L’Institut de recherche empirique en économie politique (IREEP) a organisé, mercredi 8 mai dernier à Cotonou, la 4ème séance de présentation des résultats du Round 5 des enquêtes Afrobaromètre au Bénin. Axée sur les questions relatives à la qualité de la démocratie et de la gouvernance dans les pays africains tel que mesuré par rapport à certains indicateurs ou facteurs, la rencontre avait pour objectif de procéder à la dissémination des données liées à la participation électorale des citoyens béninois.
Créé en 2004, l’IREEP a pour vision de contribuer à la formation d’une nouvelle génération de chercheurs et de cadres en sciences sociales. Il souhaite éclairer par la recherche empirique, les choix de politiques publiques pour un développement durable de l’Afrique en général et du Bénin en particulier, non pas sur la base d’idées reçues ou d’intuition mais de données rigoureusement collectées à partir d’enquêtes menées, ont expliqué son directeur général adjoint, Sébastien Sotindjo et un de ses chercheurs, Richard Houessou.
Au Bénin, c’est l’IREEP qui coordonne les activités de Afrobaromètre qui est une série comparative d’enquêtes d’opinions publiques, couvrant jusqu’à 36 pays africains pour le Round 5 dont les travaux de terrain ont été conduits du 16 novembre au 6 décembre 2011. Selon le communicateur Cyriaque Edonh, la présente enquête sur la participation électorale des citoyens béninois a pris en compte 1200 personnes dont 528 ménages et 672 ménages dans les zones urbaines et rurales, avec une marge d’erreur estimée à plus ou moins 3 %, pour un degré de confiance évalué à 95 %.
Les citoyens béninois, à l’instar de ceux des autres pays africains subsahariens qui ont connu l’avènement de la démocratie dans les années 90, jouissent davantage de leur droit de vote. Plus de deux décennies après, quelle utilisation est faite de ce droit et quels sont les facteurs qui l’influencent ? D’où l’importance des séries d’enquêtes Afrobaromètre réalisées entre 2005 et 2011 au Bénin. Elles montrent que les populations béninoises exercent massivement leur devoir civique. Ainsi, à en croire Cyriaque Edonh, les proportions des citoyens qui ont déclaré avoir voté aux différentes élections de 2005, 2008 et 2011 sont respectivement de 88,3 %, 92 % et 89 %. C’est dire que plus de 8 citoyens sur 10 ont pris part à ces élections. Toutefois, insiste-t-il, plusieurs facteurs ont influencé cette participation électorale.
En effet, parmi les citoyens sondés qui reçoivent les informations radiodiffusées, 91% déclarent avoir participé à la présidentielle de 2011, au moment où 8 sur 10 citoyens qui n’en ont jamais accès, affirment le contraire. De même, contrairement à 1 citoyen sur 10, plus de 5 sur 10 ont reconnu que leur groupe ethnique n’a jamais été injustement traité par le gouvernement. 3 sur 10 ont déclaré être quelque fois injustement traités. Cependant, 9 sur 10 estimant être « souvent », injustement traités, votent. Par ailleurs, 63 % des sondés ont affirmé n’avoir jamais reçu en échange à leur vote, des vivres ou un cadeau ou de l’argent de la part d’un candidat ou un membre d’un parti politique contre 7 % qui en reçoivent souvent.
Pour Cyriaque Edonh, dans la mesure où 96 % de ceux qui ont déclaré avoir bénéficié de cette générosité ont participé aux votes, le clientélisme aura positivement affecté le taux de participation à la présidentielle de 2011. Ce taux est de 92,3 % et 85,4 % respectivement pour ceux qui déclarent avoir reçu une ou deux fois et ceux qui n’ont jamais été intéressés. Force est également de constater que l’intérêt aux affaires publiques influence positivement la participation au vote. ...
