A son retour de Paris vendredi dernier où il a conduit en personne les travaux de la table ronde pour le développement du Bénin, le président Boni Yayi a été accueilli à l’aéroport international Cardinal Bernardin Gantin de Cotonou par une délégation gouvernementale conduite par le ministre d’Etat François Abiola et des milliers de Béninois venus lui souhaiter un bon retour au bercail. En se réjouissant des retombées de cette table ronde qui s’est déroulée dans la capitale française les 17, 18 et 19 juin derniers, le président Boni Yayi a souhaité que le peuple béninois se mobilise comme un seul homme pour amorcer un nouveau départ pour le développement économique du Bénin.
Après trois jours d’intenses travaux, le président Boni Yayi a tenu à saluer tous les partenaires bilatéraux et multilatéraux, les investisseurs et les Béninois de la diaspora qui, de par la qualité de leurs contributions, ont permis aux assises de connaître un succès retentissant. L’importante manne financière engrangée à l’issue de la rencontre témoigne, à en croire le Chef de l’Etat, du capital de confiance dont bénéficie notre pays au sein de la communauté internationale. D’une prévision de 2.900 milliards au départ, a indiqué le président Boni Yayi, le montant des intentions de financement récolté à l’issue des travaux avoisine la bagatelle de 6.000 milliards qui seront investis dans les secteurs clés et autres projets structurants porteurs de croissance sur la base du partenariat public privé (PPP). Le cadre légal de mise en œuvre de ce partenariat est en cours d’étude au niveau des institutions habilitées dont la Cour suprême. Ainsi, annonce Boni Yayi, le Bénin connaîtra sous peu une transformation de fond en comble de la structure de son économie avec la mise en œuvre de grandes infrastructures au nombre desquelles l’épine dorsale composée de la réhabilitation des chemins de fer, de la construction d’un port minéralier, de ports secs, d’un nouvel aéroport de classe internationale etc.
Le Chef de l’Etat promet, en appoint aux réformes en cours dans tous les secteurs stratégiques, la mise en place d’un ensemble de mécanismes destinés à améliorer la capacité du Bénin à absorber les investissements afin de tirer le meilleur profit de la table ronde de Paris. Il n’a pas manqué d’inviter toutes les institutions de la République et les forces vives à se mobiliser pour faire des assises de Paris, le point de départ d’un nouvel ordre économique qui propulsera le Bénin vers les sommets.
« Ce qui compte, pour nous, c’est l’avenir de notre pays »
Invité sur France 24 pour faire le bilan global de cette rencontre de haut niveau organisée pour mobiliser des ressources financières au profit d’importants projets de développement porteurs de croissance et d’emplois, le Chef de l’Etat a exprimé sa joie de constater que ses objectifs étaient déjà atteints lors de la première journée des assises. «Ce qui a été accordé au Bénin représente 3 fois la norme internationale en matière de mobilisation de ressources extérieures. Nous avons eu 12 mille milliards de dollars d’engagements financiers fermes. C’est un record, le résultat est impressionnant», a-t-il annoncé. Sur l’absence du patronat à la table ronde, le président Boni Yayi a estimé que c’est un non événement. «Le Patronat est membre de la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin (CCIB) qui était de la partie. Ce qui compte pour nous, c’est l’avenir de notre pays. Comment régler les problèmes de nos compatriotes. Nous venons d’avoir la confiance totale de la communauté internationale qui adhère à notre vision de développement », a-t-il fait observer.
Les dossiers Patrice Talon ont aussi été abordés au cours de l’émission. Interrogé sur le sujet, le chef de l’Etat a déclaré que c’est du passé, que le Bénin a déjà tourné cette page et que ce qui compte pour lui c’est le quotidien des Béninois, la sécurité humaine. Il a réaffirmé que dans le cadre du différend qui oppose l’homme d’affaires à l’Etat béninois devant la Cour de justice de l’Ohada, aucun franc ne sera débloqué des caisses publiques. «Le contribuable béninois sera épargné», a-t-il rassuré.
