Le Bénin dans les vagues :National sursaut pour sauver la patrie ? (Lettre ouverte à tous les Béninois du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest) Par Dotou J. SEGLA
Publié le jeudi 26 juin 2014 | Le Confrère de la Matinée
Très chers compatriotes !
Oh ! Rassurez-vous, il ne s’agit nullement d’un vain discours "présidentialiste"! Depuis
1960, chacun n’a cessé de vivre son expérience de la pratique politique, de la gestion de la Chose publique au sommet de l’État.
S’il était donné de compiler tous les discours de tous les princes qui se sont succédés à la tête du pays, promettant monts et merveilles, sans nul doute, tous les citoyens béninois se retrouveraient submergés, noyés dans une vertigineuse houle d’incompressibles flots incantatoires, absolument tragiques ! L’exercice, certes, en vaudrait la chandelle, mais à quel prix pour quelle fin ?...
Voilà pourquoi le présent propos voudrait simplement, jeter un singulier regard sur certains faits saillants de l’actualité brûlante au plan national. Peut-être convient-il d’en planter le décor !
I Le Bénin, toujours "Quartier latin de l’Afrique " ?
Quel héritage pour quel profit ?
Naguère, on se plaisait à qualifier le Bénin, alors Dahomey, de quartier latin de l’Afrique, en référence aux propos flatteurs du célèbre humaniste Emmanuel Mounier. De fait, les Dahoméens sidéraient plus d’un par leur talentueuse ingéniosité et la pétillance de leur intelligence, particulièrement encline et prompte à singer le colon blanc. Mais que reste-t-il de ces marques d’excellence distinctive, après 54 ans de gestion post-indépendantiste de la Chose publique, de la République ?
Risquer un bilan conduirait à faire le procès d’illustres cadres qui ont beaucoup plus brillé dans leur servile imitation des tares et cynisme de l’occupant exploiteur que dans la pratique profitable de ses indéniables vertus intrinsèques.
A preuve ! La fine fleur des années 60, expressément formée à bonne école et à bonne fin, aujourd’hui quinquagénaire ou septuagénaire, ne se retrouve-t-elle pas aux Affaires, pour la plupart des cadres de cette génération? Ne s’inscrit-elle pas merveilleusement dans le sillage des "valeureux " aînés qui ont permis au Dahomey d’accéder à la "souveraineté nationale", en bonne intelligence avec la puissance tutélaire, alors pleine de charitable mansuétude généreuse, tout-à-fait désintéressée ?
Pour préciser plus clairement l’optique du propos, il s’agit de faire remarquer, à la veille de la célébration des 54 ans du Dahomey-Bénin "indépendant", qu’il n’y a rien de plus naturel, de plus logique et donc de plus intelligent que d’aller sur les rives de la Seine pour se ressourcer aux vivifiantes et salvifiques fontaines métropolitaines, de surcroît parisiennes, aux fins d’une nécessaire et indispensable cure de jouvence !
Dès lors, futile et sans objet n’apparaît-il pas toute la levée de boucliers pour décrier et fustiger, à qui mieux- mieux, la tenue, sans grande originalité du reste, de la "Table ronde économique du Bénin à Paris" ? De quelle utilité pourrait être, dans un respectable État démocratique, la recherche préalable d’un consensus national où animateurs de la vie publique et autres partenaires sociaux, techniques, financiers et économiques, feraient valoir leur pertinent avis constructif, pour apporter davantage de crédibilité à la réussite désirable de ladite table ronde ?
Aussi, les princes qui nous gouvernent, s’offrent-ils l’opportunité rêvée de plaider et de solliciter des multinationales et autres bailleurs de fonds, l’inestimable appui financier, structurel et logistique, propre à doper sinon booster l’économie exsangue d’un Bénin, surtout expertissime en sulfureuses affaires siphonneuses : penser au gouffre fangeux du palais inachevé des parlementaires ! Que peut donc y faire la récrimination des uns ou le boycottage des autres ?
