L’ardoise des échecs du changement et de la refondation risque de s’alourdir pour Boni Yayi. Objectivement parlant, à moins d’un an et demi de la fin de son mandat, on a des raisons de douter, à moins qu’il s’agisse d’un miracle, que certains problèmes soient réglés. L’axe Godomey-Pahou est ce qu’il est depuis des mois. Idem pour le tronçon Comè-Lokossa-Dogbo. Le comble est que l’axe Comè-Ilakondji se dégrade aussi. Akassato-Bohicon, n’en parlons plus. A ce tableau sombre, il faut ajouter les rails ! Dans ce dossier d’Epine dorsale, le point le plus sombre est la réhabilitation de la voie ferrée Cotonou-Parakou et son prolongement à Niamey. La mauvaise gestion de ce dossier rattrape Yayi. Que ça soit citoyens, membres de la société civile, politiques, proches du chef de l’Etat, l’unanimité est faite sur ce que le gouvernement n’a pas joué sa partition.
Est-ce consciemment ou inconsciemment ? Aujourd’hui, on est en mesure de dire que c’est consciemment. Puisque le gouvernement, de plus en plus, est en train de présenter Bolloré comme acteur principal de ce dossier alors qu’il est loin de l’être. Si le gouvernement avait pris ce dossier au sérieux, l’axe Cotonou-Parakou serait déjà fonctionnel. Les populations auraient eu moins de peine à rallier le nord. Le Groupe Pétrolin l’aurait déjà réalisé, puisque le port sec est prêt. On serait en train de parler présentement de l’axe Parakou-Niamey. Pour être honnête, chaque jour qui passe, la situation s’envenime. On se demande ce que les opérateurs économiques béninois ont fait à Yayi pour mériter ce sort. Samuel Dossou-Awouret ne fait pas de la politique pour qu’on dise qu’il a des ambitions politiques. Il fait plutôt de la politique du développement. Il a connu beaucoup de réussites dans d’autres pays. Le gouvernement doit se poser la question de savoir pourquoi il en est ainsi au Bénin. Il est désormais impérieux qu’avant son départ, Yayi règle définitivement ce dossier afin que le géniteur du projet aille au bout de ce qu’il a si bien commencé.