Le conseiller du chef de l’Etat chargé de l’exécution des travaux Irénée Agossa est intervenu hier dimanche 06 juillet 2014 dans l’émission dominicale « 75 minutes pour tout dire » de la radio Tokpa. Objet du débat : l’installation des membres de la Céna, l’organisation des élections au Bénin et la proposition de loi retirant le droit de grève aux magistrats.
« Aujourd’hui, nous avons une Céna permanente. (Les membres de la Céna étaient installés juste pour organiser une élection et n’avaient pas de mandat). Je l’avais condamné parce que cela permettait d’organiser un réseau de transhumance. C’est une victoire pour la démocratie », a soutenu l’ancien porte-parole du regroupement politique Union fait la Nation. Hier sur radio Tokpa, Irénée Agossa a, développé son avis sur l’installation d’une Commission électorale nationale autonome dotée d’un mandat de sept années, pour organiser les élections communales, municipales et locales ; mais aussi législatives et présidentielle prochaines. « Rien d’apprécié n’est facile, a-t-il laissé entendre au sujet de l’organisation des élections au Bénin. Nous devons lutter pour avoir une liste électorale incontestée. Il faut qu’à partir de ces élections, s’il y a fraude, qu’on s’adresse à l’institution (Céna) et trouver les failles. Il faut qu’on finisse avec des élections qui se chevauchent », a-t-il fait remarquer>
Il se démarque du reste de la classe politique en qualifiant les recommandations du président de la Cour constitutionnelle Théodore Holo à l’occasion de la prestation de serment des cinq membres de la Céna, de discours « constitutionnel. » Pour lui, les propos du Professeur Théodore Holo traduisent les exigences de la Constitution à l’endroit de la Céna, en ce qui concerne l’organisation des différentes élections au Bénin. Compte tenu du retard qu’ont accusé les élections communales, municipales et locales et des coûts y afférents, l’invité suggère : « il faut absolument penser à s’il faut coupler les élections communales et législatives ou communales et présidentielle. Ce n’est pas un sujet tabou. »
L’actualisation de la Lépi
La dernière élection présidentielle au Bénin a été organisée à l’aide de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi). Elle a fait l’objet de contestations venant de la classe politique la taxant d’inexistence. L’Etat a décidé d’apurer cet instrument afin de s’en servir pour organiser les prochaines élections dans notre pays. La période n’est pas idéale pour entretenir des suspicions, conseille Irénée Agossa. « On va la (Lépi) toiletter, promet-il avec confiance. Le contexte permet de lever les contraintes et réussir. Les contraintes, c’est de faire en sorte que cette liste soit une bonne liste. C’est même le contexte qui nous oblige à aller de l’avant », a rassuré le conseiller du chef de l’Etat. Quand à la mise à disposition de la Lépi à la Céna d’ici fin novembre, le nationaliste dit être « optimiste. » « Nous devons concourir à ce que cette date tienne. Il faut qu’on accompagne ce que fait le Cos-Lépi pour qu’il livre la Lépi à bonne date. » C’est en fonction de cela qu’Irénée Agossa estime que le Bénin aura la meilleure liste électorale de la sous-région.
Retrait du droit de grève aux magistrats
Pour cette question qui révolte l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab), Irénée Agossa épouse l’idée. Il dit ne pas être contre l’idée de priver les magistrats du droit de grève. Car, ce faisant, ils bloquent le bon fonctionnement de l’administration béninoise. Sur un autre volet, il déboute les syndicats qui soutiennent l’Unamab en leur rappelant que les députés sont dans leur droit absolu de faire une proposition de loi. Quitte à la plénière de décider de son vote ou non. « Le parlement fera le débat du contenu de la loi », précise-t-il. Pour renchérir son idée, Irénée Agossa plaide pour l’indépendance de la justice : « la justice doit être autonome… On doit réviser la maison justice… » Le nationaliste propose comme solution la révision de la Constitution. C’est, selon lui, à ce seul prix que des réformes pourront être apportées au secteur judiciaire béninois. Dans un autre registre, il est intervenu sur les sept années de la fameuse marche contre la corruption dans notre pays. « Nous avons déjà la loi sur la corruption et l’Agence nationale de lutte contre la corruption. C’est déjà une avancée », estime-t-il en préconisant que des sanctions soient appliquées pour décourager les corrupteurs et les corrompus.