PORTO-NOVO - Une centaine de magistrats béninois, soutenu par plusieurs milliers de militants des organisations syndicales, de la ligue pour la défense des droits de l'homme et des ONG, ont marché jeudi à Porto-Novo, capitale politique du Bénin, pour exiger le retrait de la proposition de loi qui interdit le droit de grève aux magistrats, a constaté un correspondant de Xinhua.
Les manifestants ont scandé des slogans hostiles aux membres de l'exécutif et du législatif.
"Honorable députés, pour votre dignité, le peuple que vous représentez vous demande de rejeter le projet de loi scélérate de retrait du droit de grève aux magistrats", ont-ils scandé.
Sur les pancartes brandies par les manifestants, on pouvait lire : "Non à la suppression du droit de grève aux magistrats au Bénin" ; "Non ! à la violation des libertés syndicales" ; "Non à la violation des dispositions de la Constitution, garantissant les droits des citoyens et d'indépendance de la justice".
"Nous avons sommés la mobilisation et vous avez répondu, non pas pour aider seulement les magistrats à faire reculer les députés qui ont initié le projet de loi liberticide, mais pour délivrer tout le peuple béninois", a déclaré le président l'Union nationale des magistrats du Bénin, Michel Adjaka.
"Nous sommes venus ici au Parlement pour mettre en liberté provisoire les libertés démocratiques mises sous mandat de dépôt par certains députés de la majorité présidentielle. Malheureusement, ils n'ont pas cru se déplacer pour recevoir nos différentes motions. Nous allons revenir, le 17 juillet prochain", a-t-il dit.
Aux termes de la proposition de loi controversée, signée par 45 députés de la majorité présidentielle, les magistrats ne peuvent se constituer en syndicat, ni exercer le droit de grève et il leur est interdit d'entreprendre toute action concertée de nature à arrêter ou entraver le fonctionnement des juridictions ou d'y participer.