Avocat à la Cour, Maître Nadine Dossou Sakponou, met en garde contre les pressions multiples qui, selon elle, seraient exercées sur le Chef de l’Etat et son ministre de l’intérieur afin de les amener à expulser des opérateurs économiques libanais soupçonnés par l’administration américaine d’être mêlés à des opérations de blanchiment d’argent. Voici l’intégralité de sa réaction.
« Quelle image s’acharne t-on à vouloir donner de notre pays sur le plan international ?
Refuser de céder à un chantage, est-ce un crime ?
Les Etrangers résidant et travaillant chez nous doivent ‘ils avoir peur de vivre au Bénin, dès lors qu’ils refusent de céder aux chantages d’un compatriote?
Un Agent Permanent de l’Etat béninois (Ape) qui utilise ses relations obscures pour tenter de spolier des opérateurs économiques libanais exerçant dans la filière des véhicules d’occasion deux milliards (2.000.000.000) de Francs Cfa crée du tort au Bénin en faisant passer notre pays pour une plaque tournante d’opération de blanchiment ?
Je m’offusque contre la médiatisation des dossiers, et me sens contrainte de sortir de ma réserve pour dire :
Stop. Laissons l’enquête Préliminaire se faire sans tapage ni pression médiatique.
Je ne sors pas de ma réserve pour apprécier, à l’étape actuelle, les faits prétendument reprochés aux opérateurs économiques libanais, ce point relevant de la compétence des autorités de police judiciaire et du Procureur de la République.
Ma démarche tend à informer et éclairer l’opinion publique sur le fait que la pression médiatique et les tracasseries faites aux opérateurs économiques libanais font suite aux refus d’obtempérer à un chantage portant sur une somme de Fcfa deux milliards (2.000.000.000) exercé sur eux par un fonctionnaire béninois qui leur a juré de les détruire et les faire expulser du Bénin.
Ma position d’avocat m’interdit à l’étape actuelle de révéler des prétendus faits ou des supposés noms, bien que détenant des preuves formelles qui pourraient en confondre plus d’un et des plus insoupçonnés devant les juridictions compétentes de notre pays.
Stop ! stop ! stop !
Pourquoi cet acharnement ?
A qui profiterait l’expulsion du territoire national des operateurs économiques libanais suspects ?
Qui sont les vrais instigateurs de cette cabale ?
L’image de notre pays ne risque-t-elle pas d’être une fois encore sévèrement écorchée par tout ce branle-bas médiatique ?
Au-delà de toutes ces interrogations, il y a en une autre qui est majeure dans cette affaire : Un Agent Permanent de l’Etat soumis aux dispositions de l’article 44 de la loi n°86-013 du 26 février 1986 portant statut général des Agents Permanents de l’Etat qui dispose « qu’il est interdit à tout Agent Permanent de l’Etat d’exercer à titre professionnel une activité privée lucrative de quelque nature que ce soit. Les conditions dans lesquelles il peut être exceptionnellement dérogé à cette interdiction sont fixées par règlement, peut ‘il cumuler ses fonctions avec celles d’administrateur général d’une société privée ? ».