Malgré la floraison des sociétés d' assurance depuis la libéralisation du secteur en 1998, les Béninois, sous le poids de la pauvreté, demeurent toujours réticent à souscrire aux polices d'assurance, surtout aux produits liés à l'assurance vie, ont déploré mercredi à Cotonou, plusieurs gestionnaires de sociétés d'assurance.
Sur les 35,5 milliards FCFA (environ 71 millions USD) du chiffre d'affaires réalisés en 2012 par les 14 entreprises qui animent le secteur de l'assurance du Bénin, plus de 25 milliards sont réalisés par les sociétés IARDT (Incendie, accident, risques divers et transports) ou sociétés non vie dont 11,6 milliards FCFA provenant de l'assurance automobile et 7,8 milliards des accidents et maladies, alors que les d'assurance vie, ont cumulé un chiffre d'affaires d'environ 10 milliards de FCFA, a-t-on appris auprès du département assurance de la direction générale des affaires économiques.
Interrogé par Xinhua, Benjamin Tossou, gestionnaire dans une société d'assurance à Cotonou, a estimé qu'au regard des analyses de ces données collectées, nombreux sont les Béninois qui ne se retrouvent pas encore dans ce monde d'assurance
"Cette réticence liée à la faiblesse du pouvoir d'achat fait que, les clients trouvent les services d'assurance chers. Cet état de pauvreté fait que certains, malgré leur connaissance de l' importance de l'assurance se trouvent dans l'incapacité d'y souscrire à cause du niveau relativement faible de leur revenu et au coût élevé des produits d'assurance", a-t-il souligné.
"Comment souscrire à une assurance dans les conditions actuelles si son revenu ne suffit même pas à faire face aux besoins vitaux, de premières nécessités, notamment se loger, se nourrir, s'instruire, se vêtir et se soigner", s'est-il interrogé.
Après près de 20 ans de stagnation à travers le monopole et la gestion étatique, le secteur des assurances au Bénin depuis sa libéralisation en 1998, a connu un véritable essor avec l'entrée sur le marché d'autres compagnies et le développement de nouveaux produits , notamment l'assurance vie et l'assurance santé.
"Cette libéralisation a entraîné une dynamisation du secteur au niveau interne. Mais le constat est que ce secteur souffre encore de plusieurs insuffisances dont principalement une domination du marché par la branche Incendie, Accident et Risques Divers (IARD) au détriment de la branche vie", a déploré, Patrick Sètondji, un autre employé d'une société d'assurance à Cotonou.