La crise de confiance qui secoue le Conseil communal de Tanguiéta n’a toujours pas connu de dénouement. Après plus d’un mois de négociation sans succès, le Préfet des départements de l’Atacora et de la Donga a pris acte en début de cette semaine, de l’échec de la tentative de conciliation entre le maire Serges Simba et les 11 conseillers dissidents sur les 15 que compte la localité. Tous les regards sont désormais tournés vers l’autorité de tutelle qu’est le Préfet Gervais N’Dah-Sékou pour départager les deux camps en désaccord grave.
Les 11 conseillers communaux de Tanguiéta signataires d’une demande de convocation de vote de défiance datant du 28 mars 2013 restent campés sur leur position. Ils veulent obtenir la destitution de leur maire, Serges Kouagou Simba. Ils ne démordent pas. En effet suite à l’enregistrement le 29 Mars 2013 de la demande de vote de défiance à la préfecture de Natitingou, le Préfet Gervais N’Dah-Sékou a pris un arrêté préfectoral le 18 Avril 2013 nommant le comité de conciliation de trois membres avec pour Président, le Directeur départemental chargé des relations avec les institutions de l’Atacora et de la Donga, Salami Issotina. Ce cadre juridique aussitôt installé a effectivement démarré les auditions le 19 Avril 2013 avec les différents protagonistes et toutes les différentes couches sociales de la Commune de Tanguiéta. Le maire Serges Simba, les 11 conseillers dissidents et les autres conseillers non signataires, les membres de la cellule Maep, les sages et notables et certaines personnalités natifs de la localité ont été écoutés par cette commission sans pourvoir décrisper la tension au sein de ce Conseil communal. Les sondages au niveau des cadres de la localité, la société civile notamment l’Association des femmes détentrices du tracteur objet d’un grief contre le maire Simba, la jeunesse et autres acteurs de développement n’ont entamé en rien la détermination des Conseillers dissidents. Ils sont décidés à « chasser » Serges Simba de la tête de la mairie de Tanguiéta. La restitution des différentes auditions faite les Mardi 2 et Mercredi 3 Mai 2013 à l’ensemble des représentants des différents acteurs de développement de la localité, a établi que tous les griefs portés contre l’autorité locale sont vérifiables et fondés. Mêmes les négociations menées par sa majesté Kouaro, roi de Taîyakou, village d’origine du maire Serges Simba n’ont pas abouti. Entre autres griefs, il y a la mauvaise gestion administrative des affaires de la Commune, le manque de management avec irréfutablement des ramifications politiques surtout à cette orée des communales prochaines.
Tanguiéta militarisée….
L’échec de la tentative de conciliation entre le maire Serges Simba et les 11 conseillers majoritaires du Conseil communal de Tanguiéta est consommé et sans ambigüité. Le Préfet selon l’article 8 du décret N°2005-376 du 23 juin 2005 fixant les modalités de destitution du maire précise qu’« en cas d’urgence et d’inaction du maire, l’autorité de tutelle se substitue à lui d’office pour procéder à la convocation de la session de destitution ». Et le Préfet Gervais N’Dah-Sékou s’est déjà engagé à faire respecter les textes. Mais l’autorité préfectorale veut tenter le tout pour tout et déclare privilégier toujours le dialogue entre les deux parties qui sont prêtes s’affronter. La Commune est même militarisée depuis l’annonce la semaine écoulée d’un soulèvement populaire. Selon le préfet, l’échec de la conciliation n’est encore pas la fin des négociations. Seulement, il confie qu’il va falloir impliquer tout le monde. La fin de la crise au sein du Conseil communal de Tanguiéta dépendra donc du Préfet Gervais N’Dah-Sékou qui détient le rapport de non conciliation et par conséquent peut se substituer au maire Serges Simba si ce dernier tardait à convoquer sans délai comme l’indique la loi, une session extraordinaire pour enclencher le processus de vote de défiance.