C’est malheureusement le cas de par le monde : la cybercriminalité rythme l’utilisation de l’internet. Et à l’instar des autres pays, le Bénin, avec les moyens dont il dispose, a enclenché une lutte sans merci contre le phénomène. Mais, jusqu’ici, la cybercriminalité qui est la forme la plus moderne de délinquance au monde continue de défier la bonne volonté des forces de sécurité au Bénin. Selon les statistiques disponibles, très peu de cybercriminels ont été appréhendés en 2011 et 2012.
Les raisons s’expliquent par le manque de moyens réels pour éradiquer la cybercriminalité et mettre hors d’état de nuire ceux qui s’y adonnent tout comme l’arsenal juridique qui est loin d’être totalement favorable à la lutte contre le phénomène. De plus, les délinquants sur la toile exploitent la rapidité et la fonctionnalité des technologies modernes ainsi que l’anonymat qu’elles permettent pour commettre les infractions. Piratage des données et des systèmes informatiques, usurpation d’identité, diffusion d’images d’abus sexuels, escroquerie de divers types au moyen de la messagerie électronique etc. Et ce n’est pas tout. Si par le passé, la cybercriminalité est l’œuvre d’individus isolés ou de petits groupes, elle est aujourd’hui un puissant réseau au sein duquel collaborent les cybercriminels qui mettent en commun leurs compétences et ressources.
Le phénomène résiste
C’est d’ailleurs pour toutes ces raisons que dans les pays développés, la lutte contre la cybercriminalité a conduit le législateur à mener une réflexion sur l’utilisation des nouvelles technologies. Et, une réponse pénale avec l’adoption de nombreux textes ou d’un arsenal juridique anti cybercriminalité a été trouvée. Au Bénin, les moyens de lutte sont encore obsolètes. Conséquence, les cybercriminels continuent de s’adonner à cœur joie à leur sale besogne même s’il arrive de temps à autre que dame chance ne soit pas de leur côté et que la police prenne le dessus. C’est ainsi qu’un cybercriminel qui a réussi à escroquer la société « Les Bagnoles » de deux véhicules haut de gamme de marque Prado est tombé dans les mailles de la police. Un autre cybercriminel du nom de Edouard Adjagba a été arrêté pour avoir escroqué un Togolais via internet de plusieurs millions. Le culot des cybercriminels au Bénin est sans borne. Ils ont réussi à escroquer de deux millions de Fcfa un militaire à la retraite. Bref, au Bénin, les cybercriminels opèrent avec une certaine facilité. Et face à la recrudescence de ce phénomène, la prise de mesures idoines s’impose. Ainsi, compte tenu de l’ampleur du phénomène, il est urgent d’avoir non seulement une loi spécifiquement adaptée mais surtout de doter les forces de l’ordre de moyens adéquats. Autrement, le Bénin est bien parti pour devenir la République des cybercriminels. Et ce sera vraiment dommage !