« Liberté de la presse au Bénin : les données des tribunaux de 2012 à 2013 ». C’est autour de cette communication présentée par le magistrat Malik Cossou, président du Tribunal de première instance de Pobè, que le ministre de la Communication et des Technologies de l’Information et de la Communication a organisé mercredi dernier, à Cotonou, un dîner avec les professionnels des médias du Bénin. Cette rencontre d’échanges qui s’inscrit dans le cadre de la 20e Journée internationale de la liberté de la presse a été une occasion pour faire l’état des lieux de la liberté de la presse au Bénin.
Quatre vingt-deux (82) plaintes au tribunal de Cotonou et quatre (04) à Abomey-calavi sans les données des tribunaux de Porto-Novo, de Parakou et autres du Bénin. Ce point dont la majorité des plaintes est relative au délit de diffamation a été fait par le magistrat Malik Cossou, président du Tribunal de première instance de Pobè, mercredi dernier au cours du dîner de presse organisé par le ministre de la Communication et des Technologies de l’Information et de la Communication, Max Barthélémy Ahouèkè.
Avant cette communication, c’est le directeur général du développement des médias, Marcel Tchobo qui a situé le contexte de cette soirée d’échanges pour planter le décor. A sa suite, le président de l’Union des professionnels des médias du Bénin (UPMB), Brice Houssou, au nom des associations professionnelles, a rappelé le thème de la 20e Journée internationale de la liberté de presse, à savoir, « parler sans craintes et assurer la liberté d’expression dans les médias », pour dire qu’il va parler au ministre sans craintes.
Le président de l’UPMB a remercié le gouvernement pour les efforts qui ont été faits pour accompagner la presse béninoise dans certains domaines. Comme exemples, Brice Houssou a cité la création de l’école de journalisme de Savalou, la baisse des redevances à payer par les radiodiffusions, la mise à disposition de la presse privée chaque année, de l’aide de l’Etat, sans oublier les efforts qui ont permis à l’Office de radiodiffusion et télévision du Bénin (ORTB) d’assurer la couverture intégrale de tout le pays.
Ces quelques avancées n’ont pas empêché le porte-parole des associations professionnelles des médias de rappeler au ministre les problèmes qui sont encore sans solutions. Pour Brice Houssou, il est temps de revoir les conditions sociales des agents des organes de service public, d'oeuvrer pour la valorisation de la carte de presse, la situation des étudiants de la filière de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM) qui sont à la maison depuis des semaines et d'envisager la défiscalisation des entreprises de presse.
Le président de l’UMPB a également invité le ministre en charge de la Communication à prendre en compte désormais dans les nominations la question genre, sans oublier les préparatifs du forum d’évaluation des états généraux de 2002 en cours.
Des réponses sans craintes
Très ému de voir les doyens de la profession répondre présents à sa soirée d’échanges, Max Barthélémy Ahouèkè a indiqué que c’est sans crainte qu’il va répondre aux doléances des associations professionnelles des médias.
En instituant la Journée internationale de la liberté de la presse, les Nations Unies, selon le ministre Max Barthélémy Ahouèkè, visent à défendre la liberté de pensée et la libre expression dans les médias, protéger les professionnels contre les différentes formes de violences exercées contre eux. Cette année encore, rappelle-t-il, cette cause est entière.
Pour Max Barthélémy Ahouèkè, la sécurité des journalistes reste un défi dans le monde.
En effet, 19 journalistes ont été déjà tués au cours des quatre premiers mois de cette année, les arrestations arbitraires sont légion, les menaces contre la presse en ligne sont fortes, souligne-t-il.
Le ministre en charge de la Communication estime que la situation de la presse béninoise reste à améliorer. Mais il se réjouit qu’elle ne se retrouve pas sur ce tableau sombre et macabre. Car, le Bénin, à son avis, ne compte pas de journalistes tués, ni de journalistes victimes d’arrestations arbitraires, ni de journalistes violentés.
Suivant le rapport de Reporters sans frontière au titre de cette année, le Bénin passe du 91e au 72e rang des pays qui ont respecté la liberté de la presse. Cela signifie, selon le ministre, que le Bénin remonte la pente, que la situation du journaliste béninois s’améliore de jour en jour, d’année en année, que les institutions de la République, les Forces de défense et de sécurité œuvrent afin que les journalistes exercent leur métier dans de meilleures conditions. ...