurs qui fait que nous ne croyons pas à ce qu’elle dit aujourd’hui. Nous avons saisi l’occasion pour lui dire, en même temps, que nous savons qu’elle est essoufflée, qu’elle a atteint ses limites et que nous allons laisser la faire aboutir ce dossier. Mais, depuis cette rencontre avec l’autorité, nous avons entrepris, nous-mêmes, nos démarches parallèles qui sont aujourd’hui en train de porter leur fruit. Il faut dire que cette motion de grève que nous avons prise pour démarrer ce mardi 07 mai a été apportée au Président de la République. A la réception de cette lettre, le Chef de l’Etat était stupéfait et surpris de voir des agents dans une situation de santé qui dure depuis des années. Et après en avoir pris connaissance, il a ordonné que notre ministère soit pris en compte. Ce qu’il a porté à la Présidence en instruisant des gens et exigé qu’on sorte de la liste un ministère pour y mettre le nôtre. Donc, nous avons eu cette information le vendredi nuit. Nous étions en séance de mise au point quand quelqu’un qui nous suit le dossier a couru vers nous pour nous l’annoncer. Malgré cette information, nous sommes encore restés prudents, parce que nous sommes dans un pays où il y a un rapport de force. Il y a certains ministres très influents et qui ne cessent de peser de tout leur poids pour faire balancer toutes les décisions. Donc, nous étions prudents, malgré cette information, quand quelques minutes après, la ministre, de son cabine, nous a appelé de venir la voir et qu’elle voulait nous porter une information. Etant préoccupé par la situation, on discutait, quand elle est descendue pour nous rencontrer dans la cour confiant que le Chef de l’Etat l’a appelé et lui a dit de dire à son personnel que notre ministère est bel et bien pris en compte parmi les ministères qui doivent habiter les tours administratives. Donc, de deux sources, nous avons eu ces informations. Malgré cela, nous avons dit à la ministre de nous permettre de vérifier l’information pour aviser en son temps.
Mais, entre temps, il vous avait été promis de rencontrer le ministre de l’environnement à ce sujet. Que s’est-il passé ?
Effectivement, la ministre nous a dit qu’elle fera tout pour qu’on rencontre le ministre de l’environnement. Et réellement, elle nous a fait appeler par le Directeur de la programmation et de la prospective du ministère pour nous rassurer de ce que la séance est pour 09 heures. Ce jour-là, on y était. Mais, on a fait près d’une heure trente sans avoir été reçus. On tenait à le rencontrer quand son directeur adjoint de cabinet nous faisait comprendre qu’il y a un conseil extraordinaire qui devait se tenir ce jour-là et qu’il n’est pas sûr qu’il vienne au bureau avant d’y aller. Ce qui a fait que nous nous sommes repliés. En conclusion, il faut vous dire que lorsque nos autorités parlent, il ne faut pas croire à tout bout de champ. C’est pourquoi, nous avons pris notre bâton de pèlerin. Malgré l’interdiction de la marche, nous avons maintenu la grève de 72 heures. Nous voulons avoir en mains les clés de nos nouveaux locaux.