Quels efforts accomplit le Bénin dans le cadre de la lutte contre la corruption ? Comment sont mis en œuvre les textes internationaux ratifiés à cet effet ? Autant de questions qui préoccupent les experts de l’ONUDC, et les examinateurs du Bénin sur l’application de la Convention des Nations Unies contre la Corruption (CNUCC). Depuis le 5 mai dernier, ils séjournent au Bénin et entreprennent de trouver des réponses à ces questions. Dans ce cadre, des consultations ont commencé avec divers acteurs de la société béninoise.
Après les audiences avec diverses autorités du pays et structures de lutte contre la corruption, les experts et examinateurs ont embrayé sur la phase des entretiens de groupe. Ainsi, dans la journée d’hier mardi 7 mai, ils ont tenu une séance plénière avec les acteurs-clés du Tribunal de première instance et de la Cour d’appel de Cotonou. Une séance plénière à laquelle ont aussi pris part certaines directions de la Police nationale, essentielles dans la lutte contre la corruption. Il s’agit notamment de la sous-direction des Affaires économiques et financières, de l’Interpol, de l’OCERTID, de la Cellule de lutte contre la cybercriminalité, de la sous-direction de la Police technique et scientifique, et du Fichier national. Et de la direction du Centre de documentation de la Sécurité publique, de la Gendarmerie, de représentants du ministère en charge de la Justice, particulièrement la direction de la Législation, de la Codification et des Sceaux, puis la direction des Affaires civiles et pénales ; du ministère des Affaires étrangères et de celui chargé de la Réforme administrative et institutionnelle ; sans oublier celui chargé de l’Economie et des Finances ou encore celui chargé des Relations avec les Institutions.
En outre, les échanges de groupe se sont poursuivis avec l’Autorité de régulation des Marchés publics (ARMP), la direction nationale du contrôle des Marchés publics (DNCMP), la Cellule nationale de Traitement des Informations financières (CENTIF). Des acteurs du secteur privé, les Organisations de la société civile (OSC), la Commission nationale de Gouvernance du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs, les acteurs des médias ainsi que les universitaires. Comme groupe cible ici, l’ARMP, la DNCMP, la CCIB, le Patronat, les Ordres professionnels (banquiers, comptables, notaires, avocats), les OSC de lutte contre la corruption et de promotion de la bonne gouvernance, les médias d’investigation sur les faits de corruption et les enseignants de droit.
Au cours de ces séances, les experts et examinateurs ont exprimé des préoccupations aux fins d’appréhender la réalité béninoise en matière de lutte contre la corruption, les pressions ou contraintes qui freinent, éventuellement, l’action des structures ou personnes impliquées dans la lutte contre le fléau. Préoccupations auxquelles des réponses ont été apportées, assorties parfois de doléances en vue d’accompagner les acteurs locaux de la lutte, à travers formations et matériels.
A cet exercice, les Organisations de la Société civile spécialisées dans la lutte ont fait état des dénonciations de cas de corruption qu’elles enregistrent de la part de citoyens, et des diligences qu’elles effectuent pour en informer les autorités judiciaires. D’autres intervenants ont mis en exergue les avancées textuelles, mais aussi leurs limites ainsi que celles sociétales. Limites sociétales qui font qu’il n’est pas aisé pour les citoyens de dénoncer les pratiques corruptives quoique les textes récents leur garantissent l’anonymat et une certaine protection....