La proposition de loi de suppression du droit de grève des magistrats continue d’exacerber les hommes en toge noire. A travers une conférence de presse tenue hier jeudi 26 juin 2014, à la grande salle d’audience du Tribunal de première instance de Cotonou, l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab), a décidé de passer à la vitesse supérieure si les députés ne la retiraient pas. Dans cet élan, les Centrales et Confédérations syndicales s’engagent à les accompagner pour faire échec à cette initiative du gouvernement.
Le ton était grave. L’ambiance était surchauffée hier à la grande salle d’audience du Tribunal de première instance de Cotonou. Tous les syndicats de la justice dont le syntrajab, le Syntra-justice, le Synagojub et les Centrales et Confédérations syndicales avaient répondu à l’appel de mobilisation contre la proposition de loi de suppression du droit de grève des magistrats. En effet, réunis hier dans la grande salle d’audience, l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab), et les autres Syndicats de la justice ont attiré l’attention du public sur leur volonté à durcir le ton si le gouvernement et ses sbires ne classaient pas ce dossier. « Le souci du gouvernement, c’est de détruire l’Unamab. Cette proposition de loi est une privation de liberté. C’est l’assassinat de la démocratie qui est ainsi planifiée. Yayi veut porter atteinte à l’indépendance de la justice. Il faut qu’on sensibilise la population sur ce danger qui nous guette », a fait savoir le président de l’Unamab, Michel Adjaka. Dénonçant cet acte du gouvernement, les syndicats de la justice ont montré que les autorités de l’Etat veulent faire un complot contre le peuple et la justice. Ils veulent, ont-ils martelé, détruire le troisième pouvoir qu’est la justice. Sur ce, le représentant de la Syntragab, a fait savoir que le gouvernement est en train de fabriquer une arme qui va l’anéantir s’il supprime le droit de grève des magistrats. Pour les Centrales et confédérations syndicales, le chef de l’Etat veut à travers cet acte instaurer la dictature et l’anarchie sur toutes ses formes. Au-delà de tout, il veut selon eux, supprimer le droit de grève du secteur judiciaire pour s’éterniser au pouvoir. « Si on laisse Yayi venir à bout de ce projet, ce sera la descente aux enfers de notre démocratie. Après avoir supprimé le droit de grève des douaniers, il s’en prend aux magistrats. Ensuite, ce sera le tour des travailleurs de la santé et de tous les travailleurs », avertit le Sg/Cstb, Paul Essè Iko.
Les Centrales et les magistrats dans les rues les prochains jours
Face à l’obstination du chef de l’Etat de supprimer les libertés publiques, les Centrales syndicales s’engagent à battre le macadam les tout prochains jours. Au cours de leurs déclarations, elles ont invité les magistrats à se joindre à eux pour restaurer leurs droits. « La politique ne peut pas détruire la justice. Nous devons nous mettre ensemble. Ce que vous demandez est légitime. Le droit de grève est un droit constitutionnel. On ne doit pas laisser Yayi supprimer ça. Vous devez être plus que jamais déterminés à faire échec à cette initiative de Yayi. Vous devez restés unis », ont-elles unanimement confié. Le Sg/Cstb, Paul Essè Iko enfonce le clou et précise que l’obstacle de leurs revendications, est le président de la République. « Yayi doit partir. C’est le seul combat. S’il ne part pas, on n’aura jamais la paix. Si les députés votent cette loi, ce sera l’incivisme qui va s’installer. Et il sera obligé de quitter le pouvoir. Je demande au peuple de se joindre à nous pour les sit-in et les marches à Cotonou et à Porto Novo le 03 juillet prochain », a-t-il martelé.