D’autant que l’opération de charme semble avoir prospéré et atteint sa cible : plus de 5 mille milliards de francs CFA récoltés, engrangés, quasiment prêts à tomber dans l’escarcelle du Trésor public, si l’on se fonde sur les fermes et mirifiques promesses, solennellement exprimées à la face du monde, pour la mise en œuvre et la réalisation d’extraordinaires et faramineux projets d’investissement et de développement du Bénin, en hâte d’émergence !
II Nécessité d’une dynamique vision prospective,
novatrice, plus pertinente et performante ?
Pour autant, sans vouloir déprécier ni désapprouver l’initiative, peu ou prou méritoire de cette table ronde, objectivement et visiblement souhaitable, il ne serait pas, toutefois, vain d’oser formuler une meilleure perspective, plus fructueuse et salutaire, qui diffère notablement de celle adoptée et menée activement à son terme, si loin de la terre natale ; laquelle se trouve précisément en cause, et magistralement, sinon royalement, propulsée sous les feux de la rampe internationale, ainsi mondialisée parfaitement, urgente actualité bouffonne oblige !
Il est en effet possible d’avoir la faiblesse de penser qu’il n’est véritablement nul besoin de se déplacer jusqu’à Paris, aux frais de la princesse, pour réussir la levée du fabuleux pactole pressenti pour l’investissement et le développement du Bénin ; car, après 54 ans de pratique politique, de gestion de la Chose publique, les héritiers des émérites cadres de l’ex-quartier latin de l’Afrique, auraient dû tout faire pour éviter les tares et travers de leurs aînés : s’avérer de brillants intellectuels, extrêmement intelligents et rusés, mais carrément incapables de réfléchir et de penser par soi -même, hélas ! Pire, ils se contenteraient de la triste image de viles consommateurs simiesques, absorbant goulûment pensées et divines expertises du matriciel génie conceptuel de l’indomptable mentor, hyper colonialiste, insurmontable dieu providentiel qui dicte à tous sa loi, imposant partout ses implacables décrets irrévocables !
Peut-être une petite illustration permettrait de mieux saisir la pertinence du propos. S‘imagine-t-on par exemple qu’il soit possible de lever, en un mois, chaque année, 12 mille milliards (12 000 000 000 000) de FCFA, localement, pour permettre l’investissement et le développement des 12 départements et communes du Bénin ? Rêve, utopie, folie ?! Railleraient certaines têtes bien pensantes ! Et pourtant !!!
Il suffit de partir de l’hypothèse que le Bénin, dont la population oscille entre 8 et 10 millions d’âmes, exploite à bon escient son démographique atout majeur, plutôt que d’opter pour la problématique tendance malthusienne qui prédomine partout de plus en plus. En effet, il est de notoriété légendaire que le peuple béninois s’illustre par la vitalité de ses croyances et de sa foi en Dieu. Si l’on s’avisait d’exploiter opportunément cet insoupçonnable filon d’or des inouïes potentialités insondables des Béninois et de leur prodigue terre quasiment vierge, quels bénéfices et profits colossaux n’en retirerait-on pas ?
A-t-on idée qu’en mettant à contribution, à travers une campagne nationale de mobilisation massive, 1,5 millions de chrétiens, toutes dénominations confondues, et 1,5 millions de musulmans, il serait possible, grâce à des quêtes hebdomadaires et volontaires souscriptions individuelles, de lever, par tête, 1million de FCFA par semaine, et donc en un mois 4 millions de FCFA par fidèle et par institution confessionnelle ou structures associatives ciblées ? Le calcul s’impose de lui- même : 3 millions de fidèles chrétiens et musulmans, pour une fois, unis pour défendre une même cause, la Patrie, peuvent permettre à l’Etat béninois de disposer de la coquette manne providentielle de 12 mille milliards de francs CFA, en un seul mois de salutaire et charitable sursaut national, patriotique (3 millions de fidèles multipliés par 4millions de FCFA équivalent à 12 mille milliards de F CFA) !
