Depuis l’avènement du renouveau démocratique suite à la tenue de l’historique conférence nationale des forces vives, c’est la première fois sous un régime que le Bénin ne respecte pas son calendrier électoral. Une grave entorse que le régime du Changement porte à la jeune démocratie béninoise.
Les élections locales et communales auraient dû avoir lieu au Bénin depuis mars 2013. En juillet 2014, bien malin qui pourra avancer la date de la tenue de ces élections. Le flou est encore total. L’incertitude plus inquiétante. Les maires et élus locaux installés depuis 2008 se la coulent douce. Ils sont toujours au poste. Ils jouent aux prolongations. Ils peuvent dire merci au régime Yayi. Lui qui se révèle incapable de respecter le calendrier électoral national. Pour les autres élections antérieures, notamment les législatives, les flottements finissent toujours par la tenue des élections, certes avec quelques décalages de dates. Cette fois-ci, il faut s’apprêter à parler d’années de report des élections locales et communales. Le gouvernement met tout sur le sort de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi) actuellement objet de correction. Cette même liste qui était pourtant bonne selon l’éxécutif pour la présidentielle et les législatives de 2011. L’un dans l’autre, le gouvernement est en train de porter un grand coup à la démocratie béninoise pour n’avoir pas organisé les locales et communales à bonne date. Récemment, notamment le 02 juillet 2014, à l’occasion de l’installation des membres de la Commission électorale nationale autonome (Céna), le président de la Cour constitutionnelle a rappelé combien l’organisation à bonnes dates des élections importe pour la démocratie béninoise. «(…) L’essence même de la démocratie est l’élection (…). C’est du respect de ces échéances électorales que notre pays continuera d’être une référence en Afrique ; c’est à ce prix que notre Etat continuera à être un modèle de démocratie apaisée (…). C’est dire donc (…) que rien ne saurait justifier le report de ces deux élections capitales qui constituent les moments forts de notre vie démocratique depuis les premières consultations électorales législatives et présidentielles de 1991». Pourtant, la réalité est là, palpable. Yayi et son gouvernement ont failli au respect de l’un des principes cher à la démocratie béninoise. En milieu de l’année dernière, le chef de l’Etat a fait tenir une réunion au Palais de la Marina sur la question. Pour lui, il y a nécessité d’organiser les élections locales et communales au plus tôt, pour ne pas attirer la colère de la communauté internationale. Yayi, visiblement, était très sérieux et déterminé. Mais des mois plus tard, on n’a pas bougé d’un pouce. Un vrai coup d’arrêt à la régularité des élections au Bénin depuis 1991. Pour mémoire, on retient que le Bénin a déjà organisé, à bonnes dates, cinq élections présidentielles (1991, 1996, 2001, 2006 et 2011), six législatives (1991, 1995, Apr1999, 2003, 2007 et 2011), deux communales (2002 et 2008) et une locale (2008). Mais curieusement et malheureusement depuis l’arrivée de Boni Yayi au pouvoir en 2006, aucune élection n’a été organisée à bonne date. Hélas !