A la suite de l’atelier régional sur la protection sociale organisé au Bénin du 23 au 27 juin dernier par l’association Actions pour la Protection sociale(APROSOC) et le Conseil national des structures d’appui aux mutuelles sociales(CONSAMUS), il a été organisé le vendredi 27 juin dernier une conférence de presse au Chant d’Oiseau à Cotonou.
A l’occasion, les mutuelles de santé, les représentants de syndicats ont rendu publique une déclaration pour fustiger leur faible implication dans le processus de mise en œuvre du Régime d’assurance maladie universelle (RAMU).
Le mouvement mutualiste béninois offre des services à plus de 600.000 bénéficiaires organisés dans 313 mutuelles dans les 77 communes du Bénin. Pourtant, on note une faible concertation avec ces mouvements sociaux dans le processus de mise en œuvre du Régime d’assurance maladie universelle (RAMU).
Les acteurs des mouvements sociaux n’admettent pas que leur expérience avérée en matière de prévoyance maladie soit ignorée par les pouvoirs publics. Aussi ont-ils tenu, du 23 au 27 juin dernier, un atelier régional à Porto-Novo. A l’issue de ces assises consacrées à la situation et auxquelles ont pris part, outre les acteurs du Bénin, ceux du Mali, du Sénégal, du Burkina Faso, de la Guinée, du Togo et de la Belgique, une déclaration a été rendue publique.
Il ressort de cette déclaration que parmi les pays africains, c’est seulement au Bénin que l’Etat traîne à prendre en compte les mutuelles de santé, les syndicats et les ONG dans le processus de mise en œuvre du RAMU.
A cet effet, Koto Yérima, président du Conseil national des structures d’appui aux mutuelles sociales (CONSAMUS), poursuivant la lecture de la déclaration relève que cette banalisation de la grande expérience des acteurs du secteur s’est aggravée avec le projet de loi sur le RAMU en cours d'examen à l’Assemblée nationale qui ne définit pas clairement le rôle des mutuelles dans le schéma de mise en œuvre de ce système.
Appréciant le RAMU comme une initiative salutaire, les acteurs le considèrent comme « un outil pour l’atteinte des objectifs du développement durable». Grâce au RAMU, a noté Koto Yérima, les 80% de la population exclus des systèmes formels de protection sociale auront accès aux soins de santé.
Pour corriger le tir, les mouvements mutualistes de santé et les syndicats soutenus par leurs homologues de l’Afrique de l’Ouest et de la Belgique, ont invité le gouvernement à définir clairement dans la loi relative au RAMU et ses textes d’application le rôle qui leur est assigné dans la mobilisation sociale, l’affiliation, la collecte des cotisations, la gestion des risques, le contrôle social, la gouvernance du fonds national de garantie. Ils tiennent également à leur implication dans l’élaboration et la mise en œuvre de la politique d’assurance maladie universelle, à la mise en place des instruments prévus par la réglementation de l’UEMOA.
De même, ils demandent que soient articulés et les différents fonds de prise en charge des indigents et groupes vulnérables avec les mutuelles de santé, le RAMU et autres systèmes de sécurité sociale. Enfin, ils se disent prêts à jouer le rôle qui est le leur pour que le RAMU soit un succès.