Après les travaux de la Table ronde de Paris, dont les engagements enregistrés se situeraient au-delà des attentes, c’est maintenant que le plus dure commence pour le Bénin. Comment faire pour que ces engagements pris se traduisent dans la réalité de l’économie nationale ? Telle reste la préoccupation majeure et la recommandation 6 de l’Honorable Atao M. HINNOUHO nous donne l’issue heureuse.
L’un des griefs soulevés par le Patronat pour se désengager de la participation aux assises de Paris qui ont pris fin hier, est bel et bien la non application des résolutions issues d’une autre table tout aussi ronde consacrée à la création d’un cadre de dialogue permanent, franc et sincère entre les secteurs Public et Privé. Les assises de Cotonou ont visé entre autres, l’amélioration du climat des affaires pour redonner confiance aux opérateurs économiques nationaux. Cela devrait aussi constituer le substrat pour attirer les hommes d’affaires étrangers et rassurer davantage les partenaires techniques et financiers.
Mais depuis que cette table ronde est organisée, à la grande euphorie de tous, il y a eu comme une volte-face, un désengagement de l’Etat vis-à-vis des résultats. Plutôt, il y a des pratiques qui contrastent avec l’élan imprimé aux assises.
De plus en plus, il y a incommunicabilité entre les deux entités Public-Privé. L’Administration béninoise peine à donner effectivement corps aux résolutions arrêtées de commun accord et qui avaient valeur d’engagement. Pendant ce temps, le temps passe et les affaires ne tournent pas rond. Les opérateurs se retrouvent sous la pression de l’Administration, parfois sous une forme déguisée de répression.
Pour le Patronat qui a émis de réserve par rapport à Paris, « il faut d’abord balayer devant sa propre maison » avant d’attirer les autres. Il faut créer un cadre attrayant qui motive les investisseurs étrangers et les convainc de la sécurité qu’il y a à entreprendre au Bénin. Pour lui en effet, les conditions actuelles faites aux hommes d’affaires nationaux ne sont pas constitutives de garantie pour une économie de développement. Et pourtant, les assises de Cotonou avaient suscité espoir au point où le président du patronat et président du présidium de la table ronde économique de Cotonou, M. Sébastien G. AJAVON a pu dire que l‘atteinte du rêve du Chef de l’Etat, Dr. Boni Yayi était possible : « La croissance à deux (2) chiffres est possible », s’est-il voulu rassurant. Mais qu’est-ce qui a pu bien se passer pour qu’aujourd’hui, l’on note un acharnement contre les intérêts privés ? se demandent plus d’un Béninois au nombre desquels l’Honorable Atao Mohamed HINNOUHO qui en a fait l’amer constat. C’est pourquoi il en vient à faire cette proposition au détour de la rencontre de Porto-Novo en février dernier : « L'exploitation des recommandations issues de la table ronde sur l'économie dans le cadre du partenariat Public/Privé », ainsi se résumait la recommandation 6.
En clair, on doit pouvoir espérer maintenant qu’il n’y a plus la contrainte de Paris, qu’un réel intérêt doit être accordé aux travaux que nous-mêmes avons organisés et pour lesquels beaucoup de moyens humains de qualité, matériels et financiers ont été mobilisés pour redonner confiance au monde des affaires au Bénin.