D’évidence, si le scandale ICC-Services défraya la chronique en son temps et continue de charrier tristement des vagues nocives, putrides, il semble qu’il faille en conséquence fournir un gros effort psycho-mental pour en transcender les funestes et criminels replis scandaleusement monstrueux, de sorte à faire valoir toute l’utilité bénéfique et salvatrice, inhérente à l’intrinsèque nature de l’opération, dans ses positifs traits caractéristiques. Il convient dès lors de tirer leçon des répréhensibles déviances et dévoiements de l’opération, initiée à des fins maléfiques et crapuleuses, pour être en mesure de concevoir des stratégies idoines, susceptibles de favoriser une meilleure canalisation et une conséquente maîtrise fonctionnelle, opérationnelle, des gigantesques flux financiers, capitalisables par une experte institution entrepreneuriale, ad hoc, d’envergure nationale.
III Une piste probable de solution contextuelle adaptée ?
Comment donc s’y prendre pour atteindre l’objectif de 12 mille milliards de francs CFA, en un seul mois de massive mobilisation sociale, de patriotique sensibilisation nationale ?
Quoique de procédure simple et facile d’exécution, il serait peut-être inopportun d’en livrer le mode d’emploi sans les indispensables précautions requises. Aussi, à dessein, l’option est-elle faite de suggérer un encart publicitaire, qui participerait de l’une des stratégies concevables et exploitables pour l’atteinte de l’objectif visé, selon l’esquisse ci-après :
OPÉRATION SPÉCIAL AOÛT 20… !
UN MOIS DE PATRIOTISME :
LEVÉE D’UN FONDS DE 12 MILLE MILLIARDS F.CFA
POUR L’INVESTISSEMENT ET LE DÉVELOPPEMENT
DES DÉPARTEMENTS ET COMMUNES DU BÉNIN !
OPÉRATION SPÉCIAL AOÛT 20… !
UN MOIS DE PATRIOTISME :
vMois de civisme, d’indépendance, de liberté !
vMois de solidarité et d’engagement!
vMois de Service Public, de Conscience!
OPÉRATION SPÉCIAL AOÛT 20… !
UN MOIS d’unité et de responsabilité :
vTous en avant pour l’Unité, le Développement,
le Progrès et la Prospérité du Bénin !
vTous en avant pour le Bonheur, le Bien-être
et l’intégral Épanouissement des Béninois !
vTous en avant pour bâtir la Nation, la!
L’unique Enjeu
L’unique Objectif
L’unique But
vTous! Pour construire le Bénin, l’unique
et seule Raison d’être et de Vivre en vrai Citoyen
Digne, Libre et Responsable !!!
Que retenir ?
Comme on peut le constater, il ne s’agit nullement d’agiter de vains slogans stériles, creux et futiles. La vision qui sous-tend le présent propos se nourrit sûrement de nobles intentions et procède d’un profond idéal dynamique, soucieux d’une réelle construction nationale, par l’affermissement de la conscience patriotique qui ne peut se satisfaire uniquement de croyances et de foi en Dieu. Mais alors, l’inévitable questionnement :
Les Africains en général, et les Béninois en particulier, sont-ils vraiment mûrs, intellectuellement, moralement et spirituellement, pour s’affranchir de toutes tutelles politiques, économiques et culturelles, d’où qu’elles viennent et quelle qu’en soit la source inspiratrice ? À tenir compte surtout de l’état cachectique du continent, cyniquement déstructuré et disloqué en lambeaux par de sauvages conflits génocidaires, aux invisibles commanditaires anonymes !
Certes, l’Afrique est dorénavant reconnue l’incontestable berceau de l’Humanité. Mais cela suffit-il ? Quelle spécifique contribution identitaire devra-t-elle apporter à cette humanité du 21ème siècle, dans l’actuel contexte de globalisation et de mondialisation vertigineuse ? S’enorgueillir des vestiges du passé et savoir prier, chanter, danser, fêter, footballer, détourner ?... Où es-tu donc hiératique Conscience Africaine multiséculaire ?
L’heure n’a-telle pas sonné pour que les fils d’Afrique se dépouillent de leur propre turpitude et s’affranchissent de l’esclavage psycho-mental, consacré et entretenu par le messianisme idéologico-dogmatique des cinq plus grandes religions du monde et par l’imprescriptible diktat infernal des grandes puissances, des impitoyables multinationales de la planète Terre ?...