De plus en plus, on assiste à des regroupements politiques au sein de la mouvance. Ces alliances de circonstance naissent à la veille des prochaines élections pour contrecarrer le Président Yayi Boni et les listes-Fcbe (Forces cauris pour un Bénin émergent) dans plusieurs circonscriptions électorales surtout aux législatives de 2015.
Comme des loups dans la bergerie, des regroupements ou alliances politiques naissent tels des champignons au sein de la majorité présidentielle et fragiliseront à coup sûr les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) aux prochaines joutes électorales en l’occurrence les législatives de 2015. Il y a quelques semaines, il a été porté sur les fonts baptismaux l’Alliance nationale pour la démocratie (And) de Valentin Aditi Houdé.
En son sein, on peut noter la présence de certaines figures de proue de la mouvance telles que l’ancien préfet de l’Atlantique/Littoral, Barnabé Dassigli, Octave Houdégbé et autres ténors politiques des 5ème et 6ème circonscriptions électorales.
Après ce regroupement politique du plus grand vivier électoral qu’est le département de de l’Atlantique, c’est maintenant la naissance de l’Alliance des forces politiques (Afp/Houénoussou), constituée d’une quarantaine de partis ou mouvements politiques, proches de la majorité présidentielle qui a vu le jour, le samedi 28 juin dernier sur le Plateau d’Abomey.
Les ténors de ce regroupement politique sont entre autres l’ancien maire de Zangnanado, Philippe Bognonkpè, l’ex-chef du cabinet civil du Président de la République, Edgard Soukpon, l’ancien ministre de l’Agriculture, Roger Dovonou, le Général de police à la retraite Francis Awagbè Béhanzin. La plupart d’entre eux étaient des têtes de proue des Fcbe dans le Zou.
Vérités de Azannaï pour barrer la voie à Yayi
La présence du député Candide Azannaï à cette messe politique en dit long. « Je vous dis publiquement ici merci pour votre collaboration au moment où j’avais senti la nécessité de mettre en place le groupe parlementaire ‘’Cnp’’ pour décourager définitivement la malheureuse aventure de la révision de la Constitution.
Je suis ici pour vous rendre ce témoignage et vous dire combien vous aviez été utile à la nation en répondant à cette aventure… », a déclaré Candide Azannaï. « Je respecte votre Alliance, votre souci de se mettre ensemble.
Mais je ne partage pas votre vision. Je dois le dire parce que je suis fils d’ici, je suis descendant d’ici et nous n’avons peur de personne, c’est notre terre. Si nous ne nous disons pas la vérité ici, si nous ne nous affirmons pas ici, est-ce que c’est ailleurs que nous allons nous affirmer ? Je me dois la vérité. Ça ne va pas dans ce pays.
Et oui, ça ne va pas. Je n’accepte pas que quelqu’un qui est au pouvoir persécute les enfants de ce pays… », a-t-il ajouté. Des recoupements, il se susurre que d’autres Alliances politiques du genre naîtront au sein de la mouvance dans maintes circonscriptions électorales pour fragiliser les Fcbe surtout aux prochaines législatives.
Division prévisible
Pourquoi une telle division s’observe au sein de la mouvance à l’approche des élections ? Selon les informations, le Président Yayi Boni est en train de préparer un coup dur contre les acteurs politiques soutenant son gouvernement. Autrement dit, c’est une crise de confiance entre lui et plusieurs leaders politiques de la majorité présidentielle.
Pour les élections législatives de 2015, on apprend que le Chef de l’Etat milite pour le positionnement sur les listes-Fcbe de ses sbires, tapis au Palais de la République en l’occurrence des évangélistes, personnalités politiques à divers niveaux et certains opérateurs économiques qui jouissent des avantages du régime depuis 2006 et prêts à lui lécher les bottes, une fois atterris au Parlement.
Ces derniers désirent aller siéger à l’Assemblée nationale pour plusieurs raisons. Leur première mission est de soutenir sans réserve la révision opportuniste de la Constitution du 11 décembre 1990 qui permettra au Chef de l’Etat de s’éterniser au pouvoir. A cet effet, ce dernier compte beaucoup plus sur eux pour atteindre son objectif.
Par conséquent, le Président Yayi Boni entend positionner des hommes ‘’neufs’’ sur les listes-Fcbe aux législatives de 2015. En cas d’échec, ces derniers assureront leurs arrières par l’humilité parlementaire. Ayant compris le jeu, la classe politique, soutenant les actions du Gouvernement, a décidé de changer de stratégie à travers des regroupements contre les Fcbe dans plusieurs circonscriptions électorales.
L’objectif est de réduire considérablement le nombre de députés-Fcbe. Par des jeux d’alliances avec l’opposition, des députés de la mouvance non Fcbe feront échec à la révision de la Constitution à la prochaine législature. La preuve est que dans leur discours, ils soutiennent que le Chef de l’Etat ne fera pas un mandat de plus. C’est dire qu’au-delà de l’opposition, il y a des acteurs politiques de la mouvance qui militent pour le départ du Président Yayi Boni en 2016. Alternance au Pouvoir oblige !