près les éliminations lundi du Nigeria et de l'Algérie, il n'y a plus aucune sélection africaine au Brésil. Que retenir du parcours des cinqs représentants du continent qui ont participé à la Coupe du monde ? "Jeune Afrique" dresse le bilan.
L'aventure des équipes africaines au Mondial 2014 s'est achevée lundi 30 juin avec les défaites du Nigeria face à la France et de l'Algérie contre l'Allemagne. Si les performances des Super Eagles et des Fennecs sont à saluer, le bilan des sélections africaines présentes au Brésil est plus que mitigé : sur les cinq équipes en lice, seules deux sont sortis des poules. Explications.
Les flops
Les primes
Le Ghana, le Cameroun et même le Nigeria, dans une moindre mesure, auront fait parler d'eux. Les Lions indomptables ont réussi à régler ce problème avant le début du Mondial. Ce ne fut pas le cas des Black Stars pourtant peu coutumiers du fait. Et le spectacle offert fut cocasse. Un président qui envoie 3 millions de dollars en liquide par avion : la scène pourrait inspirer n'importe quel scénariste hollywoodien. Pour couronner le tout, Kevin-Prince Boateng (attaquant) et Sulley Muntari (milieu de terrain) ont été exclus de la sélection nationale pour raisons disciplinaires.
La débâcle du Cameroun
Le Cameroun a quitté le Mondial brésilien dès le premier tour de la compétition, avec un bilan catastrophique de trois défaites. La sélection camerounaise aura étalé au grand jour ses dissensions. Contre la Croatie, Alex Song a été expulsé pour avoir asséné un coup de poing dans le dos de l'attaquant Mario Mandzukic. À la fin du match, Benjamin Moukandjo et Assou-Ekotto ont failli en venir aux mains… La mauvaise prestation des Lions indomptables ne devrait pas rester sans suite. Le président camerounais, Paul Biya, a ordonné à son Premier ministre, Philémon Yang, de mener des "investigations" sur cette débâcle.
Les matchs truqués
Il y a d'abord eu cette enquête du journal britannique "The Telegraph" mettant directement en cause Kwesi Nyantakyi, président de la Fédération ghanéenne de football (GFA), disposé, selon le quotidien, à arranger des matchs internationaux pour les Black Stars. Puis, ce fut au tour du Cameroun d'être accusé par la presse internationale. Le magazine allemand "Der Spiegel" a publié une enquête sur le match Cameroun-Croatie évoquant un arrangement sur le résultat du match (4-0) pour des paris truqués, et des mises sur une exclusion d’un joueur en première période.
Le Mondial en demi-teinte des stars
Samuel Eto'o et Didier Drogba avaient sûrement rêvé meilleurs adieux. Les deux attaquants, qui ont probablement participé à leur dernière Coupe du monde, ont vécu une compétition difficile. Blessé et sous le feu des critiques, le buteur camerounais n'a rien pu faire pour stopper la spirale de défaites des Lions indomptables. Quant à Drogba, en concurrence avec Wilfry Bony, c'est sur le banc que la légende ivoirienne a débuté le Mondial. Malgré de bonnes prestations, Drogba n'aura pas inscrit le moindre but.
Les tops
L'état d'esprit de l'Algérie
La déception des Algériens est à la hauteur de leur exceptionnelle performance contre l'Allemagne. Remarquables d'abnégation, les Fennecs ont cru jusqu'au dernier instant de la rencontre pourvoir créer l'exploit. Malgré l'élimination, l'Algérie peut s'appuyer sur son parcours historique pour préparer les prochaines échéances.
Les belles aventures du "coach Vahid" et de Keshi
Le départ de Stephen Keshi, premier sélectionneur africain de l'histoire à accéder aux huitièmes de finale d'une Coupe du monde, est un coup dur pour le Nigeria. Autoritaire et charismatique, "The Big Boss", arrivé en 2011, aura mené les Super Eagles vers un titre de champions d'Afrique en 2013, ce qui fait de lui le second vainqueur de la CAN comme joueur et comme entraineur.
En froid avec une partie de la presse algérienne, le coach bosniaque Vahid Halihodzic était en mission. Son émotion après la défaite contre l'Allemagne, il a salué ses joueurs en pleurs, est éloquente. "Coach Vahid" aura réussi à transmettre sa rage à un groupe qui a pris confiance au fur et à mesure que la compétition avançait. Lui aussi devrait quitter son poste.
Les révélations
Au regard de leurs parcours, c'est en Algérie et au Nigeria que l'on vient piocher. Avec les Fennecs, Islam Slimani et Somiane Feghouli auront largement contribué au très bon parcours de leur sélection.
Côté Super Eagles, comment ne pas mentionner l'infranchissable Enyama, tant le portier aura écœuré les attaquants du monde entier, et le milieu de terrain Obi Mikel, véritable plaque tournante de son équipe.
Enfin, malgré la cruelle élimination de la Côte d'Ivoire en phase de poules, le latéral Serge Aurier a réussi d'excellents débuts en Coupe du monde. Double passeur contre le Japon, le joueur de 21 ans est promis un grand avenir.
Angle fermé : Ces petits Poucets !
Les favoris, les outsiders et les petits poucets tels sont les adjectifs attribués aux trente-deux Nations présentes à cette 14ème édition de la Coupe du monde de football que le pays de la « Samba » abrite. Si, les quelques Nations citées dans le lot des favoris ont fait piètre figure lors des matches de poule où d’autres comme l’Espagne, l’Italie sont rentées très tôt au bercail, les unes puisant dans leurs dernières ressources pour passer l’étape des 1/8ème finales pour se retrouver en ¼ de finales. Doit-on passer sous silence le charisme, la détermination et surtout cette rage de vaincre observés chez les petits « Poucets » ? Surement que non. Il convient plutôt de mettre un accent particulier sur leur prestation. Algériens, nigérians, suisses et même les américains, méritent certainement l’estime et les félicitations des amoureux qui cuir rond qui reconnaissent qu’ils ont donné le meilleur d’eux-mêmes, bien que regagnant le bercail. C’est donc avec ces formations que l’on a eu droit à un beau football à l’instar des Allemands, des Argentins et les Français qui n’ont pas manqué qu’être inquiétés. Ce qui est sûr et certains, malgré leur prestation, leur dévouement à aller jusqu’au bout de leur objectif, elles seront toujours citées parmi les petits « Poucets » si elles arrivent à décrocher leur sésame pour la 21ème édition. Pour changer de statuts afin et s’illustrer comme favoris, il faudra travailler encore plus dur… ? Dommage, mais c’est bien cela l’une des réalités du football.