Le feu magistrat Sévérin COOVI, avant son assassinat, avait reçu des menaces. La motion de la marche des vendeurs et revendeurs des marchés de Parakou en comportait. Des tracts avaient également circulé en son temps. Nassirou Abdoulaye, qui en son temps avait reconnu être le rédacteur de ces tracts, avoue à la 6ème journée avoir reçu des pressions en prison de son chef pour reconnaître qu’il en était le rédacteur.
» Je regrette l’absence de Rachidi Gbadamassi. Il allait reconnaître m’avoir fait des pressions en prison pour reconnaître que je suis auteur de ces tracts qui menaçaient la vie du magistrat. Il m’avait dit qu’il fallait juste que j’accepte que j’en étais le rédacteur, pour qu’on sorte de prison. Il me rassurait qu’en fait, le principal acteur de ces tracts était déjà identifié. « C’est un témoignage de cette 6ème journée qui vient compromettre l’honorable Gbadamassi, ancien maire de Parakou. Celui qui faisait ce témoignage était au moment des faits son directeur de cabinet. Des tracts avaient été retrouvés dans le bureau de ce dernier. Dans l’un de ces tracts, on pouvait lire : » Monsieur COOVI, vous avez à choisir entre vivre à Parakou et mourir ou quitter Parakou et vivre, à vous de choisir. « . En plus, un autre témoin a comparu ce jour : Idrissou Abdou Osséni a avoué à la Cour avoir reçu le 22 février 2005 la motion de la marche des vendeurs et revendeurs des mains de Nassirou Abdoulaye. Celui-ci lui aurait remis cette copie après avoir déchiré la motion qu’eux-mêmes avait préparée. Cependant, Nassirou Abdoulaye fait comprendre qu’il ne l’a pas remise à Idrissou Aboudou Osséni, mais plutôt à un certain Mama. Tous deux disent avoir été surpris du contenu de cette motion. Cette motion, entre autres, demandait au chef de l’Etat d’alors d’extirper des rangs des magistrats les brebis galeuses de cette espèce. Le conseiller Nassirou a confié avoir même fait au maire le reproche que des personnes qui ont un bac plus cinq soient traitées de brebis galeuses. Devant la Cour, Nassirou Abdoulaye a dit n’être ni de loin ni de prêt mêlé à ces tracts. Ce jour, jeudi 10 juillet 2014, les assises se poursuivront avec la confrontation entre Issifou Sahadath et Issifou Amadou. L’un avait en effet dit qu’elle a surpris Gbadamassi dire dans son restaurant au téléphone : » prends un caillou et casse lui les testicules le jour du crime » ; et l’autre a dit avoir été avec Gbadamassi ce jour du crime, mais pas dans ce restaurant.